FUTURE COP 5 (1994)

Perdu au beau milieu d’un moyen-âge parallèle, le flic Jack Deth doit mettre la main sur un diamant magique pour pouvoir rentrer chez lui…

TRANCERS 5 : SUDDEN DETH

 

1994 – USA

 

Réalisé par David Nutter

 

Avec Tim Thomerson, Stacie Randall, Ty Miller, Terri Ivens, Mark Arnold, Clabe Hartley, Alan Oppenheimer, Jeff Moldovan, Stephen Macht, Luana Stoica

 

THEMA VOYAGES DANS LE TEMPS I FUTUR I SAGA FUTURE COP I CHARLES BAND

Tournés en même temps, dans les mêmes décors et avec les mêmes acteurs, Future Cop 4 et Future Cop 5 auraient honnêtement pu n’être qu’un seul et même film. Mais le producteur Charles Band ne passe jamais à côté d’une occasion de faire fructifier un produit potentiellement rémunérateur, quitte à tirer un peu à la ligne. De fait, s’il se raccorde directement avec le cliffhanger de Future Cop 4, ce cinquième opus joue la montre en remplissant artificiellement ses huit premières minutes avec un générique à rallonge et un long résumé des événements précédents. « Des séquences entières ont été supprimées par manque de budget », se plaint le scénariste Peter David. « La seule dont je me souvienne est celle où Jack et son compagnon sautent par la fenêtre d’un château, tombent en chute libre, atterrissent dans une rivière impétueuse et se battent pour survivre alors qu’ils sont précipités par le courant. Cette scène et toutes celles que j’avais prévues pour Future Cop 5 ont été complètement coupées, ce qui explique sans doute pourquoi le film dure… quoi ? Soixante-cinq minutes ? Je déteste avoir mon nom sur ce scénario parce qu’il ne ressemble pas du tout à ce que j’ai écrit. » (1) Effectivement, en l’état, l’intrigue de Future Cop 5 n’a rien de foncièrement palpitant.

Toujours perdu en plein univers médiéval alternatif, Jack Deth semble s’être mué en émule de Robin des Bois dont les compagnons, tous de basse extraction, jouent du poing et de l’épée contre les méchant nantis qui les oppressaient. Tous les « Trancers » habitués à aspirer le fluide vital de leurs victimes sont donc vaincus et reclus dans leur donjon, fomentant une vengeance qui va pouvoir se concrétiser grâce à la résurrection improbable de leur chef, le vil Lord Caliban (Clabe Hartley). Pour défaire une bonne fois pour toutes ce sorcier redoutable et avoir une chance de rentrer chez lui – quitte à devoir se séparer de la belle Lyra (Stacie Randall) qui lui est soumise corps et âme -, Deth va se lancer à la recherche du « Tiamant », une pierre précieuse légendaire cachée quelque part dans le « Château de la Terreur Incessante » (tout un programme !) Le prince Prospero (Ty Miller), fis de Caliban rallié à sa cause, accepte de l’accompagner dans cette quête semée d’embûches…

« Je suis trop vieux pour ces conneries ! »

Le récit prend dès lors les allures d’un buddy movie avec Deth dans la peau du flic aguerri et Prospero dans le rôle de son jeune coéquipier peu expérimenté. Pour enfoncer le clou, le scénario reprend même l’une des répliques les plus célèbres de L’Arme fatale (« Je suis trop vieux pour ces conneries ! »). C’est d’ailleurs dans les lignes de dialogue de Tim Thomerson et dans son caractère éternellement désabusé que le spectateur pourra trouver un peu de fraîcheur, le reste du film se révélant d’une grande platitude. Certes, le tournage en Roumanie permet à David Nutter de bénéficier de figuration costumée et de cascadeurs talentueux à bas prix, ce qui offre à son Future Cop 5 une certaine « production value ». Mais ça ne suffit pas à cacher la misère de ce scénario sans queue ni tête aux rebondissements absurdes et aux éléments magiques invraisemblables (la peinture à ressusciter, le diamant à voyager dans le temps). La musique synthétique de Gary Fry, qui essaie maladroitement de jouer la carte de l’épopée orchestrale, n’arrange rien. Futrure Cop 5 s’achève sur un épilogue à l’emporte-pièce qui semble confirmer à quel point plus personne n’y croit. Thomerson tirera d’ailleurs sa révérence et refusera de participer à Future Cop 6.

 

(1) Propos extraits du livre « It Came From the Video Aisle ! » (2017)

 

© Gilles Penso


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