Le vampire Radu revient faire des siennes après une nouvelle résurrection improbable, réclamant sa « proie » recueillie dans un hôpital…
SUBSPECIES 4 : BLOODSTORM / SUBSPECIES : THE AWAKENING
1998 – USA
Réalisé par Ted Nicolaou
Avec Anders Hove, Denice Duff, Jonathon Morris, Ioana Abur, Mihal Dinvale, Floriela Grappini, Dan Astileanu, Ion Haiduc, Eugenia Bosânceanu
THEMA VAMPIRES I SAGA SUBSPECIES I CHARLES BAND
À la fin de Subspecies 3, il ne restait plus grand-chose du corps du vampire Radu Vadislav, héros récurent d’une saga née en 1991. Mais l’épilogue s’ouvrait sur une suite possible, ses « minions » animés en stop-motion émergeant de ses griffes calcinées pour mettre la main sur la précieuse « pierre de sang ». C’est donc sans surprise que nous retrouvons le suceur de sang transylvanien revenu une nouvelle fois d’entre les morts. Certes, il a désormais l’apparence d’un grand brûlé, mais il ne lui faut pas longtemps avant de retrouver ses traits blafards et grimaçants. Après un générique égrenant un patchwork d’images empruntées aux trois premiers films de la saga et à Journal intime d’un vampire, l’intrigue se raccorde donc directement à la fin des événements racontés dans Subspecies 3. Au départ, le scénariste et réalisateur Ted Nicolaou souhaite faire revenir les personnages de Rebecca (Melanie Shatner) et Mel (Kevin Spirtas) dans l’intrigue, puisque nous les quittions alors qu’ils emportaient avec eux Michelle (Denice Duff), victime du vampire, dans un sac mortuaire afin d’essayer de l’arracher à son triste sort. Mais les deux acteurs sont indisponibles et il faut donc revoir le scénario. Nous apprenons donc que tous deux sont morts dans un accident de voiture et que le corps de Michelle a été récupéré par une femme médecin, Ana Lazar (Loana Abur), et ramené dans l’hôpital où elle travaille.
Or, le hasard faisant bien les choses, le docteur Niculescu (Mihai Dinvale) à qui elle confie la jeune femme, qui est à la fois son mentor et son ancien amant, est lui-même obsédé par la pierre de sang et semble en savoir beaucoup sur le vampirisme. Affirmant qu’il est capable de traiter Michelle en filtrant et en purifiant son sang, il s’emploie à la garder dans son hôpital et à la soigner. Parallèlement, nous suivons les pérégrinations de Radu qui décide de se rendre à Bucarest pour retrouver l’un de ses anciens « esclaves », le vampire décadent Ash (Jonathon Morris). C’est là que l’intrigue de ce Subspecies se raccorde avec celle de Journal intime d’un vampire dont Ash était l’antagoniste principal. Radu réclame son aide pour retrouver Michelle. Les choses se compliquent lorsque Serena (Floriela Grappini, elle aussi présente dans Journal intime d’un vampire), au service de Ash, décide de comploter pour liguer son maître contre Radu et vice-versa. Tout s’achèvera bien sûr dans un bain de sang…
Bain de sang
Esthétiquement, il faut bien reconnaître que ce film est beaucoup moins léché que les quatre précédents. Ted Nicolaou ayant moins de temps pour travailler son film, la photographie du pourtant talentueux Adolfo Bartoli est plus banale, tout comme les décors, à l’exception peut-être du repaire de Ash qui semble avoir bénéficié de soins particuliers. « Subspecies 4 avait un budget beaucoup plus réduit et un calendrier de tournage beaucoup plus serré, et cela se voit, car les lieux de tournage ne sont tout simplement pas aussi spectaculaires », confirme le réalisateur (1). On peut aussi regretter la présence de sous-intrigues inutiles (notamment la résurrection puis la disparition du lieutenant Marin incarné par Ion Haiduc) et surtout le jeu excessif de Mihal Dinval. Déjà bien peu sobre dans Journal intime d’un vampire où il incarnait un buveur de sang exagérément maniéré, il en fait ici des tonnes, écarquillant les yeux jusqu’au point de rupture et déclamant chacune de ses répliques d’un air grave tandis que ses cheveux tombent en rideau sur son visage crispé. Difficile de prendre au sérieux l’éminent médecin qu’il incarne dans le film. L’un des aspects les plus intéressants du scénario est lié au sort de Michelle, son vampirisme étant ouvertement traité comme une addiction. Le traitement médical qu’elle subit s’apparente à une cure de désintoxication et le « maître » qu’elle réclame pendant ses périodes de crise pourrait tout aussi bien être une drogue. Comme il se doit, Radu finit le film en mille morceaux. Mais comme chacun sait, les vampires de Transylvanie ont la vie dure.
(1) Propos extraits du livre « It Came From the Video Aisle ! » (2017)
© Gilles Penso
Partagez cet article