SUBSPECIES 5 : BLOOD RISE (2023)

25 ans après sa dernière aventure, le redoutable vampire Radu revient montrer les crocs dans une prequel racontant ses origines…

SUBSPECIES 5 : BLOOD RISE

 

2023 – USA

 

Réalisé par Ted Nicolaou

 

Avec Anders Hove, Denice Duff, Kevin Spirtas, Stasa Nikolic, Yulia Graut, Petar Arsic, Olivera Perunicic, Marko Filipovic, Jakov Marjanovic, Bruno Veljanovski

 

THEMA VAMPIRES I SAGA SUBSPECIES I CHARLES BAND

Décapité, immolé, décomposé par la lumière du soleil, le vampire Radu semblait bel et bien mis hors d’état de nuire à la fin de Subspecies 4. Certes, une nouvelle résurrection rocambolesque était toujours envisageable, mais comment ne pas finir par sombrer dans le ridicule ? Pour éviter la surenchère, Ted Nicolaou décide de laisser le monstre mourir tout en se penchant sur son passé. Subspecies 5 est donc une prequel revenant sur les origines du mal. Prévu pour une sortie en 2000, soit deux ans après le quatrième opus, ce film est annulé une première fois à cause des difficultés financières de la compagnie Full Moon. Vingt ans plus tard, le projet est enfin réactivé puis repoussé de nouveau, cette fois-ci à cause de la crise du Covid. La troisième fois est la bonne : Subspecies 5 se concrétise enfin en 2023. Si Nicolaou est toujours à la tête des opérations et si Anders Hove reprend du service sous les traits de Radu Vadislav, deux autres acteurs issus de la saga originale, Denice Duff et Kevin Spirtas, réapparaissent dans d’autres rôles. Quant au vampire Ash, que jouait jusqu’à présent Jonathon Morris, il prend désormais les traits de Marko Filipovic. Contrairement à tous les films précédents de la série, le tournage ne se déroule pas en Roumanie mais en Serbie, où Nicolaou trouve à la fois des décors très photogéniques et une équipe technique et artistique de talent.

Une fois n’est pas coutume, cet épisode ne commence donc pas par la résurrection de Radu mais par sa naissance en plein moyen-âge. Fils de la monstrueuse Circé, le bébé est sauvé par les croisés de l’Ordre des Chevaliers du Dragon, dont la mission est d’occire tous les vampires qui croisent leur route. Le nouveau-né est soumis à un traitement spécial (potions sacrées, excision des griffes et des pointes d’oreilles) afin d’effacer toute trace physique de ses origines. Élevé et initié par l’ordre religieux, Radu devient à l’âge adulte un croisé à la foi inébranlable qui poursuit la mission de ses prédécesseurs. Lorsqu’il débarque dans le château du prince Vadislas pour éliminer les suceurs de sang qui s’y trouvent et récupérer la « pierre de sang », il tombe sur une jeune femme et son fils qu’il décide de sauver, persuadé qu’ils n’ont pas encore été vampirisés. Mais le mal s’est déjà immiscé en eux et Radu ne va pas tarder à en faire les frais…

« Je renaîtrai et te hanterai jusqu’à la fin des temps »

Toujours très inspiré, Nicolaou retrouve l’élégance et l’atmosphère des premiers opus de cette franchise vampirique qu’il aura réussi à maintenir coûte que coûte à un niveau qualitatif très honorable. La photographie de Vladimir Ilic, la musique de Sean McBride et les décors supervisés par Ivan Cirovic sont très beaux, les maquillages spéciaux réussis, les effets visuels simples mais efficaces, les acteurs solides, bref c’est du travail bien fait. Refusant l’approche « campy » de nombreuses productions Full Moon, le réalisateur conserve une tonalité sérieuse qui sied parfaitement à cet univers macabro-romantique. Si Anders Hove assure toujours dans le rôle principal, avouons qu’il est difficile d’accepter que cet homme de presque 70 ans soit la version « jeune » du vampire que nous découvrions en 1991. Denice Duff, de son côté, s’est hélas abimé le visage à force de chirurgie esthétique, mais lui donner le rôle du premier amour de Radu est une excellente idée qui permet de mieux comprendre l’obsession que le monstre développera plus tard pour Michelle (incarnée par la même comédienne dans les films précédents). « Je renaîtrai et te hanterai jusqu’à la fin des temps » lui annonce-t-elle d’ailleurs en fin de métrage. On peut évidemment regretter que les minions du vampire aient définitivement disparu du paysage, comme s’ils s’étaient éteints en même temps que leur créateur, le génial animateur David Allen. C’est d’autant plus regrettable que cette saga leur doit son nom : « Subspecies », soit « sous-espèces ». Habilement, le scénario finit par se raccorder avec celui du premier film de la série mais aussi avec celui de Journal intime d’un vampire. Sorti dans une trentaine de salles de cinéma avant son exploitation vidéo, Subspecies 5 est sans doute l’un des meilleurs crus de la génération Full Moon des années 2020.

 

© Gilles Penso


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