MEDIEVAL PARK (1999)

Après avoir gagné un concours, un ado participe à une émission télévisée située dans un château médiéval… et se retrouve propulsé dans le passé

TEEN KNIGHT / MEDIEVAL PARK

 

1999 – USA

 

Réalisé par Phil Comeau

 

Avec Kris Lemche, Caterina Scorsone, Benjamin Plener, Paul Soles, Kimberly Pullis, Marc Robinson, Claudiu Trandafir, Dan Frinculescu, Eugen Cristea

 

THEMA VOYAGES DANS LE TEMPS I SORCELLERIE ET MAGIE I DRAGONS I ROBOTS I SAGA CHARLES BAND

Dans la masse impressionnante de films aux budgets minuscules produits en Roumanie par Charles Band, il y a forcément des laissés pour compte, des produits tellement anecdotiques que seuls les fous, les complétistes ou les curieux – votre humble serviteur plaide triplement coupable – ont le courage de visionner jusqu’au bout malgré leur intérêt tout relatif. La promesse était pourtant intrigante. Titré d’abord Teen Knight (« Le Chevalier adolescent ») puis rebaptisé Medieval Park (dans une tentative désespérée et parfaitement absurde de surfer tardivement sur le succès des dinosaures de Steven Spielberg), ce conte tout public conçu sous le label Moonbeam nous annonce un voyage dans le temps, des robots, de la sorcellerie, des combats à l’épée, un château du moyen-âge, des cachots, un dragon, une princesse à secourir, un seigneur maléfique, bref du spectacle à foison. Certes, tous les ingrédients cités ci-dessus sont bien présents dans ce « Parc médiéval » low cost, mais ils se concrétisent à l’écran avec si peu de conviction que les spectateurs sont généralement partagés entre deux réactions possibles : le soupir d’exaspération ou le rire nerveux… voire les deux simultanément.

Notre héros est Peter (Kris Lemche), un ado qui rêve de remporter le concours organisé par la marque de boissons gazeuses Silver Streak Cola et de participer à l’aventure médiévale promise aux vainqueurs, autrement dit une sorte de jeu de rôle grandeur nature dans un grand château filmé par des caméras de télévision. Parmi toutes les bouteilles lancées sur le marché, seules quatre portent sous leur bouchon la mention « vous avez gagné ». Or Monsieur Percy (Paul Soles), l’un des enseignants de Peter, féru d’histoire médiévale, tombe sur l’une des bouteilles gagnantes et l’offre au jeune homme. Peter et les trois autres vainqueurs se retrouvent ainsi sur le site médiéval de l’émission, accueillis par le volubile Conrad Wiggins (Eugen Cristea) et ses assistants en costumes qui se révèlent être tous des robots humanoïdes. Or le château est victime du sort lancé en 1383 par un sorcier à la demande de Lord Raykin (Marc Robinson), un sinistre conquérant du moyen-âge qui souhaite s’emparer des lieux. Tous nos protagonistes se retrouvent donc propulsés six siècles dans le passé…

Passé simpliste

La première partie de l’intrigue se calque fidèlement sur la mécanique de « Charlie et la chocolaterie », le bouchon des bouteilles de soda faisant office de ticket gagnant, le volubile Wiggins se substituant à Willy Wonka et ses androïdes remplaçant les Oompas Loompas. Il nous semble également entrevoir une allusion à Mondwest à travers ces machines humanoïdes déguisées en citoyens du moyen-âge. Lorsqu’une tempête dérègle les lieux et qu’un monstre se met à grogner dans sa caverne, c’est l’influence de Jurassic Park qui semble timidement pointer le bout de son museau (d’où le titre du film). Mais qu’importent les références et les clins d’œil : le scénario de Medieval Park n’a ni queue ni tête, la plupart de ses péripéties n’ont aucun sens (comme l’apparition évasive de cette télécommande/calculatrice qui parle ou le rôle que tiennent les robots dans le film), ses acteurs rivalisent d’inexpressivité, le grand méchant ricane sans conviction, les combats à l’épée sont incroyablement apathiques et le dragon en images de synthèse (qui se met à dialoguer vers la fin du métrage) fait peine à voir. Il n’y a donc quasiment rien à sauver de ce naufrage pseudo-médiéval, malgré le potentiel prometteur de son concept.

 

© Gilles Penso


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