LOVE LIES BLEEDING (2024)

La romance trouble qui s’installe entre une jeune femme tourmentée et une culturiste sculpturale prend une tournure très inattendue…

LOVE LIES BLEEDING

 

2024 – USA

 

Réalisé par Rose Glass

 

Avec Kristen Stewart, Katy O’Brian, Ed Harris, Jena Malone, Anna Baryshnikov, Dave Franco, Eldon Jones, Catherine Haun, Orion Carrington

 

THEMA NAINS ET GÉANTS

Comme son titre l’indique, ce film nous parle d’amour, d’une véritable love story qui commence par une attirance physique mutuelle entre deux femmes, et qui se termine en couple soudé pour le meilleur et surtout le pire. Avec une « She-Hulk » à qui il ne manque que la couleur verte, et une « tomboy » écorchée vive par une enfance à la merci d’un père criminel et tordu, si ce conte moderne s’achève en laissant un bain de sang derrière lui, il semble que ce soit pour mieux s’interroger sur la question qui devient de plus en plus perturbante au fil de l’action : jusqu’où irait-on par amour s’il fallait trahir ses valeurs intrinsèques pour protéger l’être cher ? Ici, deux êtres forts mais en détresse sentimentale, un peu à la dérive, se retrouvent en harmonie pour combler leur manque d’amour, enfoui dans leur détermination à s’en sortir.

Pour l’une, Jackie (Katy O’Brian), culturiste, l’ambition est de gagner une compétition de bodybuilding à Las Vegas, se faire un nom et travailler comme coach sportif à Los Angeles, face à la mer. Pour l’autre, Lou (Kristen Stewart), qui travaille dans une salle de sport appartenant à un père qu’elle méprise à juste titre, il s’agit de protéger sa sœur, victime consentante d’un mari violent dont elle espère la débarrasser avant qu’il n’arrive à la tuer. Mais dans la moiteur du sud des Etats-Unis, les corps, pourtant faits pour s’aimer avec ferveur et passion, s’affolent au fil des meurtrissures de l’âme, du vice et des coups tordus d’un caïd paternaliste (Ed Harris) qui fait régner corruption et frayeurs dans la bourgade.

Un thriller fantastique sous stéroïdes

Tourné à Albuquerque, au Nouveau Mexique, avec des talents locaux, ce deuxième film de la réalisatrice britannique Rose Glass, après Saint Maud, Grand Prix au Festival Fantastique de Gérardmer, ne délaisse pas le fantastique pour autant en le distillant savamment sous ses allures de thriller. C’est ainsi que, sous la double emprise de la colère et du dopage qu’elle s’injecte pour développer ses muscles, une force surhumaine s’empare de Jackie qui finit par se transformer en géante dans des scènes sorties tout droit d’Attack of the 50 Foot Woman. La réalisation du film est tout aussi musclée que sa super-héroïne, bénéficiant de la splendide photo de Ben Fordesman qui avait déjà servi la cinéaste sur son film précédent, mais aussi de la bande originale rock, pop, et envoutante de Clint Mansell (ex PWEI, Pop Will Eat Itself), déjà célèbre comme compositeur entre autres pour son travail sur tous les films de Darren Aronofsky de Pi (1998) à Noé (2014) en passant par Requiem for a Dream (2000).

 

© Gilles Penso


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