MA PROF EST UNE EXTRATERRESTRE (1989)

Le nouveau professeur de biologie du lycée Corman est une blonde sexy qui affole tous les élèves mais cache bien son jeu…

DR. ALIEN

 

1989 – USA

 

Réalisé par David DeCoteau

 

Avec Billy Jayne, Judy Landers, Olivia Barash, Stuart Fratkin, Raymond O’Connor, Arlene Golonka, Jim Hacknett, Bobby Jacoby, Julie Gray, Scott Morris

 

THEMA EXTRA-TERRESTRES I SAGA CHARLES BAND

Dans les années 80, les comédies adolescentes de John Hugues cartonnent (Breakfast Club, Une créature de rêve, La Folle journée de Ferris Bueller) et les lycéens semblent faire bon ménage avec la science-fiction (Retour vers le futur, Les Aventuriers de la quatrième dimension). Le producteur Charles Band et le réalisateur David DeCoteau tentent donc de s’engouffrer un peu tardivement dans la brèche en s’appuyant sur un scénario de Kenneth J. Hall (Evil Spawn, Puppet Master). Conçu sous le titre I Was a Teenage Sex Mutant (qui résume relativement bien son concept), le film est plus sagement rebaptisé Dr. Alien (et donc Ma prof est une extraterrestre en nos contrées). Pour l’anecdote, un jeune Brad Pitt encore inconnu auditionne pour le rôle principal mais est finalement rejeté au profit de Billy Jayne, sans doute parce qu’il ne correspond pas à l’ado au physique moyen que recherche le réalisateur. Pitt sera révélé deux ans plus tard dans Thelma et Louise. Le tournage de Ma prof est une extraterrestre se passe dans la bonne humeur, malgré des moyens limités, mais à mi-parcours DeCoteau reçoit un coup de film de son producteur lui annonçant en substance : « La banque a saisi tous nos comptes, la compagnie est en train de faire faillite, mais fais comme si de rien n’était et termine le film ! » Le cinéaste s’acquitte donc de sa tâche du mieux qu’il peut sans prévenir ses acteurs ni son équipe.

Ma prof est une extraterrestre s’intéresse aux élèves du lycée Corman (ainsi nommé en hommage au fameux Roger, bien sûr). Alors que le professeur de biologie de l’établissement, le docteur Ackerman (clin d’œil à Forrest J. Ackerman, éditeur du magazine « Famous Monsters »), vient d’être victime d’un accident de voiture après avoir vu un OVNI, il est remplacé par une enseignante blonde et sexy, Madame Xenobia (Judy Landers). Un soir, après les cours, le très sage lycéen Wesley Littlejohn (Billy Jayne) accepte de participer à une expérience susceptible de lui faire gagner quelques points. Mais Xenobia est une extraterrestre aux intentions louches, tout comme son assistant Drax (Raymond O’Connor). Ils injectent donc à Wesley un produit inconnu censé être une vitamine. Aussitôt, un étrange appendice phallique surgit de son crâne, variante burlesque de la glande pinéale de From Beyond, et le transforme en véritable bombe sexuelle attirant comme des mouches toutes les filles qui le croisent. Wesley va avoir bien du mal à gérer cette situation inédite…

Une créature de rêve

Raisonnablement distrayante à défaut d’être très subtile, cette comédie de SF calibrée pour le public teenager des années 80 accumule les scènes obligatoires : rivalités dans la cour du lycée, courses de voiture, scènes de drague maladroites, le tout aux accents d’une série de « tubes » des eighties composés par Chris Wilkening. Au passage, DeCoteau profite d’un rêve érotique de Wesley et d’une scène dans le vestiaire des filles pour exhiber tout un lot de playmates aux seins nus, histoire d’agrémenter le film d’une petite touche érotique. Il joue également la carte de l’autocitation en montrant sur une télévision un extrait d’une de ses séries B précédentes, Creepozoids (dont il reprend le nom pour une marque imaginaire de céréales). Le résultat est bon enfant, laissant au maquilleur Greg Cannom (Dracula, The Mask, Hannibal) le loisir de concevoir une créature extraterrestre cartoonesque pour le grand final, au moment où Xenobia révèle son véritable visage. Étant donné que la compagnie Empire, qui produisait le film, ferme ses portes en cours de tournage, le producteur Charles Band crée dans la foulée une nouvelle société, Full Moon Entertainement, et fera de Ma prof est une extraterrestre une monnaie d’échange pour conclure un accord de distribution avec le studio Paramount Pictures. Car chez Band, rien ne se perd, tout se transforme.

 

© Gilles Penso


Partagez cet article