SHANDAR, LA CITÉ MINIATURE (1998)

Deux enfants découvrent une étrange bouteille contenant une civilisation microscopique menacée par des prédateurs extra-terrestres…

THE SHRUNKEN CITY / SHANDAR, THE SHRUNKEN CITY

 

1998 – USA

 

Réalisé par Ted Nicolaou

 

Avec Michael Malota, Agnes Bruckner, Jules Mandel, Steve Valentine, Ray Laska, Dorina Lazar, Christopher Landry, Lula Malota, Andreea Macelaru, Ion Haiduc

 

THEMA NAINS ET GÉANTS I EXTRA-TERRESTRES I SAGA CHARLES BAND

Les films pour enfants produits par Charles Band pour le label Moonbeam se distinguent par l’originalité de leur concept, malgré des budgets très limités empêchant souvent d’en exploiter pleinement le potentiel. Après les dinosaures miniatures de la trilogie Prehysteria, le monstre légendaire du Château du petit dragon, les géants de Jack et le haricot magique, les animaux extra-terrestres de La Boutique fantastique, les facéties des Lutins sauteurs, les créatures de L’Île magique ou encore les canards belliqueux du Miroir aux merveilles, voici donc Shandar, la cité miniature. Le projet remonte à 1986, époque où Charles Band s’efforce de maintenir à flot sa première société de production Empire Pictures. Le titre envisagé est alors Micropolis mais le scénario reste dans un tiroir. Après la fermeture d’Empire, le lancement de Full Moon Entertainment et la création de la collection Moonbeam, le film ressort des limbes avec un nouveau scénariste (Benjamin Carr) un nouveau réalisateur (Ted Nicolaou) et un nouveau titre. Le tournage se déroule à Bucarest, où Charles Band et Ted Nicolaou ont leurs habitudes, et où les avantages financiers et la main d’œuvre locale permettent de faire de substantielles économies.

Dans la ville fictive de Cochran Heights, en Pennsylvanie, deux gamins de 13 ans, George (Michael Malota) et Lori (Agnes Bruckner), découvrent sur le terrain d’un chantier en construction ce qui ressemble à un vestige archéologique. Cette pierre ornée de hiéroglyphes masque l’entrée d’une grotte souterraine où repose une sorte de bouteille sphérique couverte de poussière. À l’intérieur se trouve la cité de Shandar, une civilisation pacifique en sommeil depuis des milliers d’années. En introduisant un tournevis dans l’un des bouchons de la bouteille, George réactive la cité. Paniqué, l’ingénieur en chef Prime (Jules Mandel) leur explique qu’ils viennent de débrancher le lien énergétique de la bouteille, ce qui provoquera l’expansion de la ville jusqu’à ce qu’elle atteigne une taille normale, détruisant tout sur son passage. Le seul moyen d’empêcher la catastrophe est de retrouver le lien d’alimentation de ce récipient millénaire d’ici douze heures. Un malheur n’arrivant jamais seul, une redoutable race de chasseurs intergalactiques, les Oods, débarque alors sur Terre pour voler l’énergie de la cité…

La bonbonne qui rétrécit

Si ces vilains aliens reptiliens semblent familiers aux habitués des productions Charles Band, ce n’est pas un hasard : le film recycle en effet les masques créés pour Oblivion et Oblivion 2 qui, eux aussi, furent tournés en Roumanie. Il n’y a pas de petites économies chez Full Moon ! Le reste du temps, les vils chasseurs extra-terrestres se font passer pour des humains grâce à leurs capacités de mimétisme : des ouvriers, des activistes environnementaux, des conservateurs de musée, des policiers ou encore des employés d’usine. C’est l’une des nombreuses idées amusantes de ce film qui n’en manque pas, comme cette loupe qui permet d’identifier les envahisseurs sous leur apparence humaine (à la manière des lunettes de soleil d’Invasion Los Angeles) ou cette capacité qu’a Prime à communiquer avec les enfants en utilisant les reflets. Malgré les restrictions budgétaires, Nicolaou ne réfrène pas ses ambitions, déployant un peu plus de figuration qu’à l’accoutumée et concoctant un prologue audacieux au cours duquel des dizaines d’habitants de Shandar s’éparpillent en courant dans la forêt, chassés par des vaisseaux spatiaux qui tirent des rayons laser tous azimuts (une séquence hélas plombée par une musique synthétique médiocre de Carl Dante). Le film souffre de l’inégalité du jeu de ses deux jeunes acteurs vedette, Michael Malota (déjà présent dans Demon in the Bottle) se révélant beaucoup moins convaincant qu’Agnes Bruckner. Quoiqu’il en soit, il faut saluer l’opiniâtreté de Charles Band et de son équipe, n’hésitant pas à s’aventurer sur les platebandes des grands studios pour offrir leur propre catalogue d’aventures fantastiques calibrées pour le public familial.

 

© Gilles Penso


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