JOSH KIRBY : TIME WARRIOR ! CHAPITRE 1 – PLANET OF THE DINO KNIGHTS (1995)

Le premier chapitre d’une saga délirante dans laquelle un ado voyage dans le temps jusque dans un moyen-âge alternatif peuplé de dinosaures…

JOSH KIRBY TIME WARRIOR! CHAPTER 1: PLANET OF THE DINO KNIGHTS

 

1995 – USA

 

Réalisé par Ernest Farino

 

Avec Corbin Allred, Jennifer Burns, Derek Webster, Barrie Ingham, John DeMita, Spencer Rochfort, Sandra Guibord, Jonathan C. Kaplan, Time Winters

 

THEMA VOYAGES DANS LE TEMPS I DINOSAURES I SAGA CHARLES BAND

Après avoir créé Moonbeam, un label de petits films « direct-to-video » destinés à un public familial, le producteur Charles Band envisage d’enchaîner les longs-métrages autonomes (Le Château du petit dragon, Prehysteria) et de créer parallèlement une grande saga de films à suivre reprenant l’esprit rocambolesque des serials de science-fiction des années 30. C’est ainsi que naît le projet Josh Kirby. Le scénario est confié à Ethan Reiff et Cyrus Voris. « Charlie nous a montré une demi-douzaine de posters originaux, des peintures qu’il avait commandées à des dessinateurs de couvertures de bandes dessinées », raconte Reiff. « C’est là qu’il a commencé à nous parler de la série de films qu’il voulait créer en s’inspirant de ces visuels. » (1) L’intention de Band est claire : s’inspirer directement – mais officieusement, pour ne pas à avoir de payer de copyrights – de la bande dessinée de SF « Rip Hunter, Time Master », publiée par DC dans les années 60. Une série de six films s’articulant sur le même arc narratif sont donc écrits par les duettistes, chaque épisode s’achevant sur un cliffhanger qui annonce le suivant. Prévu initialement à Salt Lake City, le tournage se déroule finalement au Castel Studio de Bucarest, que Band inaugura avec Subspecies. Le premier opus de cette saga, Planet of the Dino Knights, est confié à Ernest Farino, un homme d’effets spéciaux qui fit son baptême de metteur en scène au tout début des années 90.

Le 13 septembre 2420, à 2h15 du matin, des hommes mystérieux en tenue de vulcanologues, dirigés par un scientifique nommé Irwin 1138 (Barrie Ingham), démontent le Nullifier, un mystérieux artefact extraterrestre capable de détruire l’univers. Alors qu’ils dispersent ses six morceaux dans un portail spatio-temporel, ils sont attaqués par le diabolique Dr Zoetrope 366 (Derek Webster), revêtu d’une armure robotique massive armée de rayons laser. Voilà comment commence le premier chapitre de Josh Kirby : Time Warrior ! Le temps d’un bond temporel, nous voilà propulsés en 1994. Josh Kirby (Corbin Allred), un adolescent passionné de montres et malmené à l’école par une brute qui l’oblige à faire ses devoirs, découvre l’un des morceaux du Nullifier dans la niche de son chien. Lorsque le Dr Zoetrope tente de le récupérer, Josh se retrouve accidentellement dans la capsule temporelle d’Irwin. Avant de pouvoir rentrer chez lui, il va devoir l’accompagner dans sa mission, autrement dit récupérer les morceaux dispersés avant Zoetrope. Leur première escale les mène dans l’Angleterre de 1205 où ils rencontrent Azabeth Siege (Jennifer Burns), une guerrière intrépide, et Henry, un seigneur maléfique qui sème la terreur grâce à son dinosaure apprivoisé…

Système D

La « production value » de ce premier Josh Kirby est beaucoup plus importante que celle des films Moonbeam habituels. Les décors sont variés, les effets visuels ambitieux, la figuration costumée abondante, bref Charles Band se donne pour une fois les moyens de ses ambitions. Certes, on sent bien qu’une grande partie des trucages sont bricolés avec les moyens du bord, que les dinosaures en stop-motion (des figurines recyclées de Prehysteria et animées par Rob Maine) bougent de manière saccadée, que la marionnette qui donne vie à la mascotte extra-terrestre Prism (créée par Mark Rappaport) manque singulièrement de fluidité ou que les images de synthèse (supervisées par Randy Cook et Michael Hoover) restent très basiques. Mais ce système D permanent contribue justement au charme de Josh Kirby et le dote d’une singularité bien à part, comme si ce film délirant et généreux avait été concocté par de grands enfants à qui on aurait donné des jouets et une caméra. De nombreuses allusions à l’univers du comic book (le nom Kirby, le Nullifier échappé d’une aventure des Quatre Fantastique) et du cinéma (le Zoetrope de Francis Ford Coppola, le 1138 de George Lucas) ponctuent d’ailleurs le métrage. Pulp, distrayant, léger, Planet of the Dino Knight s’achève en plein suspense, afin de pousser le public à se précipiter illico dans la seconde aventure de Josh Kirby.


(1) Propos extraits du livre « It Came From the Video Aisle ! » (2017) 

© Gilles Penso


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