POPEYE THE SLAYER MAN (2025)

Après Popeye’s Revenge, le célèbre marin mangeur d’épinards est le « héros » de cet autre film d’horreur tout aussi improbable…

POPEYE THE SLAYER MAN

 

2025 – USA

 

Réalisé par Robert Michael Ryan

 

Avec Jason Robert Stephens, Sean Michael Conway, Elena Juliano, Angela Relucio, Sarah Nicklin, Mabel Thomas, Marie-Louise Boisnier, Scott Swope, Steven McCormack

 

THEMA TUEURS I MUTATIONS

Pauvre Popeye ! À peine le sympathique marin imaginé par E.C. Segar en 1919 (puis animé par les frères Fleischer à partir de 1933) tombe-t-il dans le domaine public que des trublions s’emparent de lui pour le transformer en émule de Freddy Krueger ou Jason Voorhees. Coup sur coup, deux films d’horreur aux budgets minuscules lui donnent ainsi la vedette : Popeye’s Revenge de William Stead et Popeye the Slayer Man de Robert Michael Ryan (en attendant a comédie noire britannique Shiver Me Timbers de Paul Stephen Mann). Cette seconde itération est signée par un habitué des micro-productions de genre, puisque nous lui devons Dark Revelations et Ouija Witch. Aussi improbable que ça puisse paraître, cinq personnes – dont le réalisateur – sont créditées au scénario. Ce n’est pourtant pas l’élément le plus saillant de ce tout petit film capitalisant plus sur l’effet de décalage (un personnage de comic strip comique se mue en tueur psychopathe) que sur la profondeur de son récit. Le script s’efforce malgré tout d’inventer un passé, une famille et des motivations à ce monstre fumeur de pipe et mangeur d’épinards. Mais à cette backstory près, Popeye the Slayer Man et Popeye’s Revenge pourraient quasiment s’appréhender comme deux épisodes d’une même série, tant les agissements du croquemitaine borgne et son allure générale se révèlent proches.

Nous sommes dans la petite ville d’Anchor Bay. Pour son projet d’études, Dexter (Sean Michael Conway), un jeune homme curieux et un brin rêveur, décide de tourner un documentaire sur une vieille rumeur locale : celle du « Sailor Man », une silhouette inquiétante qui hanterait les docks abandonnés depuis vingt ans, à la recherche d’un passé englouti. Armé de plusieurs caméras et accompagné de la discrète Olivia (Elena Juliano), pour qui il a du mal cacher son béguin, il embarque ses amis Lisa (Marie-Louise Boisnier), Katie (Mabel Thomas) et Seth (Jeff Thomas) dans l’aventure. Mais le temps leur est compté : un promoteur sans scrupules s’apprête en effet à raser les docks pour y ériger un projet immobilier. Le tournage doit se faire à toute vitesse avant que la démolition commence. La petite troupe entre donc par effraction dans les lieux, au milieu de la nuit, installe les caméras et commence à fouiller tous les recoins. Le « Sailor Man » existe-t-il vraiment ? Ils ne vont pas tarder à le découvrir à leurs dépens…

Nom d’une pipe !

Si le concept est parfaitement absurde (l’usine aurait fermé à cause d’une intoxication aux épinards contaminés qui sont à l’origine de la mutation de Popeye !), le ton du film reste très sérieux. Certes, quelques clins d’œil affleurent, comme l’apparition furtive d’une poupée de Winnie l’ourson (en référence manifeste à Winnie the Pooh : Blood and Honey), mais le film suit tranquillement la voie classique du slasher, avec les clichés de mise, notamment le vieil autochtone éméché qui met en garde les héros contre le croquemitaine et leur conseille de se tenir à distance des lieux où il sévit (conseil qu’ils s’empressent bien sûr de ne pas écouter). Raisonnablement efficace, la mise en scène joue régulièrement avec le motif visuel de l’ombre de Popeye, se dessinant en contre-jour à l’arrière-plan pour menacer les protagonistes. Si la routine est de mise (les personnages s’isolent dans l’ombre et sont assassinés à un rythme régulier), le film nous égaie grâce à son recours immodéré à des effets spéciaux gore « old school » excessif. Éviscérations, membres arrachés, têtes écrasées, scalp en gros plan, c’est une véritable orgie de latex et de faux sang. Plus original que son prédécesseur (qui se contentait de calquer son postulat sur celui de Vendredi 13), Popeye the Slayer Man s’apprécie donc sans ennui et s’achemine vers une fin très ouverte. Bientôt une suite ?

 

© Gilles Penso

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