VIDEOVERSE (2021)

Une mystérieuse cassette vidéo déterrée dans un jardin transporte ceux qui la visionnent dans une dimension parallèle érotique…

VIDEOVERSE / CASSEX

 

2021 – USA

 

Réalisé par Lindsey Schmitz

 

Avec Anna Claire Clouds, Jazmin Luv, Jayden Cole, Michael Vegas, Ian Mark, Lexi Luna, Lauren Philips

 

THEMA CINÉMA ET TÉLÉVISION I MONDES VIRTUELS ET PARALLÈLES I SAGA CHARLES BAND

Tourné sous le titre Cassex avant d’être rebaptisé Videoverse au moment de son exploitation sur les plateformes de streaming, ce petit film érotico-fantastique inaugure le cru « Surrender » des années 2020, un label créé par le producteur Charles Band en 1996 pour lancer une série de séries B égrillardes aux prétextes science-fictionnels évasifs destinés à alimenter les bacs vidéo. Le titre Cassex est un mot-valise combinant « cassette » et « sexe » (puisqu’il est ici question d’une VHS qui active dangereusement la libido de ceux qui la visionnent) tout en compressant le prénom et le nom de Cassandra Essex, personnage clé de cette intrigue invraisemblable. En optant finalement pour l’appellation Videoverse, Band souhaitait-il évoquer les « multiverses » alors popularisés par les films Marvel dont il a toujours été un grand fan ? C’est probable. Toujours est-il que cette histoire de cassette maudite, version cochonne de celle de Ring, fut d’abord exploitée sur le site de Full Moon Features sous forme de deux épisodes de 30 minutes chacun, « La tentation de Doreen Duke » et « La corruption de Maya », avant que les deux parties soient regroupées pour former un seul film.

Videoverse met en scène un jeune couple marié, la bimbo Maya (Anna Claire Clouds) qui s’active dans son jardin avec une pelle, comme si elle était à la recherche d’un trésor, et le sympathique Tim (Ian Mark), occupé à décorer son bureau avec des tonnes de posters et de produits dérivés issus des films Full Moon (histoire de donner au film un petit côté « meta » amusant). À force de creuser, Maya trouve une mallette avec à l’intérieur un vieux camescope et une cassette vidéo. En la visionnant avec son époux, elle découvre Cassandra Essex (Lexi Luna), ancienne propriétaire de leur maison et star du X aujourd’hui décédée. Ils ignorent qu’une fois passée dans leur magnétoscope, la bande magnétique de cette VHS olé olé va libérer des esprits sur le point de hanter les lieux. Les choses se compliquent lorsqu’une des amies de Maya, Doreen (Jazmin Luv), vient leur rendre visite. Bientôt, la frontière entre la réalité et la dimension parallèle de Cassex se brouille…

Bande à part

S’il effeuille régulièrement et généreusement ses jolies actrices en les dotant de toutes sortes de tenues affriolantes, Videoverse reste curieusement pudique lorsqu’il s’agit de les montrer passer à l’acte. L’érotisme omniprésent du film prend de fait la tournure d’un enchaînement de longs préliminaires qui ne mènent nulle part. Ce parti pris est d’autant plus étrange que le casting est intégralement constitué de spécialistes du cinéma X et que le film est ouvertement vendu comme un festival de débauche décomplexée. Mais l’amateur de frissons polissons devra se contenter de la photogénie des comédiennes et d’une intrigue de science-fiction filiforme que le scénario tient pourtant à développer du mieux qu’il peut. De nombreuses scènes de dialogue alimentent en effet ce récit sans queue ni tête pour justifier l’intrusion spectrale de la défunte actrice porno et le basculement des protagonistes dans cette « quatrième dimension du sexe ». Même les séquences au potentiel comique – comme celle de l’aérobic – traînent en longueur puis s’interrompent brutalement sans chute. Les acteurs sont sympathiques, prennent visiblement leur travail à cœur et semblent passer du bon temps, certes, mais c’est tout de même un peu court. Une suite sera mise en chantier en 2023 sous le titre Videoverse : Mixtape.

 

© Gilles Penso


Partagez cet article