HELL ASYLUM (2002)

Cinq jeunes femmes acceptent de passer la nuit dans un vieil immeuble hanté pour pouvoir remporter une récompense d’un million de dollars…

HELL ASYLUM

2002 – USA

Réalisé par Danny Draven

Avec Debra Mayer, Tanya Dempsey, Sunny Lombardo, Stacey Scowley, Olimpia Fernandez, Timothy Muskatell, Joe Estevez, Brinke Stevens, Paul Darrigo

THEMA FANTÔMES I CINEMA ET TÉLÉVISION SAGA CHARLES BAND

Hell Asylum est le second long-métrage de Danny Draven, après le très brouillon Horrorvision déjà produit par Charles Band. D’abord titré Prison of the Dead 2 (même s’il n’entretient aucun lien avec le premier), ce petit film d’horreur fauché connaît plusieurs appellations fantaisistes (Brides of the Dead, Hotel Hell) avant de trouver son nom définitif (que l’on peut traduire par « l’asile de l’enfer »). Trent Haaga et Tammi Sutoon (respectivement acteur principal et réalisatrice de Killjoy 2) participent à Hell Asylum, l’un en tant que scénariste, l’autre comme chef décoratrice et co-productrice. Draven, lui, joue une fois de plus les couteaux suisses en assurant la réalisation, la lumière, les prises de vues et le montage. Tourné en huit jours pour un budget anémique de 35 000 dollars, Hell Asylum reprend le concept de La Nuit de tous les mystères de William Castle en le remettant au goût du jour. Son scénario tire parti du phénomène alors en plein essor de la télé-réalité et de la diffusion à succès d’émissions telles que Fear Factor, qui fit les beaux jours de NBC à partir de 2001 et fut rapidement déclinée sur plusieurs continents.

« Chill Challenge » est un programme de télé-réalité dont l’idée est simple : cinq jeunes candidates doivent passer la nuit dans un vieil immeuble hanté, la Mason House. Celle d’entre elles qui remportera les épreuves sans être éliminée raflera une récompense d’un million de dollars. Selon la légende, ce bâtiment aurait appartenu au 19ème siècle à un homme bien peu recommandable, Phineas Mason, coupable de nombreuses atrocités, véritable Barbe Bleue ayant séquestré et assassiné chacune de ses femmes. Plus tard, l’immeuble aurait été reconverti en institut psychiatrique à la sinistre réputation. Pour inaugurer cette nouvelle émission, Stacey (Stacey Scowley), Rainbow (Sunny Lombardo), Amber (Tanya Dempsey), Marti (Olimpia Fernandez) et Paige (Debra Mayer) se portent volontaires. Filmées par une centaine de caméras disposées un peu partout dans le bâtiment, elles s’apprêtent à braver leurs phobies, tandis que Max (Tim Muskatell), le producteur, tire les ficelles dans sa petite salle de contrôle et observe tout tel un émule de Big Brother. Mais un danger imprévu hante les murs de la Mason House…

Gore Factor

L’entame de Hell Asylum nous offre un effet de mise en abyme amusant. Le producteur qui vante les mérites de son concept au décideur d’une chaine de télévision (des frissons, des jeunes femmes en tenues sexy, des caméras partout) ressemble à une sorte de Charles Band qui essaierait de promouvoir son film auprès d’un financier ou d’un distributeur. Le film s’appréhende d’ailleurs souvent au second degré, l’humour noir qui le nimbe aidant partiellement les spectateurs à passer outre son image hideuse, ses effets vidéo cheap, sa mise en scène approximative et le jeu modérément convaincant des cinq actrices principales. Régulièrement au cours de cette télé-réalité improbable, des silhouettes encapuchonnées surgissent pour massacrer méthodiquement ceux (et surtout celles) qui passent à leur portée. Là, Draven se montre très généreux en effets gore, multipliant les séquences de têtes arrachées, de crânes transpercés, de visages déchiquetés ou de corps éviscérés avec une étonnante générosité. Certes, les effets sont visiblement bricolés à la va-vite par un Mark Bautista coutumier du genre (Witchouse 3, Killjoy 2, Dead & Rotting), les intestins ressemblent à des spaghettis et le montage épileptique de ces scènes sert visiblement de cache misère. Mais ces excès jouent en faveur de Hell Asylum, le réalisateur ayant visiblement fait quelques progrès depuis Horrorvision. Il enchaînera avec Cryptz, toujours pour Charles Band.

 

© Gilles Penso

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