CAVE GIRL ISLAND (1995)

Un trio de jolies extra-terrestres s’échoue avec son vaisseau spatial dans un monde préhistorique sauvage et bizarre…

BEACH BABES 2 : CAVE GIRL ISLAND

 

1995 – USA

 

Réalisé par David DeCoteau

 

Avec Roxanne Blaze, Tina Lawrence, Stephanie Hudson, Rodrigo Botero, Stefan Galio, Kenneth Johnson, Guy Payne, Lenny Rose

 

THEMA EXTRA-TERRESTRES I EXOTISME FANTASTIQUE I DINOSAURES I SAGA CHARLES BAND

Produit et distribué en 1993, Beach Babes From Beyond (Les Créatures de l’au-delà) avait pour vocation de créer un nouveau label, Torchlight, au sein de la compagnie Full Moon. Son crédo : mêler la science-fiction et le sexe dans le but d’égayer les bacs des vidéoclubs alors très friands de produits calibrés pour public adulte. Mais le label a du mal à s’installer, malgré la mise en chantier d’autres titres du même acabit. Alors que Paramount, jusqu’alors distributeur de ces films, est sur le point de lâcher l’affaire, le producteur Charles Band initie en quatrième vitesse une suite de Beach Babes From Beyond, Beach Babes 2 : Cave Girl Island, aussi connu sous le titre simplifié de Cave Girl Island. Tourné en cinq jours à peine et toujours confié au réalisateur David DeCoteau (sous l’un de ses pseudonymes habituels, Ellen Cabot), ce second épisode reprend le même principe que le précédent : raconter les aventures érotiques de Xena, Sola et Luna, trois jolies extra-terrestres en vadrouille. Si Roxanne Blaze reprend le rôle de Xena, ses deux compagnes lui font faux bond. C’est donc Tina Lawrence qui joue Sola (à la place de Nicole Posey) et Stephanie Hudson qui incarne Luna (au lieu de Tamara Landry). La cohérence et la continuité étant le cadet des soucis de l’équipe du film – et du spectateur -, ces changements de visages n’ont pas la moindre incidence sur le déroulement de Cave Girl Island.

À la fin des Créatures de l’au-delà, les trois ingénues quittaient Malibu pour retrouver leur planète natale après avoir multiplié les parties de jambes en l’air et avoir remporté un concours de danse en bikini sur la plage. Alors qu’elles traversent l’espace, Xena éternue et fait atterrir en catastrophe leur vaisseau sur une île inconnue. Devenue amnésique, celle-ci se retrouve isolée dans la forêt et fait l’amour avec le premier homme des cavernes venu. Ses deux amies errent de leur côté sur la plage et se trémoussent en écoutant de la musique. Voilà qui nous annonce d’emblée le ton décontracté et désespérément creux du scénario. L’intrigue pourrait être relancée par une attaque soudaine de monstres préhistoriques, mais il s’agit de simples extraits de La Planète des dinosaures qui sont montés n’importe comment et n’interagissent donc pas du tout avec les comédiennes. Le reste n’est que routine : rencontres avec de beaux étalons en peaux de bête et galipettes dans toutes les positions du Kamasoutra.

Banana slip

Il y a pourtant un élément scénaristique intéressant au beau milieu de cette bande-démo d’érotisme soft, hélas pas du tout exploité. L’île se révèle en effet n’être préhistorique qu’en apparence. Les dinosaures sont des projections virtuelles et l’endroit est truffé de caméras installées par le grand méchant du film, un dictateur hilare qui parle tout seul, se promène en slip et porte le béret. Cet homme, qui répond au nom de James T. Renford III, est incarné par Lenny Rose, lui aussi rescapé des Créatures de l’au-delà dans lequel il jouait un employé municipal. Mais ses interventions restent parfaitement inintéressantes, tout comme celles des amants de nos héroïnes qui se prennent pour les trois Stooges (bruitages à l’appui) ou de cet androïde bossu qui semble échappé d’un dessin animé. Il n’y a donc pas grand-chose à sauver de ce Cave Girl Island qui réussit même l’exploit de transformer un passage supposément excitant en grand moment d’humour involontaire (la scène de la banane, digne de Hot Shots). Dans la foulée, un troisième film est envisagé avec les mêmes personnages, mais nos Beach Babes arrêteront finalement là leurs exploits, faute d’avoir su correctement remplir les tiroir-caisse.

 

© Gilles Penso


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