FRANKENSTEIN REBORN ! (1998)

La jeune Anna Frankenstein rend visite à son oncle dont les étranges expériences vont avoir de fâcheuses conséquences…

FRANKENSTEIN REBORN !

 

1998 – USA

 

Réalisé par David DeCoteau

 

Avec Haven Burton Paschall, Jaason Simmons, Ben Gould, Ethan Wilde, George Calin, Oana Stefanescu, Claudiu Trandafir, Roxana Popa

 

THEMA FRANKENSTEIN I SAGA CHARLES BAND

Réalisée dans la foulée de The Werewolf Reborn !, cette relecture modernisée du mythe de Frankenstein s’appuie sur les mêmes mécanismes. C’est presque à se demander si le scénariste Benjamin Carr (alias Marshall Stevens) n’a pas effectué un simple copier/coller en modifiant juste le nom des personnages et quelques péripéties. Le principe est donc rigoureusement identique à celui du film précédent : une adolescente américaine rend visite à un oncle austère en Europe de l’Est, reçoit un accueil glacial, rencontre un sympathique garçon de son âge et met à jour un terrible secret familial. Le cahier des charges n’a pas changé non plus : faire se rencontrer la série Chair de poule et les Universal Monsters. Succédant à Jeff Burr, David DeCoteau part en Roumanie avec quelques dizaines de milliers de dollars pour un tournage express de six jours. Pour l’anecdote, les décors utilisés sur place seront réemployés pour le très drôle (au second degré) Beowulf de Graham Baker. DeCoteau se doute que Frankenstein Reborn ! ne fera pas beaucoup d’éclat et n’ajoutera rien de significatif à sa filmographie. Il décide donc de signer le film sous le pseudonyme de Julian Breen.

Nous nous intéressons cette fois-ci à une fille de 13 ans nommée Anna Frankenstein (Haven Burton Paschall). Récemment orpheline, la jeune Américaine vient vivre avec son oncle dans un château qu’il possède dans la campagne roumaine. Elle est accueillie par une gouvernante très antipathique (Oana Stefanescu), croise un assistant pas beaucoup plus engageant (George Calin) et rencontre enfin son oncle, le bien-nommé Victor Frankenstein (Jaason Simmons). Avec l’aide d’un gamin du coin qui connaît les lieux comme sa poche (Ben Gould), Anna découvre à quelles étranges expériences se livrent Victor et son assistant : la création d’un être couvert de cicatrices et son éveil à la vie (Ethan Wilde). Or le monstre s’échappe bientôt, bat la campagne, occis un villageois qui l’attaque et devient finalement un « gentil toutou » avec lequel Anna sympathise secrètement, lui apportant de la nourriture, lui faisant la lecture et lui apprenant quelques rudiments de vocabulaire…

La nièce de Frankenstein

Plus encore que The Werewolf Reborn !, cet opus tire parti au maximum des décors à sa disposition, notamment des coursives de château gothiques et un somptueux laboratoire magnifié par la photographie de Viorel Sergovici. Même les forêts nocturnes se révèlent très photogéniques dans ce Frankenstein Reborn ! que DeCoteau soigne au maximum. Le maquillage du monstre ne dépareille pas, œuvre de Mark Williams qui réadapte le célèbre design de Jack Pierce. L’homme a tout de même participé à La Mouche et Aliens avant de se recycler dans les séries B aux micro-budgets. Il connaît donc son affaire. Plus que les films Universal, ce sont ici les productions Hammer qui semblent inspirer la direction artistique. Mais à l’instar de The Werewolf Reborn !, le scénario n’a rien de foncièrement palpitant et délivre à peu près ce qu’on en attend sans prendre beaucoup de risques. Lorsque le producteur Charles Band décide enfin d’exploiter ces deux films directement en vidéo en 1998, il reste à peine de quoi assurer la post-production, le mixage et l’étalonnage. Ces étapes clés sont donc expédiées à la va vite. The Werewolf Reborn ! et Frankenstein Reborn ! resteront sans suite, malgré l’annonce de deux autres films consacrés respectivement à Dracula et la momie. Le label « Filmonsters ! » disparaitra donc aussitôt.  Les deux films seront ensuite exploités sous forme d’un double-programme lors d’une ressortie DVD en 2005.

 

© Gilles Penso


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