Un savant fou lâche dans les rues de New York des cyborgs assassins que seule une équipe de mercenaires semble capable d’arrêter…
MUTANT HUNT
1987 – USA
Réalisé par Tim Kincaid
Avec Rick Gianasi, Mary-Anne Fahey, Ron Reynaldi, Taunie Vrenon, Bill Peterson, Stormy Spill, Stormy Spill, Doug Devos, Warren Ulaner, Mark Legan, Asie Kid
THEMA ROBOTS I SAGA CHARLES BAND
La saisissante jaquette de Robot Killer dessinée par Laurent Melki, sous haute influence de Terminator, annonce du grand spectacle, de l’action et des effets spéciaux en pagaille, bref déborde de promesses… Mais le réalisateur du film n’est autre que Tim Kincaid, un tâcheron au talent tout relatif signataire d’un bien piètre Robot Holocaust et du distrayant mais médiocre Breeders alias L’Hybride infernal. On se doute donc que, fidèle à son habitude, le généreux Melki nous a vendu beaucoup plus de rêve que ce que le film lui-même va pouvoir nous offrir. Sorti directement en vidéo en octobre 1987 sur le territoire américain (sous son titre original de Mutant Hunt, autrement dit « la chasse aux mutants »), Robot Killer a pourtant été tourné en octobre 1985, en même temps que L’Hybride infernal avec lequel il partage plusieurs décors (principalement les rues de New York) et une partie de l’équipe technique (dont la costumière Nancy Arons, le monteur Barry Zetlin, le directeur des effets spéciaux Matt Vogel et le maquilleur spécial Ed French). Le scénario est l’œuvre de Kincaid, et on ne peut pas dire qu’il déborde d’originalité.
Nous sommes dans un futur proche. Au sein de la société Inteltrax, le professeur Z (Bill Peterson), dont le costumes en cuir semble échappé d’un space opera italien des années 60, fabrique des androïdes destinés au combat. Tous bâtis sur le même modèle, ils arborent une mâchoire carrée et des lunettes de soleil, comme s’ils voulaient rendre hommage à Arnold Schwarzenegger sur le poster de Terminator. La dernière série, les Delta 7, n’est pas encore prête à entrer en service mais Z veut pourtant les mettre sur le marché. Le docteur Haynes (Mark Umile), un scientifique qui participait au projet s’y oppose, arguant qu’une molécule indésirable altère leur système, mais il est rapidement fait prisonnier par le savant fou. Sa sœur Darla (Mary Fahey) décide alors de demander de l’aide auprès du mercenaire Matt Riker (Rick Gianasi). Aidé par une petite équipe de combattants émérites, ce dernier va tenter d’arrêter la folie meurtrière des cyborgs humanoïdes qui, subitement pris de folie, se sont transformés en machines à tuer et terrorisent New-York. Ce sont désormais, selon les termes de Darla, des « mutants tueurs psycho-sexuels »… Tout un programme !
Les mutants tueurs psycho-sexuels
Terminator est bien sûr l’inspiration principale de cette micro-production qui emprunte aussi au passage quelques idées à Blade Runner et même à James Bond (à travers la panoplie des gadgets qui nous sont présentés avant que la mission commence)… Après tout, pourquoi se creuser les méninges si l’on peut faire ses courses dans les films qui existent déjà ? Les décors « futuristes » sont des ruelles sombres et des bâtiments désaffectés, la bande originale est une insupportable litanie de rock de supermarché qui tourne en boucle et les combats mous et mal rythmés sont très drôles au second degré (les mercenaires terrassant facilement les cyborgs censés pourtant être chacun fort comme dix hommes). Malgré tout, Robot Killer collecte quelques idées visuelles amusantes, comme les membres extensibles des robots qui s’allongent façon Inspecteur Gadget, les mains coupées qui se promènent toutes seules et se greffent aux poignets tranchés, les téléphones miniatures greffés dans les oreilles (ancêtre de nos Airpods) et quelques effets spéciaux de maquillage inventifs signés Ed French (notamment ce cyborg décomposé à la mâchoire arrachée qui se réactive). Pas de quoi crier au génie, évidemment, mais l’amateur de séries Z distrayantes trouvera de quoi picorer dans ce Robot Killer mal fichu mais sympathique.
© Gilles Penso
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