SPELLCASTER (1988)

Sept concurrents participent à une chasse au trésor dans un château médiéval pour remporter un million de dollars, mais le jeu vire au massacre…

SPELLCASTER

 

1988 – USA

 

Réalisé par Rafal Zielinski

 

Avec Adam Ant, Richard Blade, Gail O’Grady, Harold Pruett, Bunty Bailey, Kim Johnston Ulrich, Michael Zoreck, Martha Demson, Traci Lind, William Butler

 

THEMA DIABLE ET DÉMONS I SAGA CHARLES BAND

Réalisé alors que les activités de la compagnie Empire Pictures atteignent leur dernière ligne droite avant une faillite inexorable, Spellcaster est un ovni cinématographique qui symbolise bien l’excentricité de la fin des années 80. Écrite par Dennis Paoli et Charlie Bogel d’après une histoire d’Ed Naha (Chérie j’ai rétréci les gosses), cette comédie horrifique est une sorte de capsule temporelle tournant autour des icônes d’une époque révolue. Parmi les stars déclinantes de la scène musicale que le film met en vedette, on note le célèbre DJ britannique Richard Blade, le chanteur punk Adam Ant et la comédienne Bunty Bailey, révélée grâce au célèbre clip « Take On Me » de A-ha. Terminé en 1988, le film ne sera finalement distribué qu’en 1992 à cause des difficultés financières de la compagnie, ce qui jouera beaucoup en sa défaveur. Car au lieu d’être le film d’horreur ultime pour la génération MTV dont rêvait le producteur Charles Band, ce cocktail étrange débarque dans les bacs vidéo alors que le grunge s’est emparé de la jeunesse et que les stars glam-rock et les tubes new wave ne sont plus au goût du jour. Autant dire que Spellcaster est dépassé par les changements de mode et que le timing n’est plus le bon.

Jackie (Gail O’Grady) et son frère Tom (Harold Pruett), deux jeunes gens de l’Ohio, remportent un voyage en Italie grâce à un concours organisé par la chaîne Rock TV. Accompagnés d’une brochette de stéréotypes ambulants, à savoir Myrna (Martha Demson), l’aristocrate snob adepte de la chasse, Yvette (Traci Lind), la Française arrogante, Teri (Kim Johnston Ulrich), qui allume tous les garçons à sa portée, Harlan (Michael Zoreck), le newyorkais à l’appétit insatiable, et Tony (Marcello Modugno), la petite frappe italienne, ils débarquent dans un grand château médiéval, propriété de l’énigmatique Monsieur Diablo. Sous la direction de l’animateur vedette Rex (Richard Blade), et avec la participation de la rock star alcoolique Cassandra Castle (Bunty Bailey), les candidats doivent dénicher un chèque d’un million de dollars caché quelque part dans les murs du château. Mais rapidement, la chasse au trésor prend une tournure macabre et les morts étranges se succèdent…

Murder Party

Le scénario de Spellcaster se résume finalement à une sorte de murder party bénéficiant de la photogénie du Castello di Giove, un vaste château italien du XIIème siècle dont Charles Band a fait l’acquisition et qui servira de décor à maintes production Empire. Les errances de tout ce beau monde dans les coursives finissent par lasser et n’ont rien de foncièrement palpitant. Fort heureusement, le créateur d’effets spéciaux John Carl Buechler (qui officie aussi ici en tant que réalisateur de deuxième équipe) agrémente le film de séquences fantasmagoriques qui valent à elles seules le détour, notamment l’éveil d’une statue de batracien, l’attaque d’une chaise en forme de lion féroce qui dévore une candidate, le surgissement de cadavres momifiés dans une cave aux allures de catacombe, la transformation d’un homme en cochon façon Le Loup-garou de Londres, l’apparition d’un démon bestial et agressif, une armure médiévale qui s’anime soudain pour révéler à l’intérieur de son casque une sorte de chauve-souris mutante qui dévore les visages, un loup monstrueux qui semble échappé de Hurlements… Tout ce bestiaire délirant égaye le métrage et lui offre ses passages les plus intéressants, jusqu’à un épilogue théâtral permettant à Adam Ant de faire son petit numéro dans le rôle du diable.

 

© Gilles Penso


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