ZEIRAM (1991)

Une chasseuse de prime extra-terrestre débarque sur Terre pour stopper les agissements d’une créature surpuissante…

ZEIRAMU

 

1991 – JAPON

 

Réalisé par Keita Amemiya

 

Avec Yûko Moriyama, Kunihiro Ida, Yukijirô Hotaru, Masakazu Handa, Mizuho Yoshida, Yukimoto Tochino, Riko Kurenai, Naomi Enami, Mayumi Aguni

 

THEMA EXTRA-TERRESTRES

Keita Amemiya est un grand spécialiste des créatures fantastiques, des costumes excentriques et des équipements futuristes. Dans les années 80, il commence sa carrière comme illustrateur et designer d’effets spéciaux, notamment pour le téléfilm fantastique Red Crow and the Ghost Ship (1986), le film Ultraman : The Adventure Begins (1988) et les séries japonaises Juspion (entre 1985 et 1986) et Kamen Rider Black (entre 1987 et 1988). Fort de ce riche passif, il franchit le pas et réalise son premier long-métrage en 1988, le démentiel Cyber Ninja dans lequel des ninjas cybernétiques combattent des créatures robotiques. Motivé par cette première expérience derrière la caméra, il se lance dans un long encore plus ambitieux, amené à devenir un véritable objet de culte en territoire nippon : Zeiram. Le budget à sa disposition est loin d’être mirobolant, mais il en faut plus pour réfréner le grain de folie d’Amemiya, qui réduit le nombre de ses personnages et de ses décors pour mieux se concentrer sur les effets spéciaux et l’imagerie délirante de ce second film, cocktail généreux de tout ce qu’il aime : la science-fiction, les arts martiaux, l’humour et les créatures monstrueuses. Résultat : Zeiram est un spectacle fou et grisant qui ne ressemble à rien de connu et plonge ses spectateurs dans une sorte de bonheur régressif primaire.

Iria (Yûko Moriyama), une chasseuse de primes intergalactique, est chargée de capturer Zeiram (Mizuho Yoshida), une créature extraterrestre quasi-invincible, hybride de biologie et de technologie, capable de régénération et de manipulation de la matière. Avec l’aide de Bob (à qui Masakazu Handa prête sa voix), une intelligence artificielle, elle s’installe dans un bâtiment désaffecté et piège Zeiram dans « la Zone », une dimension virtuelle recréant une ville japonaise déserte pour limiter les dégâts sur Terre. Cette mission déjà très délicate se complique lorsque deux électriciens, Kamiya et Teppei (Yukijirô Hotaru et Kunihiro Ida), enquêtent après avoir détecté un vol d’électricité et se retrouvent transportés dans « la Zone ». Notre chasseuse de prime va devoir malgré elle faire équipe avec ces deux acolytes pas particulièrement finauds pour tenter de capturer Zeiram, dont les pouvoirs semblent illimités et dont les capacités de transformation finissent par dépasser l’entendement…

Monstrueusement généreux

Zeiram se distingue par l’incroyable inventivité de ses trucages, déclinant tout ce que les techniques permettent à l’époque : maquillages spéciaux, costumes en mousses de latex, animatronique, stop-motion, effets mécaniques, pyrotechnie, rotoscopie… Le monstre vedette est une création particulièrement inspirée. S’il arbore initialement les attributs d’une sorte de sorcier sans visage coiffé d’un large chapeau (façon Les Aventures de Jack Burton), son apparence ne cesse d’évoluer au fil du film, lui donnant les allures d’un émule de Predator, puis d’un squelette insectoïde caché sous sa peau massive et reptilienne, puis enfin d’une abomination indescriptible au cours d’un climax hallucinant qui semble puiser son inspiration à la fois dans Aliens, La Mouche et The Thing. Sans compter les créatures à son service : un petit visage blanc grimaçant qui orne son chapeau et se déploie le long d’un cou démesuré pour attaquer ses adversaires, des monstres boursouflés qu’il crée en jetant des coquilles dans le sol (l’un d’eux est affublé de trois visages de bébés monstrueux) ou encore un minion blafard et difforme qui finit réduit en bouillie. Avec une telle générosité visuelle, qu’importent la simplicité extrême du scénario ou la balourdise des traits d’humour. Il n’y en a que pour le spectacle, que le réalisateur assure à 100%, engonçant son héroïne dans une combinaison bardée de gadgets pour la muer en « metal hero » futuriste. Zeiram donnera naissance à une petite saga constituée d’une mini-série d’animation et d’un second long-métrage racontant les événements survenus avant le premier film.

 

© Gilles Penso


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