NIGHT TEETH (2021)

Un étudiant sans le sou accepte de remplacer son frère chauffeur de taxi le temps d’une nuit, mais la vraie nature de ses clientes va se révéler mortelle…

NIGHT TEETH

 

2021 – USA

 

Réalisé par Adam Randall

 

Avec Jorge Lendeborg Jr, Lucy Fry, Sydney Sweeney, Alfie Allen, Raúl Castillo, Debbie Ryan, Alexander Ludwig, Megan Fox

 

THEMA VAMPIRES

De Alfie Allen (Game of Thrones) à Sydney Sweeney (Euphoria), en passant par Jorge Lindeborg Jr (Spider-man : Homecoming, Bumblebee et Alita : Battle Angel), cette pure production Netflix bénéficie d’un casting de jeunes et beaux acteurs déjà bien expérimentés, naviguant entre grosses productions et séries à succès. Le réalisateur Adam Randall a quant à lui déjà signé le sympathique I Boy pour la plateforme, un récit de SF stylisé avec à l’affiche Maisie Williams (Game of Thrones). Confortablement dotée d’un budget d’environ 21 millions de dollars, cette variation vampirique peut compter sur des effets spéciaux et des maquillages convaincants et une image travaillée, dans les décors nocturnes de Los Angeles et de la Nouvelle Orléans. Clairement plus intéressé par l’opportunité de filmer le plus esthétiquement possible les pérégrinations de ses héros que par son histoire, Adam Randall nous embarque donc à bord du taxi – ou du moins du VTC – conduit par Benny (Jorje Lenderbotg Jr), étudiant fauché, remplaçant au pied levé son frère Jay (Raúl Castillo) pour une course qui va s’avérer plus que mouvementée. Accueillant à son bord Blaire (Debbie Ryan) et Zoe (Lucy Fry), deux jeunes femmes aussi séduisantes que mystérieuses, notre apprenti chauffeur va vite découvrir un monde noctambule qui lui était totalement inconnu, un monde dangereux et peuplé de créatures assoiffées de sang.

Alors qu’entre lui et Blaire se développe une forme de séduction et d’attraction mutuelle, Benny va devoir défendre chèrement sa vie face à Zoe et surtout face à l’impitoyable Victor (Alfie Allen), véritable parrain d’une mafia vampirique tentaculaire qui règne par la terreur sur la Cité des Anges… Visuellement abouti, Night Teeth baigne dans une photographie particulièrement léchée que l’on doit à Eben Bolter, très à son aise dans les restitutions nocturnes et déjà à l’œuvre dans I Boy. Grâce à une réalisation fluide souvent inspirée et d’une ambiance eighties, l’esthétique voulue par Adam Randall est incontestablement réussie. Mais cette minutie apportée à la stylisation de son récit en masque mal les défauts flagrants : son histoire de vampires manque cruellement de vampires. Ou plutôt de sang, ce qui est un comble pour ce genre précis. Les scènes de combat ou impliquant une attaque des créatures de la nuit sont tout simplement éludées par le montage, les reléguant au rang d’ellipses, ne montrant au mieux que les conséquences.

Ellipses lunaires

D’où la naissance chez le spectateur d’une certaine frustration, car le récit préfère s’attarder sur l’histoire d’amour balbutiante entre Blaire et Benny, délaissant l’action au profit de cet enjeu bien peu palpitant. Un choix donc curieux, qui aurait pu être intéressant si l’on avait eu droit également à un peu plus d’action et d’horreur, même si dans le dernier tiers et jusqu’au dénouement final, la réalisation s’emballe un peu, nous donnant sur la fin une belle séquence de pure bravoure. Dépourvu de séquences réellement saignantes, Night Teeth conjugue malheureusement assez mollement ses intrigues principales et secondaires mais suscite néanmoins l’intérêt et la sympathie grâce au trio de protagonistes pleins de charme, il faut bien l’avouer. Les performances des guest sont plutôt inégales et leur présence reste anecdotique, même si retrouver Megan Fox ou Woody Harrelson fait toujours plaisir. Les talents combinés d’Adam Randall et d’Eben Bolter font de ce film de vampires bien trop édulcoré un exercice de style formellement assez sexy, mais quelques litres d’hémoglobine supplémentaires n’auraient pas gâché l’expérience, bien au contraire.

 

© Christophe Descouzères


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