

Après avoir été sérieusement endommagé, un astronaute robot se transforme en tueur sanguinaire et affronte un monstre velu venu de l’espace…
FRANKENSTEIN MEETS THE SPACE MONSTER
1965 – USA
Réalisé par Robert Gaffney
Avec Marilyn Hanold, James Karen, Lou Cutell, Robert Reilly, Nancy Marshall, David Kerman, Robert Alan Browne, Robert Fields, Bruce Glover, Joe King
THEMA EXTRA-TERRESTRES I ROBOTS
Malgré son titre, cette série B de science-fiction complètement délirante n’a pas grand-chose à voir avec le classique de Mary Shelley. La toute première version du scénario, co-écrite par les étudiants R.H.W. Dillard, George Garrett et John Rodenbeck, puisait pourtant un peu – quoique de manière lointaine – dans le mythe de Frankenstein. Envisagé comme une parodie du cinéma d’horreur et de SF, ce script mettait en vedette un astronaute robot fabriqué avec différentes parties de corps humain assemblées les unes avec les autres. Ses jambes, par exemple, étaient celles d’un ancien danseur de claquettes. L’un des gags récurrents voulait que cette créature se mette à danser de manière incontrôlable dès qu’elle entendait la chanson « Sweet Georgia Brown » ! Les producteurs qui découvrent ce scénario apprécient son concept mais n’ont nullement l’intention de se lancer dans une comédie. Selon eux, Frankenstein contre le monstre de l’espace doit être un film au premier degré. Voilà qui explique en partie le caractère parfaitement invraisemblable du résultat final. Le fait que le budget mis à la disposition du réalisateur Robert Gaffney soit ridiculement faible n’arrange évidemment pas les choses.


Des extraterrestres dont la planète est ravagée par une guerre nucléaire détruisent plusieurs sondes spatiales terriennes, pensant qu’il s’agit de missiles envoyés pour les anéantir. Leur dirigeante est une princesse autoritaire aux allures de Cléopâtre d’opérette (Marilyn Hanold), conseillée par un vil assistant nommé Nadir (Lou Cutell). Chauve, blafard, les oreilles pointues, ce dernier passe son temps à grimacer et à ricaner. La dernière fusée qu’ils détruisent est pilotée par le colonel Frank Sanders (Robert Reilly), un androïde semblable à un être humain qui se crashe à Porto Rico. Lors d’une échauffourée avec les soldats extra-terrestres, Sanders est gravement endommagé et devient fou, massacrant tous ceux qui croisent sa route sur l’île. Tandis que le docteur Adam Steele (James Karen), créateur du robot, et son assistante Karen Grant (Nancy Marshall) se mettent sur sa trace pour le réparer, les aliens se lancent dans une mission de la plus haute importance : kidnapper autant de Terriennes que possible afin qu’elles puissent s’accoupler avec les mâles de leur planète pour aider à la repeupler !
Robot Monster
Frankenstein contre le monstre de l’espace ne recule devant aucun dialogue pseudo-scientifique (« Nous continuons de capter des signaux à modulation de fréquences hydrogénées de 21 centimètres, Princesse ») ou exagérément emphatique (« La science, associé à l’armée, peut faire des miracles ! »). D’apparence d’abord humaine, l’astronaute robot perd de sa superbe après avoir essuyé un tir nourri de l’ennemi extra-terrestre. La moitié de son visage prend alors les allures d’une bouillie de latex avec des transistors apparents. Les amateurs de nanardises old school sont donc déjà aux anges. Mais l’attraction vedette du film est le monstre Mull, avec son corps de gorille aux longs poils qui pendouillent, ses mains griffues, sa tête en caoutchouc, ses gros yeux globuleux, ses dents pointues, ses longues oreilles et ses deux jolies petites antennes. Notons que la bête est incarnée par Bruce Glover, père de l’acteur Crispin Glover (George McFly dans Retour vers le futur). Le combat que nous promet le titre du film ne dure hélas que quelques minutes, le reste du métrage étant empli avec des péripéties ennuyeuses, rythmées par du rock’n roll des années 60 totalement hors sujet, et des tonnes d’images d’archives récupérées dans les fonds de la NASA et de l’armée de l’air dans l’espoir de donner un peu d’ampleur à cette impensable « épopée » digne de Ed Wood.
© Gilles Penso
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