THE WEREWOLF REBORN ! (1998)

Dans cette relecture tout public du mythe du loup-garou, une adolescente découvre que son oncle a des problèmes de poils les nuits de pleine lune…

THE WEREWOLF REBORN !

 

1998 – USA

 

Réalisé par Jeff Burr

 

Avec Robin Atkin Downes, Ashley Tesoro, Bogdan Cambera, Len Lesser

 

THEMA LOUPS-GAROUS I SAGA CHARLES BAND

La série Chair de poule cartonnant dans les bacs VHS à la fin des années 90, le producteur Charles Band se dit qu’il serait opportun de s’engouffrer dans cette vague en créant son propre label de films d’épouvante tout public. D’où la naissance de « Filmonsters ! » dont la vocation est de remettre au goût du jour les monstres du répertoire classique (ceux de l’âge d’or du studio Universal). Lorsqu’il annonce cette nouvelle collection en 1997, Band ne sait pas encore sous quel format l’exploiter. Des films ? Des séries TV ? En attendant, il fait peindre des posters alléchants autour du loup-garou, du monstre de Frankenstein, de Dracula et de la momie, imitant volontairement le visuel de Chair de poule et s’accompagnant d’un slogan qui ose l’euphémisme : « Des chefs-d’œuvre de l’horreur… retravaillés pour les fans de tous âges ! » Jeff Burr est chargé de tourner le premier opus, The Werewolf Reborn !, avec en poche un budget de 20 000 dollars (qu’il transporte lui-même en liquide dans l’avion jusqu’à Bucarest où se déroule le tournage !). Le réalisateur de Massacre à la tronçonneuse 3 doit parvenir à mettre en boîte son histoire de loup-garou en six jours seulement, avec à sa disposition les infrastructures roumaines mises en place à l’époque de Subspecies.

L’introduction, qui présente le label « Filmonsters » », réutilise des extraits de Puppet Master 2 et les détourne habilement. Les poupées meurtrières se promènent dans un cimetière et déversent le « fluide de vie » qui ressuscite une créature aux mains crispées. Symboliquement, ce prologue annonce que la génération Full Moon s’apprête à dépoussiérer les monstres d’antan. Pour attirer le jeune public friand de Chair de poule, il lui faut un protagoniste de son âge. Place donc à Eleanor Crane (Ashley Tesoro), une Américaine de quatorze ans qui rend visite à son oncle Peter (Robin Atkin Downes) au fin fond de la Roumanie. Elle est accueillie très froidement par les autochtones et encore plus par son oncle qui ne veut absolument pas d’elle dans sa maison. Cette hostilité est liée à une malédiction qui frappe ce pauvre Peter, condamné chaque nuit de pleine lune à se transformer en lycanthrope et à partir se mettre des villageois sous la dent. Tandis que les morts s’accumulent, Eleanor tente de dénouer la situation et se heurte à un inspecteur de police obstiné incarné par Len Lesser (l’oncle Leo de Seinfeld).

L’enfant qui criait au loup

Jeff Burr emballe le film du mieux qu’il peut avec les contraintes qui lui sont imposées par la production. Les acteurs sont raisonnablement convaincants, les décors naturels habilement exploités et tout se joue au premier degré, ce qui détone par rapport aux habituels produits Full Moon. Très classique, l’intrigue ne réserve hélas pas beaucoup de surprises et enchaîne les passages obligatoires, des villageois peureux aux gitans superstitieux en passant par les battues nocturnes dans les bois et les scènes de transformation. Si celles-ci sont rapidement escamotées à l’écran (avec l’aide de quelques discrets morphings), les maquillages spéciaux supervisés par Mark Rappaport tiennent la route, rendant ouvertement hommage au Loup-garou d’Universal mais aussi à La Nuit du loup-garou de la Hammer. Tout ça manque tout de même d’un peu de fantaisie et s’achève à la va vite, puisque le film dure à peine une heure. « Je donne tout ce que je peux à chaque film que je réalise et j’essaie d’utiliser au maximum les ressources à ma disposition », explique Jeff Burr. « Mais parfois, les choses jouent en votre défaveur et vous essayez de faire un plat sans les bons ingrédients. Certains films que j’ai tournés en Roumanie, comme celui-ci, n’ont pas vraiment aidé à faire avancer ma carrière » (1). Limité mais pas honteux, The Werewolf Reborn ! sera suivi de près par Frankenstein Reborn !

 

(1) Propos extraits du livre « It Came From the Video Aisle ! » (2017)

 

© Gilles Penso


Partagez cet article