BABY OOPSIE 3 : BURN BABY BURN (2022)

Persuadé qu’une armée de jouets démoniaques s’apprête à menacer l’humanité, un prêtre prépare un exorcisme d’un genre très particulier…

BABY OOPSIE 2 : BURN BABY BURN

 

2022 – USA

 

Réalisé par William Butler

 

Avec Libbie Higgins, Justin Armistead, LeJon Woods, Lynne Acton McPherson, Tim Dorsey, Joe Kurak, Michael Carrino, Shamecka Nelson, Christopher Joseph Meigs

 

THEMA JOUETS I DIABLE ET DÉMONS I SAGA DEMONIC TOYS I CHARLES BAND

Honnêtement, Baby Oopsie 2 : Murder Dolls et Baby Oopsie 3 : Burn Baby Burn auraient pu ne constituer qu’un seul et même film, puisqu’ils ont été tournés en même temps et ne durent chacun qu’une soixantaine de minutes. Ces deux films courts sont en réalité des remontages des quatre épisodes de la seconde saison de la web-série Baby Oopsie. Toujours prompt à faire fructifier les œuvres conçues sous son égide, le producteur Charles Band s’est sans doute dit qu’il serait plus intéressant financièrement de vendre deux Blu-Ray distincts plutôt qu’un seul. Toujours est-il que les deux films peuvent vraiment s’apprécier dans la continuité et se raccordent d’ailleurs parfaitement. À la fin de Murder Dolls, la créatrice et restauratrice de jouets Sybil Pittman (Libbie Higgins) décidait de revenir sur le droit chemin et d’empêcher le vilain Baby Oopsie de continuer à massacrer à tour de bras. Mais ses intentions étaient enrayées par deux autres poupées maléfiques de sa création – un clown et un cowboy – ainsi que par le comportement de son ami Ray-Ray (Justin Armistead) soudain possédé par le diable. Voilà où nous en étions. Le délire s’apprêtait donc à battre son plein…

Le seul allié de Sybil semble être le père McGavin (LeJon Woods), un prêtre qu’elle a eu beaucoup de mal à convaincre du bien-fondé de la menace mais qui en a finalement mesuré l’ampleur. Prêt à se lancer dans un exorcisme d’un genre très spécial (peut-on chasser le diable hors de jouets qu’il a possédés ?), il débarque dans la maison de Sybil, le crucifix au poing. Pendant ce temps, l’inspecteur Klink (Joe Kurak) mène l’enquête sur les étranges faits survenus sur place, tout comme Teddy (Tim Dorsey) qui s’inquiète de la disparition de sa petite-amie qui fut l’ex-colocataire de Sybil. Comme si ça ne suffisait pas, la pétillante Skipper Beasley (Madison Pullins) vient s’assurer que la créatrice de jouets a bien honoré son contrat consistant à fabriquer de nouvelles poupées pour la compagnie japonaise Twinkle Toys. Tous ces personnages et toutes ces intrigues se confrontent au cours d’un climax délirant qui voit s’ouvrir les portes du Toy Hell, autrement dit « l’enfer des jouets »…

« L’enfer des jouets »

Plus mouvementé et mieux rythmé que l’opus précédent, Baby Oopsie 3 ne lésine pas sur les clins d’œil. Ainsi se réfère-t-il directement à L’Exorciste (les jets de vomi du possédé graveleux), à Poltergeist (les objets qui volent dans la maison dont un vinyle qui tourne tout seul en faisant de la musique) mais aussi à L’Inspecteur Harry (à travers la fameuse réplique « Do you feel lucky ? »). Quant au personnage de Skipper, il s’agit d’une parodie en chair et en os des poupées Barbie dont elle reprend en boucle le slogan « Girls can do anything » (« les filles peuvent tout faire »). Cette référence est d’autant plus délectable que le Barbie de Greta Gerwig sortira à peine quelques mois plus tard sur les écrans. Le sang continue de gicler abondamment, même si les poupées tueuses auraient mérité un rôle un peu plus consistant dans ce scénario rocambolesque. Ici, elles se contentent de ricaner en imitant Chucky et à tuer de temps en temps ceux qui passent à leur portée. On appréciera le final qui ne recule devant aucune démesure et nous offre la vision furtive du fameux Toy Master, un clown diabolique surgi dans un brasier infernal pour mettre un point final à cette histoire abracadabrante.

 

© Gilles Penso


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