TIMESLINGERS (1999)

Deux adolescents se retrouvent propulsés en plein Far West et doivent sauver la vie de deux créatures extra-terrestres en perdition…

ALIENS IN THE WILD WILD WEST / TIMESLINGERS

 

1999 – USA

 

Réalisé par George Erschbamer

 

Avec Taylor Locke, Carly Pope, Barna Moricz, Markus Parilo, Gerry Quigley, Gloria Slade, George Olie, Ovidiu Bucurenciu, Marcel Cobzariu, Marius Florea Vizante

 

THEMA EXTRA-TERRESTRES I SAGA CHARLES BAND

À partir du milieu des années 90, le producteur Charles Band se lance dans une discipline singulière : le western de science-fiction roumain ! Pour les besoins du diptyque Oblivion et Oblivion 2, il fait en effet construire une ville de Far West sur les plateaux extérieurs de Castel Studio, à Bucarest, puis décide d’amortir ce décor en variant les plaisirs, en initiant par exemple le western érotico-futuriste Petticoat Planet ou le conte fantastique Phantom Town. C’est en suivant la même logique de recyclage qu’est lancée la production de Timeslingers, d’abord connu sous son premier titre Aliens in the Wild Wild West. Le concept ? Une sorte de mélange invraisemblable entre E.T. et Retour vers le futur 3. Le scénario est confié à Alon Kaplan, créateur de la série Thrills, et la mise en scène à George Erschbamer. Réalisateur d’épisodes de séries TV et de téléfilms depuis la fin des années 80, pilier de la série Supercopter, ce dernier démarra sa carrière dans le domaine des effets spéciaux en participant à des films aussi variés que Rambo, Le Ruffian, Le Guerrier de l’espace, Iceman, Runaway ou Rocky IV.

Sara et Tom Johnson (Carly Pope et Taylor Locke) sont deux adolescents désœuvrés, souvent en conflit avec leur famille. Tom passe son temps à filmer et commenter tout ce qu’il fait avec son caméscope, tandis que Sara multiplie les mauvaises fréquentations et finit souvent ses soirées au poste de police. Pour resserrer les liens familiaux, leur père (Mircea Constantinescu) décide de les emmener en vacances dans une ville fantôme du vieil Ouest. Dès leur arrivée, le frère et sa sœur découvrent un appareil étrange sous le plancher du bureau du shérif. Cet objet les transporte subitement à la fin des années 1800, où ils assistent au crash d’une soucoupe volante. En explorant le vaisseau échoué, ils découvrent un petit extra-terrestre qui, grâce à un appareil de traduction instantanée, peut communiquer avec eux. L’alien leur révèle que sa mère a été capturée par des habitants cupides et enfermée dans une prison, où elle risque de mourir si elle n’est pas secourue à temps. Aidés d’un cow-boy sympathique, Johnny Coyle (Barna Moricz), Tom et Sara décident de tout mettre en œuvre pour sauver l’extraterrestre et sa mère, avant que le temps ne s’écoule et que le portail temporel ne les ramène à leur époque.

E.T. le kid

Au début, nous sommes prêts à nous prendre au jeu. Le ton léger du film, son humour frais, sa description décomplexée d’une famille au bord de la rupture créent une sympathique connivence avec le spectateur. Certes, avec la meilleure volonté du monde et malgré une bande originale mi-rock mi-blues, le réalisateur a bien du mal à faire passer les routes nationales roumaines pour des highways californiennes. Pour autant, l’entame fonctionne à peu près et lorsque nos jeunes héros basculent dans le passé, force est de constater qu’Erschbamer tire parti du mieux qu’il peut du décor et de l’importante figuration costumée à sa disposition. Hélas, les choses finissent assez vite par se gâter, Timeslingers se muant lentement mais sûrement en nanar pur et dur. L’OVNI en images de synthèse bâclées passe encore. Mais quand les extra-terrestres conçus par Gabe Bartalos (Frère de sang, Elmer le remue-méninges) montrent le bout de leur nez, rien ne va plus. La « maman » ressemble à une grosse peluche au faciès de yéti et aux oreilles pointues (maladroitement interprétée par un acteur étouffant dans un costume mal-fichu). Quant au rejeton, c’est une imitation bas de gamme de E.T. recouverte de poils. D’ailleurs toute l’histoire finit par se résumer à une sorte de relecture de E.T. au Far West : le petit alien est perdu sur Terre, il veut rentrer chez lui, les enfants le cachent aux adultes… Les acteurs étant globalement médiocres, la mise en scène très télévisuelle et l’intrigue bien peu palpitante, l’intérêt de Timeslingers est tout relatif. Dans le rôle de Sara, la jeune Carly Pope sort tout de même du lot. Elle poursuivra d’ailleurs une carrière assez florissante à la télévision et au cinéma.

 

© Gilles Penso


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