KILLBOTS (2023)

Une femme robot, qui s’est échappée d’un laboratoire de recherche militaire, massacre tous les humains qu’elle croise…

MURDERBOT

 

2023 – USA

 

Réalisé par Jim Wynorski

 

Avec Melissa Brasselle, Eli Cirino, Troy Fromin, Michael Gaglio, Rib Hillis, Freddy John James, Emma Keifer, August Kyss, Becky LeBeau, Lisa London

 

THEMA ROBOTS I SAGA CHARLES BAND

En 2022, alors qu’il est en train de tourner coup sur coup Attack of the 50 Foot Camgirl et Giantess Battle Attack, deux séries Z inspirées du fameux Attack of the 50 Foot Woman, le réalisateur Jim Wynorski raconte à son producteur Charles Band la mésaventure qu’il connut avec Killbots, un film de robot tourné dans les années 80 pour Roger Corman. Mal accueilli lors de sa première sortie, le film fut rebaptisé Chopping Mall (Shopping en VF). Avec son opportunisme légendaire, Band constate alors que le titre Killbots est disponible. Pourquoi ne pas l’utiliser au lieu de le laisser au fond d’un tiroir ? Wynorski accepte, bricole en vitesse un scénario avec son comparse Kent Roudebush et se lance dans un tournage minimaliste d’une semaine dans le Diamond V Movie Ranch de Santa Clarita, en Californie. Comme Wynorski aime bien travailler en famille, il demande à l’actrice Melissa Brasselle, avec qui il travailla des dizaines de fois par le passé, d’endosser le rôle d’un redoutable androïde psychopathe. Celle-ci accepte en adoptant le pseudonyme de Rocky DeMarco. L’homme à tout faire Chuck Cirino (qui avait déjà composé la musique de Shopping) prend en charge la bande originale, la photographie, le montage, les effets visuels et une partie de la production. Plus une équipe est réduite, plus elle se serre les coudes. Cette devise de Wynorski, à laquelle l’économe Charles Band ne peut qu’adhérer, est plus que jamais appliquée ici.

Échappée d’un labo de recherches militaires (l’U.S. Army Cyber Lab 15 B) de Tucumcari en Arizona, une femme robot conçue pour être une arme tout-terrain indestructible part en vadrouille dans une petite ville voisine et connaît de sérieux disfonctionnements qui la poussent à massacrer tous les humains qui croisent sa route. Alors que la population locale passe systématiquement de vie à trépas, un groupe de six jeunes idiots en van s’arrête sur place pour faire de l’essence et acheter de quoi grignoter avant de partir s’envoyer en l’air dans la soirée. C’est le programme habituel de la grande majorité des protagonistes de films d’horreur ruraux post-Massacre à la tronçonneuse. Leur route va bien sûr croiser celle de l’androïde serial killer qui tue à tour de bras, usant parfois de ses yeux laser ou de ses mains incandescentes pour varier les plaisirs. Envoyés par le laboratoire militaire, deux scientifiques et un soldat se mettent sur la trace de la machine en roue libre. Mais sauront-ils l’arrêter ?

Robocheap

Dès les premières secondes, on sent bien que rien ne va : la démarche de cowboy ridicule de Melissa Brasselle (qui fronce les sourcils et fait une moue boudeuse pour bien nous faire comprendre qu’elle est très méchante), les effets vidéo bas de gamme pour montrer sa vision high-tech, les trucages sanglants cheap grotesques (on devine le technicien hors champ qui envoie des jets de fausse hémoglobine dans un tuyau), le décor minimaliste de station-service dans le désert (façon Parasite), une photographie surexposée qui fleure bon l’amateurisme, des effets de transitions qui auraient même été datés dans les années 90 (ah le fameux zoom avant / zoom arrière accéléré !), un montage image et son ultra maladroit… Le niveau d’exigence semble donc avoir été ramené au plus bas pour pouvoir emballer ce petit film le plus vite possible sans trop se prendre la tête. De toute évidence, les actrices ont principalement été choisies en fonction du volume de leur poitrine (qui aurait presque mérité que le film soit tourné en 3D pour une immersion totale !). À mi-parcours du métrage, sentant que le public risque de s’endormir, Wynorski intercale d’ailleurs une séquence de nudité totale d’une parfaite gratuité. Killbots n’a finalement qu’un seul véritable mérite : sa très courte durée. Le film sera rebaptisé Murderbot au moment de sa diffusion sur la plateforme de streaming de Full Moon.

 

© Gilles Penso


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