LA COCCINELLE À MEXICO (1980)

Herbie, la Volkswagen capricieuse, fait un quatrième tour de piste dans cet épisode balourd et anecdotique…

HERBIE GOES BANANAS

 

1980 – USA

 

Réalisé par Vincent McEveety

 

Avec Stephen W. Burns, Charles Martin Smith, Cloris Leachman, John Vernon, Elyssa Davalos, Joaquin Garay III, Harvey Korman, Richard Jaeckel

 

THEMA OBJETS VIVANTS I SAGA LA COCCINELLE

Le concept de la sympathique Volkswagen remportant toutes les courses automobiles au nez et à la barbe de ses adversaires ne pouvait pas être décliné éternellement sous peine de redites. Déjà, Le Nouvel amour de Coccinelle s’écartait du schéma narratif du premier film de la série pour tenter d’autres variantes, avant que La Coccinelle à Monte-Carlo ne repositionne Herbie/Choupette comme championne des circuits. Avec ce quatrième épisode, le réalisateur Vincent McEveety (déjà aux commandes du film précédent) et le scénariste Don Tait (Un candidat au poil, Un cosmonaute chez le roi Arthur) cherchent à varier les plaisirs, ce qui n’est pas une mauvaise idée en soi. Mais entre l’intention initiale et la mise en application, le fossé est hélas gigantesque. Soyons honnêtes : de l’histoire sans attrait à la mise en scène aux gros sabots en passant par les acteurs aux fraises, la musique éléphantesque et les gags poussifs, rien ne va plus dans cette Coccinelle à Mexico qui aura pourtant mis toutes les chances de son côté en employant les gros moyens. Pas moins de 26 Coccinelles sont par exemple sollicitées pour les différentes scènes d’action et cascades du film, y compris un modèle balancé à la mer et jamais récupéré. Mais la quantité n’est pas nécessairement gage de qualité…

Si le scénario tisse quelques liens très fins avec les films précédents, de tout nouveaux personnages prennent vie dans cette troisième suite. Pete Stancheck (Stephen W. Burns) hérite de la Volkswagen Herbie que lui a léguée son oncle Jim Douglas et se rend au Mexique avec son ami Davy « D.J. » Jones (Charles Martin Smith) pour la récupérer. Sur place, ils croisent la route de Paco (Joaquin Garay III), un jeune et malicieux pickpocket des rues, qui leur fait les poches avant de leur indiquer le chemin du garage. Mais Paco a aussi dérobé quelque chose de plus précieux : un microfilm appartenant à des malfrats, qui révèle l’emplacement d’un ancien trésor inca. Pour échapper à ses poursuivants, le jeune garçon se cache dans le coffre d’Herbie. L’aventure mène tout ce beau monde jusqu’à un bateau de croisière en partance pour Rio de Janeiro, où Pete et D.J. comptent participer au Grand Prix du Brésil. À bord, ils font la connaissance de Melissa (Elyssa Davalos), une étudiante en anthropologie, et de sa tante Louise (Cloris Leachman), une femme excentrique déterminée à trouver un mari pour sa nièce.

Panne sèche

Manifestement en panne d’inspiration, la franchise La Coccinelle arrive en bout de course avec cet opus qui n’est que très épisodiquement drôle. L’humour balourd (le type qui se fait piquer son dîner par Paco caché dans Herbie), les stéréotypes embarrassants à l’encontre de la population latino-américaine et les seconds rôles ultra-caricaturaux ne jouent évidemment pas en faveur de cette Coccinelle à Mexico dont une grande partie de l’intrigue, située à bord d’un navire pour touristes, prend les allures d’un épisode de La Croisière s’amuse. Curieusement, deux acteurs habitués au cinéma de Mel Brooks se donnent ici la réplique : Cloris Leachman (Frankenstein Junior, Le Grand frisson, La Folle histoire du monde et Harvey Korman (Le Shérif est en prison, Dracula mort et heureux de l’être). Mais malgré leur grain de folie et leur truculence, la tante excentrique et le capitaine nostalgique de l’époque des pirates qu’ils interprètent respectivement ne parviennent guère à sauver les meubles, pas plus que cette scène d’action absurde au cours de laquelle Herbie (rebaptisée Ocho par le jeune pickpocket qui tient la vedette du film) se transforme en torero dans une arène. En désespoir de cause, le scénariste sollicite les glissades sur peaux de bananes en guise de gag final. Comme on pouvait s’y attendre, les recettes du film sont en chute libre par rapport aux trois premiers films. La saga s’interrompra donc momentanément sur cette note mitigée pour se poursuivre sur les petits écrans à l’occasion de la série Herbie, un amour de Coccinelle.

 

© Gilles Penso

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