Un petit groupe d’étudiants entre par effraction dans un bowling en pleine nuit et réveille par accident un petit démon…
SORORITY BABES IN THE SLIMEBALL BOWL-O-RAMA
1988 – USA
Réalisé par David DeCoteau
Avec Linnea Quigley, Andras Jones, Robin Rochelle, Carla Baron, Kathi O’Brecht, John Stuart Wildman, Hal Havins, Brinke Stevens, Michelle Bauer, Dukey Flyswatter
THEMA DIABLE ET DÉMONS I SAGA CHARLES BAND
Très content de sa collaboration avec le réalisateur David DeCoteau sur Creepozoids, le producteur Charles Band lui fait signer un contrat pour dix nouveaux films et lui demande immédiatement de se mettre au travail sur un nouveau long-métrage baptisé The Imp (« Le Diablotin »). Le projet a déjà été vendu sur la seule base d’un poster mais aucun scénario n’a encore été rédigé. DeCoteau a dix jours pour l’écrire puis douze jours pour tourner le film. Les délais sont impossibles, et pourtant le réalisateur s’y tient, habitué aux petits budgets et au système D. L’histoire s’inspire vaguement de la nouvelle « La Patte de singe » de W.W. Jacobs (1902), dont le concept est revisité sous un jour potache et estudiantin dans la lignée de Porky’s. Très tôt, Band se montre insatisfait du titre The Imp, qu’il ne juge pas suffisamment impactant, et organise un concours auprès des employés de sa compagnie Empire pour proposer quelque chose de plus vendeur. Le choix se porte finalement sur Bitchin’ Sorority Babes in the Slimeball Bowl-O-Rama, dont sera finalement expurgé le mot « Bitchin’ » pour éviter de fâcher la censure. En l’état, on pourrait traduire approximativement ce titre racoleur par : « Les nanas de la fraternité dans le bowling crasseux. » Effectivement, c’est moins sobre que « Le Diablotin » !
Trois étudiants mal dégrossis décident de tromper leur ennui en allant espionner les filles de la sororité Tri-Delta, qui organisent une cérémonie d’initiation nocturne. Nos trublions jouent donc les voyeurs en assistant à la dérobée au bizutage puis au déshabillage de deux nouvelles venues. Mais ils sont surpris à leur tour et, pour se racheter, acceptent d’accompagner les étudiantes au cours de l’ultime mission qui finalisera leur initiation. Il s’agit de pénétrer par effraction en pleine nuit dans le bowling du coin et d’en ramener un trophée. Tous les cinq s’y rendent donc, sous la surveillance des trois « maîtresses de cérémonie », et parviennent à atteindre la salle des trophées de laquelle ils récupèrent le plus grand d’entre eux. Mais l’objet tombe accidentellement au sol et libère un diablotin facétieux qui leur propose d’exaucer leurs vœux les plus chers. Passés l’effrois puis la surprise, ils se laissent tenter par cette proposition, sans se douter qu’elle cache une redoutable contrepartie…
Scream queens
Sorority Babes n’est pas la série Z grotesque que son titre et son concept pourraient laisser imaginer mais une petite comédie d’horreur plutôt distrayante, qui présente la particularité de réunir trois « scream queens » légendaires : Linnea Quigley (Le Retour des morts-vivants), Brinke Stevens (Fête sanglante) et Michelle Bauer (Hollywood Chainsaw Hookers). Si Stevens et Bauer n’hésitent pas à se dévêtir en cours de métrage, fidèles à leurs habitudes, Quigley change de registre dans un rôle qu’elle a choisi elle-même, celui d’une jeune femme rebelle et rock’n roll qui – une fois n’est pas coutume – garde ses vêtements jusqu’au bout. Le petit monstre du film est une marionnette au look cartoonesque dont l’animation est certes limitée mais qui fait son petit effet, œuvre de Craig Caton (membre des équipes d’effets spéciaux de S.O.S. fantômes, Les Aventures de Jack Burton, Le Cauchemar de Freddy, bref la bonne école). Le sort qu’il jette à nos infortunés héros transforme les filles en démons déchaînés (dont l’une se retrouve avec le look de La Fiancée de Frankenstein) et occasionne quelques meurtres inventifs et joyeusement gore, notamment une tête décapitée qui se mue en boule de bowling. Bref, ça ne vole pas très haut mais on ne s’y ennuie guère. Une suite tardive, Sorority Babes in the Slimeball Bowl-O-Rama 2, sortira en 2022 avec Brinke Stevens devant et derrière la caméra.
© Gilles Penso
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