Jack Deth, le flic du futur, combat une nouvelle armée de zombies manipulés par un gourou machiavélique dans l’Amérique des années 90
TRANCERS II : THE RETURN OF JACK DETH
1991 – USA
Réalisé par Charles Band
Avec Tim Thomerson, Helen Hunt, Megan Ward, Biff Manard, Richard Lynch, Martine Beswick, Jeffrey Combs, Alyson Croft, Art LaFleur, Barbara Crampton
THEMA FUTUR I VOYAGES DANS LE TEMPS I SAGA FUTURE COP I CHARLES BAND
Le succès inattendu du premier Future Cop, distribué dans les bacs vidéo en 1985, incite le producteur Charles Band à initier une suite en confiant une nouvelle fois le scénario au duo Danny Bilson et Paul De Meo. Bilson est lui-même pressenti pour se charger de la mise en scène, comme il le fit à l’époque de Zone Troopers. Mais entretemps, les duettistes ont écrit The Rocketeer pour Joe Johnston et ont créé la série Flash. Désormais dans la cour des grands, ils ne sont plus disponibles pour les petits budgets des productions Full Moon et passent donc leur tour. Charles Band décide donc de s’occuper lui-même de la réalisation – ce qu’il fit déjà pour le premier Future Cop – et de solliciter Jack Canson (sous son pseudonyme habituel de Jackson Barr) pour l’écriture du script. Ce dernier, qui signait la même année le scénario de Subspecies, n’est pas particulièrement familier avec le matériau original. Il choisit donc de jouer la prudence en reprenant la grande majorité des ingrédients du premier Future Cop et de suivre une trame relativement similaire. Nous sommes désormais en 1991. Après avoir passé six ans à Los Angeles, le policier du futur Jack Deth (Tim Thomerson), qui coule une vie tranquille avec son épouse Lena (Helen Hunt) tout en sauvant régulièrement les fesses de son ami Hap Ashby (Biff Manard), est sommé par ses supérieurs de retourner au vingt-troisième siècle pour y occuper un poste de conseiller.
Les événements racontés au début de Future Cop 2 ne tiennent donc pas tout à fait compte du final du premier Future Cop, ni des péripéties racontées dans Future Cop 1.5, le court-métrage tourné en 1988 et intégré dans le film à sketches Pulse Pounders. Toujours est-il que les envies du Conseil vont être contrecarrées par un enchaînement de situations inattendues. Car dans ces années 90 contemporaines, un nouveau super vilain, le docteur Waldo (Richard Lynch), frère du redoutable Whistler du premier film, est en train de créer une nouvelle armée de Trancers qu’il tient sous sa coupe. Comme si les choses n’étaient pas assez compliquées, la première épouse de Deth, Alice Stillwell, morte dans ses bras, réapparaît dans le corps d’une nouvelle femme (Megan Ward). Pour tenter de mettre de l’ordre dans ce bazar, l’agent du futur McNulty (Art LaFleur), toujours adepte du cigare, vient faire un bond en 1991 et prend possession à nouveau du corps d’une de ses jeunes ancêtres, désormais adolescente (Alyson Croft). Jack Deth a donc du pain sur la planche…
Triangle amoureux
Pour être honnête, il n’est pas simple de ne pas perdre le fil dans cet imbroglio de péripéties entremêlées. « Nous sommes tous les deux dans des corps différents, des centaines d’années dans le passé » dit ainsi Alice à Jack pour résumer cette situation bizarre réunissant deux anciens époux que tout sépare. Le triangle amoureux qui s’installe, avec Lena comme dindon de la farce, n’est pas inintéressant, même s’il n’est pas pleinement exploité. On peut aussi regretter que le sympathique casting que Charles Band a réussi à réunir n’ait pas grand-chose à défendre. Certes, Richard Lynch excelle en gourou psychopathe au visage inquiétant et au regard noir. Mais Martine Beswick (Docteur Jekyll et Sister Hyde) et Jeffrey Combs (Re-Animator) se contentent de faire de la figuration dans le rôle de ses bras droits, tout comme Barbara Crampton (From Beyond) en présentatrice TV. Malgré tout, Band emballe le film avec efficacité, évitant tout temps mort, s’appuyant sur le charisme de ses acteurs principaux (Thomerson bouffe l’écran, Megan Ward et Helen Hunt jouent le jeu avec conviction), clignant de l’œil vers Crash and Burn le temps d’une bande-annonce télévisée et nous offrant quelques répliques invraisemblables telles que : « McNulty, la prochaine fois que vous vous retrouvez avec un jambon explosif, je vous passerai la moutarde ! » À partir de ce second opus, la franchise continuera de se déployer tous azimuts.
© Gilles Penso
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