CURSE OF THE RE-ANIMATOR (2022)

Et voici le troisième et dernier volet de la petite saga lovecraftienne qui s’inspire à la fois de From Beyond et des aventures d’Herbert West…

CURSE OF THE RE-ANIMATOR

 

2022 – USA

 

Réalisé par William Butler

 

Avec Josh Cole, Dane Oliver, Christina Hélène Braa, Amanda Jones, Michael Paré, Chase Howard, Victoria Monai Richards, Nate Blair, Mabel Thomas

 

THEMA MONDES PARALLÈLES I DIABLE ET DÉMONS I MÉDECINE EN FOLIE I ZOMBIES I SAGA RE-ANIMATOR CHARLES BAND

Curse of the Re-Animator : avec un titre pareil, on aurait pu s’attendre à une suite tardive de Re-Animator, Re-Animator II et Beyond Re-Animator, la fameuse trilogie consacrée au savant fou Herbert West. Mais en réalité, cette « malédiction du Re-Animator » provient d’une autre trilogie, réalisée avec un micro-budget pour la plateforme de streaming de Full Moon Entertainment. Le producteur Charles Band capitalise ainsi sur des titres qui firent son succès dans les années 80 tout en rendant hommage au cinéaste Stuart Gordon qui en fut le metteur en scène. Conçue d’abord comme une série de six épisodes d’une demi-heure chacun, cette modeste saga d’inspiration lovecraftienne fut ensuite remontée sous forme de trois longs-métrages : The Resonator – Miskatonic U, Beyond the Resonator et donc Curse of the Re-Animator. Ce troisième volet réunit les deux derniers épisodes de la web série et donne une fois de plus la vedette à deux scientifiques issus des écrits de H.P. Lovecraft : Herbert West le ré-animateur et Crawford Tillinghast l’inventeur du « resonator ». Si Jeffrey Combs incarnait tour à tour ces deux personnages sur grand écran (avec une exaltation mémorable qui le fit découvrir aux yeux du public), ils sont ici interprétés respectivement par Josh Cole et Dane Oliver. Les deux jeunes comédiens n’arrivent certes pas à la cheville de Combs, mais leur prestation est tout à fait respectable.

Dans cet ultime opus, Crawford réactive à contrecœur la machine infernale qui ouvrait la porte vers d’autres dimensions et laissait pénétrer dans notre monde des créatures bien peu recommandables. L’étudiant s’exécute sous la pression du professeur Wallace (Michael Paré) et de Julia (Kate Hodge), la mère d’un de ses camarades qui espère voir son fils revenir d’entre les morts. Mais en mettant en route le « resonator », tous les trois risquent d’ouvrir la porte à un terrible démon féminin qui pourrait bien provoquer la fin du monde. Un malheur n’arrivant jamais seul, les expériences que mène parallèlement Herbert West tournent à la catastrophe. En essayant de stopper un cadavre agressif qu’il vient de ramener à la vie, West provoque la mort de Kelly (Victoria Monai Richards), la petite-amie de son colocataire. Ce dernier lui injecte le sérum de West pour la ramener à la vie (ce qui nous rappelle l’épilogue du tout premier Re-Animator). Bien sûr, les conséquences vont se révéler désastreuses…

« Il n’y a pas de Dieu, il n’y a que la science »

Le sang continue de couler à flots dans ce troisième opus, les protagonistes se retrouvant régulièrement recouverts de liquides poisseux et de litres d’hémoglobine. Le réalisateur William Butler semble même prendre un malin plaisir à souiller les habits et le visage de son jeune casting. Ainsi, tandis que West maîtrise de plus en plus mal la horde de zombies qui s’agitent dans son laboratoire de fortune, Tillinghast est régulièrement agressé par des bestioles violettes gluantes et bizarroïdes issues du « resonator ». Petite amie de l’un et assistante de l’autre, Mara Esteban (Christina Hélène Braa) assure le lien entre les deux personnages, mais l’on peut regretter que leurs deux intrigues n’interagissent pas vraiment. En ce sens, la promesse de ce crossover n’est pas totalement tenue. Tillinghast continue à lutter contre ses propres démons tandis que West s’amuse à jouer les apprentis-sorciers. « Il n’y a pas de Dieu, il n’y a pas de vie après la mort, il n’y a que la science » affirme-t-il, ce qui nous rappelle le slogan du film original de Stuart Gordon : « Il se prend pour Dieu, mais Dieu a horreur de la concurrence ». Ce n’est qu’au moment du climax, lorsque les démons du « resonator » et les zombies de West s’affrontent, que les deux intrigues s’entrecroisent enfin le temps d’un climax joyeusement délirant.

 

© Gilles Penso


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