LE MÉDIUM (2023)

Un médium, qui hérite de la capacité de sa défunte mère de communiquer avec les personnes décédées, fait face à une demande inhabituelle…

LE MÉDIUM

 

2023 – SUISSE

 

Réalisé par Emmanuel Laskar

 

Avec Emmanuel Laskar, Maud Wyler, Louise Bourgoin, Noémie Lvovsky, Alexandre Steiger, Maxence Tual, Christophe Paou, Leslie Bernard, Anne-Elodie Sorlin

 

THEMA FANTÔMES

Le Médium est une jolie (et sombre) histoire de deuils, d’amour et de fantômes qui ne sont pas prêts à accepter la mort et continuent de hanter leur maison et les âmes qu’ils aiment toujours et qu’ils répugnent à quitter. Certains vivants ne sont pas mieux lotis qu’eux lorsqu’ils les ont en permanence dans leur tête. C’est ainsi que le médium de l’histoire joue un rôle essentiel, car lui seul peut communiquer avec les âmes dans l’au-delà et donc tenter de négocier leur départ avec elles. En effet, la vie avec des fantômes s’avère compliquée, le propre de leur existence étant justement d’exister par ceux qu’ils hantent, même lorsque c’est par amour. Entre dépendance et habitudes, l’amour perdu ne se retrouve plus, c’est bien connu, et les amants délaissés peuvent toujours chercher, dit la chanson. Chercher l’oubli, en perdre le sommeil, mais éventuellement le retrouver lorsque le médium en question sort de sa fonction et tombe amoureux d’Alice, une jolie veuve artiste-peintre (Louise Bourgoin) que son défunt mari architecte continue d’aimer et surveiller.

Le jeune médium, Michael Monge (interprété par le metteur en scène et scénariste du film, Emmanuel Laskar), ayant hérité des dons de sa mère décédée (la réalisatrice Noémie Lvovsky lui prête ses traits et apparaît ici en guest-star), sa sœur voudrait bien le voir reprendre son commerce pour les sauver de la ruine. Mais Michael se contente, sans grand enthousiasme, de son emploi de professeur de musique et ne tient pas du tout à exploiter financièrement la clientèle de sa mère. C’est devant le chagrin d’Alice, qu’il a aimé dès le premier regard, et pour l’aider à surmonter son deuil, qu’il va au moins faire semblant et que la vie va reprendre ses droits.

Amours perdus et chers fantômes

Comme dans le film d’Elise Girard Sidonie au Japon, lui-même inspiré de L’Aventure de Madame Muir, il ne s’agit pas ici de fantômes destinés à faire peur, mais simplement d’êtres qui, après avoir habité nos vies, continuent de hanter nos cœurs. Tendrement métaphoriques, nous pensons évidemment au fait que les fantômes qui ne partent pas sont peut-être simplement retenus par les pensées des vivants. Quelles que soient nos croyances, Emmanuel Laskar signe un film agréable qui déroule son histoire tout en douceur et en autodérision, pour nous faire réfléchir encore sur le sens de nos vies et la place de la douleur face à la perte des êtres aimés.

 

© Quélou


Partagez cet article