CARNOSAUR 3 (1996)

Un petit groupe de militaires est chargé de ramener vivants trois redoutables dinosaures carnivores lâchés dans la nature…

CARNOSAUR 3 : PRIMAL SPECIES

 

1996 – USA

 

Réalisé par Jonathan Winfrey

 

Avec Rob Camilletti, Stephen Lee, Cyril O’Reilly, Scott Valentine, Rodger Halston, Terri J. Vaughn, Billy Burnette, Rick Dean, Jason Brawley, Janet Gunn

 

THEMA DINOSAURES I SAGA CARNOSAUR

On ne peut pas dire que Carnosaur 2 fut un gigantesque hit dans les vidéoclubs, mais cette petite suite sans prétention remplit suffisamment les tiroir-caisse pour donner envie à Roger Corman d’initier un nouvel épisode. Titré dans un premier temps Primal Species, le film est d’abord conçu comme un « direct-to-video » autonome sans lien direct avec les deux opus précédents. Mais Corman décide finalement d’en faire un Carnosaur officiel et en confie la réalisation à Jonathan Winfrey, metteur en scène de quelques séries B d’action comme New Crime City ou Black Scorpion. Pour limiter les frais, le budget est revu à la baisse par rapport à Carnosaur et Carnosaur 2 (qui avaient chacun coûté dans les 800 000 dollars). Un seul costume en caoutchouc à la coupe approximative est donc sollicité pour représenter tous les velociraptors du film. « Ce tournage était hilarant », se souvient Justina Vail, interprète de la soldate Proudfoot. « Nous étions poursuivis par ce type en costume de dinosaure qui courait à travers la pièce. Garder son sérieux et avoir l’air crédible était donc un vrai défi ! » (1) Si aucun des personnages du film précédent ne revient dans Carnosaur 3, deux acteurs y réapparaissent dans des rôles différents : Rick Dean et Michael McDonald.

Au tout début du film, un bataillon de terroristes armés jusqu’aux dents appartenant au groupe « Eurotrash » prend de force une cargaison militaire après avoir massacré tous les soldats qui étaient chargés de la transporter, dans un beau déchaînement pyrotechnique qui permet à Carnosaur 3 de démarrer sur les chapeaux de roue. Le commando des forces spéciales antiterroristes mené par le colonel Rance (Scott Valentine) est donc missionné pour retrouver la précieuse cargaison. Mais le butin n’a rien à voir avec ce que les voleurs imaginaient. Au lieu d’uranium, ils trouvent dans le camion dérobé trois dinosaures endormis qui sortent aussitôt de leur torpeur et les attaquent. « On aurait dit un lézard sous stéroïdes » dit l’un des soldats pour décrire l’une des bêtes. « Ce sont des clones de dinosauriens génétiquement modifiés », rectifie Dr Hodge (Janet Gunn), la scientifique dépêchée sur place. La mission du commando, bientôt épaulé par un petit groupe de marines, consiste à ramener vivants les deux raptors mâles et la femelle tyrannosaure qui viennent de s’échapper…

« On ne s’arrête pas pour faire des pauses pipi ! »

La toute première réplique du film (« Tu es dans l’armée mon gars, on ne s’arrête pas pour faire des pauses pipi ! ») a l’avantage de donner très tôt le ton. Il y en aura d’autres de haut niveau tout au long du métrage, comme le festif « rien de tel qu’un pain de C4 pour bien commencer la journée » ou l’insurpassable « j’ai l’impression que mes couilles sont venues serrer les mains à mes amygdales ». Les acteurs surjouent tellement qu’on en vient à se demander si le film n’a pas volontairement été envisagé au second degré, ce que tendrait à confirmer cette mention fantaisiste du générique de fin précisant qu’« aucun dinosaure n’a été maltraité ou blessé durant le tournage de ce film. » Pour autant, Carnosaur 3 se révèle bien plus embarrassant que drôle, surtout face à ce contingent de militaires tous plus idiots les uns que les autres, férus de blagues stupides, de rires gras et de remarques machistes. L’action se déroulant majoritairement dans un décor banal d’entrepôt puis dans les coursives sombres d’un bateau, les péripéties finissent par patiner et se répéter. Bien conscient que ses dinosaures ne sont pas très crédibles, Jonathan Winfrey joue prudemment la carte du montage nerveux et de la pénombre. Au moment du climax, le T-rex surgit enfin, même s’il nous semble improbable qu’une bête de 9 mètres de long ait réussi aussi longtemps à échapper à la vigilance des soldats. Son intervention finale – qui se limite principalement à des gros plans furtifs de sa tête en caoutchouc – est donc le bouquet final de cette seconde séquelle à l’intérêt finalement très limité.

 

(1) Extrait d’une interview parue dans Starlog en novembre 2020.

 

© Gilles Penso

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