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En explorant les décombres d’un ancien lycée promis à la démolition, des étudiants et leur professeur réveillent une force maléfique…
THE VAULT
2001 – USA
Réalisé par James Black
Avec Java Benson, James Black, Michael Cory Davis, Ted Lyde, Michael G. Maurer, Shani Pride, Austin Priester, Kyle Walker, Parris Washington
THEMA FANTÔMES I SAGA CHARLES BAND
The Vault est le dernier opus d’une série de films d’horreur « urbains » que les producteurs Charles Band et Mel Johnson Jr. initièrent à la fin des années 90 dans l’espoir de surfer tardivement sur une sorte de seconde vague de blaxploitation motivée par le succès du rap et du RnB. Après Ragdoll, The Horrible Doctor Bones et Killjoy, voici donc The Vault, qui souffre des mêmes travers que ses prédécesseurs : une mise en forme bâclée, des moyens anémiques, un prétexte surnaturel tiré par les cheveux et un casting cumulant bon nombre de stéréotypes caricaturaux. Confié à Carl Washington, qui écrivit Killjoy, le scénario s’efforce d’intégrer des éléments historiques puisés dans les racines du peuple africain. « J’ai eu du mal à trouver une idée, et puis un jour elle m’est apparue », raconte-t-il. « Cette histoire d’un esclave maléfique m’est venue de nulle part. Cela arrive parfois » (1) Douglas Snauffer (Witchouse 2) rédige le script final avec lui. James Black, acteur ayant alterné les apparitions dans de minuscules séries B (Ozone, Ragdoll, Horrorvision) et de plus grosses productions (Godzilla, Hors d’atteinte, Soldier), hérite de la mise en scène de The Vault qui sera sa première – et seule – tentative derrière la caméra. Le tournage se déroule à Tucson, Arizona, dans un décor délabré qui sied à merveille aux besoins du scénario.
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Le film s’intéresse d’abord à un jeune gars qui fait des (très vilains) graphs à la bombe sur les murs décrépits d’un immeuble abandonné. Un gardien le surprend et lui demande de partir, puis le tue avant qu’il ait le temps de libérer quelque chose qui se cachait derrière une porte. Après ce prologue énigmatique, The Vault nous présente ses personnages principaux : un professeur et quatre élèves qui s’apprêtent à visiter un ancien lycée qui doit être démoli. Cette école était jadis un lieu de détention d’esclaves, avant de devenir le Washington High School dans les années 40. Leur but : sauver ce qui peut être sauvé avant la démolition, notamment des archives et des morceaux d’histoire. Nos quatre ados obéissent à tous les archétypes. Nous avons donc là le sportif imbu de lui-même, la cheerleader astucieuse, le « bad boy » sympathique et l’intello trouillard. C’est presque le Breakfast Club de l’horreur ! En arrivant sur place, le prof et ses élèves croisent le gardien bizarre vu dans la scène d’ouverture qui les met immédiatement en garde : « Regardez où vous mettez les pieds et restez loin du sous-sol. » Évidemment, cet avertissement ne sera pas respecté. Deux des lycéens s’aventurent donc dans le sous-sol et cherchent à ouvrir une porte solidement verrouillée, sans savoir ce qu’elle abrite…
« Libérez-moi ! »
Le surnaturel se manifeste d’abord par quelques phénomènes bizarres mis en scène avec une certaine sobriété, comme la phrase « Release me ! » (« Libérez-moi ! ») qui s’écrit seule sur un tableau noir puis s’efface, ces reflets grimaçants qui apparaissent dans les miroirs, ou ces sons mystérieux qui résonnent dans un walkman. Lorsque le fin mot de l’histoire est expliqué, par l’entremise de ce personnage parfaitement improbable de gardien qui sait tout en roulant de gros yeux inquiétants, la perplexité nous gagne. Non pas que l’idée du fantôme revanchard d’un ancien esclave praticien de la magie noire soit plus bizarre qu’une autre. Mais le flash-back qui met en scène l’origine du mal est tellement disgracieux (des images vidéo ultra-granuleuses) qu’il dessert fatalement l’impact du film. Le même récit nous est d’ailleurs raconté deux fois d’affilée, de peur que le spectateur ait été distrait. Si les effets spéciaux numériques sont passables (le surgissement du fantôme aux yeux lumineux, le visage des victimes qui vient orner un tableau suspendu à l’entrée de l’école), quelques morts violentes spectaculaires ponctuent joyeusement le métrage (dont un transpercement par un tuyau qui nous rappelle Parasite ou une tête carrément tranchée en deux). Toujours prêt à faire du travail de recyclage, Charles Band effectuera en 2005 un remontage de Ragdoll, The Horrible Doctor Bones et The Vault pour les transformer en trois segments d’un film à sketches très anecdotique : Urban Evil : A Trilogy of Fear.
© Gilles Penso
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