HELLRAISER : HELLWORLD (2005)

Lance Henriksen mène la danse dans ce huitième épisode où les plus curieux pourront découvrir un Henry Cavill mal dégrossi !

HELLRAISER : HELLWORLD

 

2005 – USA

 

Réalisé par Rick Bota

 

Avec Katheryn Winnick, Lance Henriksen, Henry Cavill, Khary Payton, Christopher Jacot, Doug Bradley, Anna Tolputt, Stelian Urian, Désirée Malonga

 

THEMA DIABLE ET DÉMONS I SAGA HELLRAISER

La franchise Hellraiser étant en singulière perte de vitesse, la compagnie Dimension décide de réduire les frais en réalisant des économies d’échelle. Hellraiser : Hellworld, huitième opus de la saga, est donc tourné en Roumanie dans la foulée de l’épisode précédent, Hellraiser : Deader, sollicitant le même réalisateur et la même équipe technique principale. Le scénario s’appuie sur une nouvelle écrite par le producteur Joël Soisson, « Dark Can’t Breathe », qui n’avait initialement aucun rapport avec Clive Barker et que le scénariste Carl V. Dupre est chargé de réadapter pour l’insérer dans l’univers d’Hellraiser. Cette méthode avait déjà été employée pour les épisodes Inferno, Hellseeker et Deader, preuve que le monde des Cénobites est depuis longtemps devenu un fourre-tout prêt à accueillir toutes les idées – mêmes les plus saugrenues – susceptibles de faire encore un peu bouillir la marmite. Les cordons de la bourse étant bien serrés, la production cherche à recruter des acteurs anglo-saxons qui se trouvent déjà en Roumanie pendant la période du tournage, histoire d’éviter des frais de voyage supplémentaires. Voilà comment Lance Henriksen atterrit dans ce film. À peine libéré de ses obligations sur Mimic 3, il enchaîne donc avec Hellraiser : Hellworld dont il ne gardera plus tard aucun souvenir. On ne saurait lui en vouloir.

Les premières minutes du film ne nous laissent pas beaucoup d’illusions quant à la qualité du métrage. Les protagonistes auxquels il va falloir s’intéresser sont en effet des jeunes idiots au comportement joyeusement absurde. Parmi eux, les spectateurs reconnaîtront Katheryn Winnick, future Lagertha de la série Vikings, Khary Payton, qui sera le King Ezekiel de The Walking Dead, et surtout un Henry Cavill pré-Man of Steel pas encore très bien dégrossi, dont la prestation de grand nigaud obsédé sexuel laisse perplexe. Accros au jeu vidéo « Hellworld », ils pleurent la disparition de leur ami Adam, tellement obsédé par cet univers macabre qu’il a fini par se donner la mort. Deux ans plus tard, ils sont invités à une fête privée autour du monde d’« Hellworld » dans un grand manoir isolé au milieu des bois. La soirée s’annonce mouvementée et riche en surprises. Mais c’est bien sûr l’horreur qui les attend au bout de la nuit…

« On se croirait dans un film d’horreur »

Lance Henriksen joue ici le rôle de l’hôte, un sexagénaire qui couve d’un regard inquiétant tous ces jeunes adultes venus festoyer chez lui et qui cache bien son jeu. Doug Bradley rempile pour cachetonner une énième fois dans le rôle du Cénobite Pinhead, le temps d’une poignée d’apparitions très furtives. Cette huitième variante autour du roman de Clive Barker se distingue surtout par son caractère « meta ». L’un des personnages porte ainsi un t-shirt à l’effigie de Pinhead, le hall du manoir est décoré avec une version géante du cube de LeMarchand, le musée privé du mystérieux hôte se révèle être une vaste collection d’objets dérivés de l’univers Hellraiser. Bref, on se regarde un peu le nombril faute de construire une intrigue digne de ce nom. « On se croirait dans un film d’horreur » dit même Henriksen lorsque la voiture d’une protagoniste paniquée refuse de démarrer, comme s’il s’était échappé d’un épisode de Scream. La mécanique narrative d’Hellraiser : Hellworld est celle d’un simple slasher enchaînant sur un rythme régulier les meurtres violents, avec au passage une bonne rasade de lieux communs hérités des ghost-stories éléphantesque façon William Malone (13 fantômes, La Maison de l’horreur). On sent aussi l’influence de Saw dans une scène de torture qui en reprend les tics de mise en scène (notamment les prises de vues accélérées et les effets sonores tonitruants en cours d’action). Rien de bien palpitant, donc. Cet opus est pourtant un chef d’œuvre si on le compare avec le suivant…

 

© Gilles Penso


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