JUMPER (2008)

Hayden Christensen incarne un jeune homme qui possède la capacité de se téléporter n’importe où sur la planète en un clin d’œil…

JUMPER

 

2008 – USA

 

Réalisé par Doug Liman

 

Avec Hayden Christensen, Jamie Bell, Rachel Bilson, Diane Lane, Samuel L. Jackson, Michael Rooker, Annasophia Robb, Max Thieriot, Kristen Stewart

 

THEMA POUVOIRS PARANORMAUX

Jumper fait partie de ces gros films de studios qui seront passés par de nombreuses réécritures avant d’aboutir au résultat que les spectateurs ont découvert à l’écran. Après avoir acquis les droits d’adaptation du roman homonyme écrit par Steven Gould et publié en 1992, la compagnie New Regency Productions engage Jim Uhls (Fight Club) pour retravailler une première version de scénario rédigée par David S. Goyer (Dark City, The Dark Knight). Lorsqu’il est embauché pour réaliser le film, Doug Liman (La Mémoire dans la peau) souhaite lui-même effectuer de nombreux changements. Un troisième larron entre donc en scène, Simon Kinberg (Mr. & Mrs. Smith), pour réviser une nouvelle fois le scénario. Ces changements successifs entravent inévitablement les préparatifs du film. D’autres complications surviennent dans la foulée. Alors que Liman a choisi ses deux acteurs principaux, Tom Sturrige (Les Voyages de Gulliver) et Teresa Palmer (The Grudge 2), le producteur Tom Rothman est soudain pris d’un doute. Selon lui, des personnages trop jeunes risquent de ne pas attirer le public, qui croira avoir affaire à un film pour enfants. À deux semaines à peine du début du tournage, les deux comédiens sont donc remplacés au pied levé par Hayden Christensen (l’Anakin Skywalker de la prélogie Star Wars) et Rachel Bilson (Newport Beach). C’est donc de manière un peu chaotique que Jumper se met en branle.

Depuis l’adolescence, David Rice (Christensen) sait qu’il peut se téléporter n’importe où sur Terre, une capacité qu’il a découverte par hasard quand il était lycéen à Ann Arbor. Cette aptitude, qu’il a perfectionnée au fil des années, lui permet d’échapper à la brutalité des autres élèves et à son père alcoolique, après que sa mère les ait abandonnés lorsqu’il avait cinq ans. Grâce à ce pouvoir, David n’a désormais plus de limites. Il peut déjeuner en Égypte sur la tête du Sphinx, faire du surf en Australie, dîner à Paris et prendre le dessert au Japon. Les murs ne l’arrêtent plus et aucun coffre de banque ne lui résiste. Il vole ainsi de l’argent pour mener une vie somptueuse et aventureuse à New York, alors que tout le monde dans son ancienne vie le croit mort. Libre et insouciant, David vit donc sans contraintes, jusqu’à ce qu’il décide de revenir à Ann Arbor. Là, il cherche à renouer avec Millie Harris (Rachel Bilson), son amie et amoureuse du lycée, pour lui faire vivre les aventures de voyage dont elle a toujours rêvé. Mais ce retour dans son passé va bouleverser sa vie…

Aux quatre coins du monde

Si l’on excepte les différents opus de La Mouche et de Star Trek (et dans une moindre mesure la série Heroes), le thème de la téléportation n’aura pas souvent été décliné à l’écran, malgré les nombreuses possibilités narratives qu’il offre. Jumper nous en propose donc une approche intéressante. Nerveuse à souhait, la mise en scène de Doug Liman intègre des effets visuels d’autant plus surprenants que jusqu’alors la téléportation était surtout visualisée par de simples fondus enchaînés et un peu de rotoscopie. Or ici, le phénomène se traduit par des déplacements ultradynamiques, aux conséquences souvent destructrices, via le transfert d’une énergie qu’on imagine considérable. Les autres points forts du film sont la prestation très charismatique de Christensen (tellement impliqué sur le tournage qu’il effectue plusieurs cascades et se blesse à de nombreuses reprises), le caractère résolument dépaysant de l’intrigue (le film a été tourné aux quatre coins du monde, dans une quinzaine de pays différents) et quelques mémorables morceaux de bravoure (notamment dans le Colisée de Rome). Mais le scénario ne sait que faire de tous ces atouts et stagne rapidement. Comme en outre Samuel L. Jackson peine à représenter la moindre menace crédible (il se la joue décontracté sans jamais susciter la moindre inquiétude), les enjeux du film tournent court et nous finissons par nous détacher de ce film certes distrayant mais pas franchement passionnant.

 

© Gilles Penso

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