Dans ce troisième épisode rocambolesque, une petite équipe se met en tête de débusquer le vampire Radu réfugié dans son sinistre château…
BLOODLUST : SUBSPECIES
1994 – USA
Réalisé par Ted Nicolaou
Avec Anders Hove, Denice Duff, Kevin Sportas, Melanie Shatner, Pamela Gordon, Ion Haiduc, Michael Della Femina, Michael Denish, Nicolae Urs, Radu Minculescu
THEMA VAMPIRES I SAGA SUBSPECIES I CHARLES BAND
Tourné dans la foulée de Subspecies 2, ce troisième épisode s’y raccorde directement. Les trois premières minutes du métrage résument d’ailleurs les événements précédents pour rafraîchir la mémoire des spectateurs. Juste après ce court flash-back, nous retrouvons nos personnages là où nous les avions laissés. Michelle (Denice Duff), la « promise » du vampire Radu (Anders Hove), git à côté du corps du monstre que son abominable génitrice aux allures de sorcière boursouflée et décomposée (Pamela Gordon, sous un très efficace maquillage de Michael Deak et Wayne Toth) s’emploie à ressusciter à l’aide du sang de la jeune femme. Comme le monstre de Frankenstein période Universal, Radu a donc la capacité de revenir à chaque fois d’entre les morts de la manière la plus improbable possible d’un film à l’autre. Grâce à une incantation magique, le vampire, sa mère et sa « fiancée » se téléportent jusque dans le château Vadislas, preuve qu’aucune péripétie rocambolesque n’est interdite dans la saga Subspecies. Dans ce domaine, ce troisième opus pousse sans doute le bouchon un peu loin, marquant un infléchissement qualitatif par rapport à son prédécesseur.
Alors que Michelle lutte de moins en moins contre les instincts qui la transforment en buveuse de sang, enjoignant même Radu à lui enseigner toutes les ficelles du « métier » de vampire, sa sœur Rebecca (Melanie Shatner) et l’employé de l’ambassade américaine Mel (Kevin Sportas) essaient de trouver le moyen de mettre le monstre et sa mère hors d’état de nuire. Un agent de la CIA armé jusqu’aux dents (Michael Della Femina, l’homme invisible de Mandroïd et Les Aventures de Benjamin Knight) vient brièvement leur prêter main forte avec un arsenal sur-mesure (notamment des armes chargées de balles en argent provenant d’un crucifix). Mais Radu et sa mère restent insaisissables, révélant au-delà de leur capacité de se téléporter et de s’envoler d’autres pouvoirs comme la télékinésie, laquelle s’avère bien pratique pour envoyer valser des objets tranchants vers leurs adversaires…
L’apprentie vampire
S’il reste de haute tenue et s’il n’a rien perdu des qualités esthétiques et atmosphérique dont Ted Nicolaou et son équipe ont su doter l’épisode précédent, ce troisième Subspecies n’a pas autant d’impact que le second. Sans doute l’intrigue est-elle moins prenante, les situations n’évoluant pas beaucoup après son entrée en matière. La mise en scène elle-même se révèle moins riche en idées fortes. Car si Nicolaou et son directeur de la photographie Vlad Paunescu s’amusaient précédemment à faire ramper partout l’ombre du vampire dans les rues de Bucarest, la relocalisation de l’action dans le château et dans son jardin appauvrit visuellement le résultat final. Exit les tableaux surréalistes hérités du cinéma muet de F.W. Murnau, place à une mise en image plus classique. L’amateur se raccrochera alors à ces séquences nocturnes envoûtantes où Michelle, apprentie vampire, cherche à attirer des victimes humaines pour planter ses dents dans leur cou. Excessif comme il se doit, le grand final nous donne droit à la mise à mort la plus spectaculaire de la série et à la réapparition furtive des minions en stop-motion. Bien sûr, Radu renaîtra de ses cendres, comme toujours. Mais entretemps, Nicolaou nous offrira une variante intéressante avec Journal intime d’un vampire.
© Gilles Penso
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