VIRTUAL ENCOUNTERS 2 (1998)

Deux étudiants ont trouvé le moyen idéal d’arrondir leurs fins de mois : concrétiser les fantasmes de leurs camarades grâce à la réalité virtuelle…

VIRTUAL ENCOUNTERS 2

 

1998 – USA

 

Réalisé par Sybil Richards

 

Avec Ethan Hunt, John Roberts, Brandy Davis, Jill Tompkins, Nikki Fritz, Kara Styler, Buck O’Brian, Rhett Buckingham, Rick Buono, Stacey Marie Clawson

 

THEMA MONDES VIRTUELS ET MONDES PARALLÈLES I SAGA CHARLES BAND

Inauguré en 1996 par le producteur Charles Band et son partenaire Pat Siciliano, le label « Surrender Cinema » consiste à lancer régulièrement dans les bacs vidéo un nombre de petits films érotico-fantastiques dont les scénarios filiformes servent de prétexte au déshabillage de l’intégralité du casting. Après plusieurs titres promis à un relatif succès (Virtual Encounters, Femalien, The Exotic House of Wax, Lolita 2000, The Exotic Time Machine), la cadence s’accélère avec la mise en chantier de séquelles. D’où Virtual Encounters 2 qui reprend grosso-modo le concept du premier film mais change son intrigue et ses personnages. Sybil Richards est toujours créditée au poste de réalisatrice, même si ce nom féminin (qui s’orthographie aussi Cybil Richards selon les jaquettes vidéo) est de toute évidence un pseudonyme (très probablement celui du producteur Rick Bitzelberger, même si ce ne fut jamais officiellement confirmé). La naissance de ce film, comme de tous ceux de la collection, suit un processus standardisé. « D’abord, Charles Band ou moi trouvons le titre, qui mène à un petit synopsis écrit généralement par Sybil Richards ou Maria Firenze, puis au dessin du poster », explique Pat Siciliano. « J’avais déjà écrit une bible expliquant comment ces films devaient être tournés et montés, et il suffisait de la respecter. » (1) La formule reste donc inchangée : quelques lignes de dialogue et beaucoup de scènes de fesses.

Ethan Hunt (aucun lien avec Tom Cruise dans Mission impossible) joue Mel, un étudiant du Midvale College qui ne vit ses relations amoureuses que sous forme de fantasmes, au grand dam de son colocataire Sam (John Roberts), beaucoup moins introverti que lui. Un jour, Mel découvre une petite annonce pour des rencontres virtuelles. Il se connecte donc au site « surrendercinema.com » (un peu d’auto-promotion ne peut pas faire de mal !) et se fait livrer son kit de VR, autrement dit un logiciel, des lunettes et un gant. Le premier test qu’il effectue lui fait vivre un de ses fantasmes avec tellement d’intensité qu’il en est tout retourné. Mel aimerait bien garder cette merveille technologique pour lui, mais Sam imagine déjà le profit qu’ils pourraient en tirer en proposant ce type d’expérience aux autres étudiants du campus. Bientôt, tout le monde se bouscule dans leur chambre pour tenter une escapade virtuelle polissonne personnalisée…

Ready Lover One

C’est sur une très belle chanson qui semble échappée d’un James Bond, interprétée par une talentueuse émule de Shirley Bassey, que démarre Virtual Encounters 2, alors que se déroule à l’écran une scène torride avec un glaçon (version « sérieuse » d’un fameux gag de Hot Shots). Au fil des simulations virtuelles que décline le film, les cobayes se retrouvent dans la peau d’un agent secret ayant pour mission de sauver une jeune femme prisonnière d’un super-vilain, d’un motard bad boy qui séduit une rockeuse tout de cuir vêtu, d’un chef de chantier que se partagent deux ouvrières chaudes comme la braise, d’une jeune femme adepte des massages érotiques, d’une amatrice de strip-teases ou encore d’une barmaid emballant un beau cowboy dans un décor de western. Si la technologie que montre le film s’appuie sur un véritable équipement de VR (le casque et le gant haptique), on considèrera d’un œil perplexe le principe qui consiste à scanner des polaroïds pour alimenter la machine à fantasmes et coller des visages sur les avatars fictifs. Mais après tout, pourquoi pas ? Personne ne regardera ce film pour sa rigueur scientifique, ni pour son scénario d’ailleurs qui se limite finalement à peu de chose et s’achève sur une petite morale toute mignonne : le virtuel c’est bien, mais rien ne vaut l’amour réel.

 

(1) Propos extraits du livre « It Came From the Video Aisle ! » (2017)

 

© Gilles Penso


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