PETTICOAT PLANET (1996)

Suite à une avarie, un pilote venu de la Terre s’écrase avec son vaisseau spatial sur une planète uniquement peuplée par des femmes…

PETTICOAT PLANET

 

1996 – USA

 

Réalisé par David DeCoteau

 

Avec Elizabeth Kaitan, Troy Vincent, Leslie Kay Sterling, Betsy Lynn George

 

THEMA SPACE OPERA I SAGA CHARLES BAND

Pour les besoins du western de science-fiction Oblivion et de sa suite Oblivion 2, le producteur Charles Band avait fait construire en Roumanie le décor relativement ambitieux d’une ville du Far West : la grand-rue et ses façades, le saloon, le commissariat et sa prison, un échafaud surplombé d’une potence, des chambres d’époque… L’investissement était important mais à l’époque le studio Paramount assurait la distribution vidéo des films Full Moon produits par Band. Lorsque cette association s’interrompit, le troisième Oblivion envisagé fut abandonné. Mais il eut été dommage de ne pas profiter de ce décor. Band lance donc en quatrième vitesse la production d’une comédie de science-fiction érotique, Petticoat Planet, destinée à compléter le label Torchlight – la branche « films adultes » de Full Moon – et située donc dans un décor de western. Chargé de mettre en boîte cette petite grivoiserie en huit jours seulement, sur la base d’un scénario filiforme de Matthew Jason Walsh (Morgana, The Killer Eye, Witchouse), le réalisateur David DeCoteau signe sous son pseudonyme habituel, Ellen Cabot. Très à l’aise avec l’exercice du film de charme teinté de fantastique, DeCoteau tourne même dans la foulée, toujours en Roumanie, un autre long-métrage du même acabit : Contes macabres : La reine du château. Les économies d’échelle, c’est le mot d’ordre de Charles Band.

Nous découvrons donc la petite ville de Puckerbush Gulch dont les 37 habitants sont uniquement des femmes (jeunes et séduisantes, bien sûr) depuis qu’un accident survenu dans une mine vingt ans plus tôt a fait mourir tous les hommes de la communauté. Autosuffisantes, ces cowgirls vivent en harmonie sous l’autorité du shérif Sarah Parker (Leslie Kay Sterling) et du maire Delia Westwood (Elizabeth Kaitan), les meilleures amies du monde (et plus si affinités). Mais l’absence de mâles commence à titiller certaines citoyennes, notamment la très sage et prude Lily (Betsy Lynn George), tenancière du saloon local qui, un soir, formule le vœu de voir arriver un homme. Aussitôt, le ciel est traversé par une étoile filante… ou plutôt par un vaisseau spatial en perdition qui s’écrase sur la « Petticoat Planet » (autrement dit la « planète jupons »). À son bord, le pilote Steve Rogers (Troy Vincent) découvre avec stupeur la nature de l’endroit dans lequel il vient de s’échouer. Sa présence agite bientôt les libidos, transforme Sarah et Delia en farouches rivales et fait chavirer le cœur de Lily. Steven, qui n’a rien du héros galactique puisqu’il s’agit d’un modeste éboueur de l’espace, saura-t-il gérer une telle situation ?

L’arrière-train sifflera trois fois

Le concept est plutôt amusant et promet quelques situations comiques dont le scénario parvient à tirer parti avec habileté, gorgeant les dialogues de légèreté et de références à la pop culture. Certains clins d’œil font mouche (le salon de massage « Ellen Cabot », autocitation du réalisateur qui a délibérément décidé de ne pas se prendre au sérieux), d’autres sont patauds (la séquence façon Pretty Woman dans laquelle Rogers essaie toutes sortes de tenues de cowboys) mais Petticoat Planet n’essaie jamais d’être autre chose que ce qu’il est : une comédie de science-fiction sans prétention multipliant les séquences déshabillées dans son décor de western. Selon une formule bien éprouvée, l’intrigue s’interrompt donc toutes les dix ou quinze minutes pour une scène torride (généralement annoncée par un changement de musique) puis reprend tranquillement son cours. Les acteurs se révèlent étonnamment convaincants, déployant un véritable sens du tempo comique entre deux parties de jambes en l’air. Tout ça ne vole évidemment pas très haut, comme la grande majorité des productions Torchlight (Les Créatures de l’au-delà, Virgin Hunters, Cave Girl Island), mais DeCoteau emballe le tout avec efficacité et « fait le job », comme on dit.

 

© Gilles Penso


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