MS. MARVEL (2022)

La plus jeune des super-héroïnes de l’univers Marvel débarque sur les petits écrans pour vivre des aventures sympathiques mais très anecdotiques…

MS. MARVEL

 

2022 – USA

 

Créée par Bisha K. Ali

 

Avec Iman Vellani, Matt Lintz, Yasmeen Fletcher, Zenobia Shroff, Mohan Kapur, Saagar Shaikh, Laurel Marsden, Azhar Usman, Rush Shah, Arian Moayed

 

THEMA SUPER-HÉROS I SAGA MARVEL CINEMATIC UNIVERSE

Si la grande majorité des super-héros Marvel avec lesquels le grand public est familier sont nés dans les années 60, 70 et 80, Ms. Marvel est le premier personnage de l’écurie de « la maison des idées » qui ait été créé après le Marvel Cinematic Universe. Kamala Khan fait en effet ses débuts en 2013 sous la plume de G. Willow Wilson et le crayon d’Adrian Alphonsa, soit cinq ans après la sortie d’Iron Man sur les écrans. A vrai dire, le nom de « Miss Marvel » a déjà été porté avant elle par d’autres personnages dessinés : Carol Danvers, Sharon Ventura, Karla Sofen, Deidre Wentworth et même la Malicia des X-Men. Lorsque Kamala Khan débarque, c’est clairement pour mettre en valeur une minorité jugée pas suffisamment représentée. Confiée à Bisha K. Ali (déjà responsable de plusieurs épisodes de Loki), l’adaptation de ses aventures sur le petit écran assume ce parti pris. Si jusqu’alors les productions Marvel s’étaient généralement tenues à l’écart des considérations religieuses, nous sommes ici en immersion totale dans l’univers d’une famille pakistanaise musulmane : ses traditions, son folklore, ses croyances et ses pratiques.

Ms. Marvel nous offre même un voyage au Pakistan et laisse ses personnages les plus âgés se référer régulièrement à la partition des Indes par l’empire colonial britannique. « Mon passeport est pakistanais, mes racines sont en Inde, et au milieu de tout ça il y a une frontière créée dans le sang et la douleur », dira la mère de Kamala avant d’ajouter : « on revendique nos origines d’après une carte dessinée par les Anglais. » L’histoire et les racines de notre jeune héroïne sont donc explorées frontalement, avec en prime une grande reconstitution d’époque au cours d’un ambitieux flash-back. Pour se raccorder au monde super-héroïque, la mythologie des djinns vient s’insérer – un peu au chausse-pied, il faut bien le reconnaître – dans cette intrigue qui se révèle par ailleurs très anecdotique. Fan absolue des Avengers en général et de Captain Marvel en particulier, notre héroïne lycéenne récupère ainsi un bracelet en or légué par sa grand-mère qui lui permet de projeter des rayons d’énergie cosmiques et de les solidifier dans l’espace. Et voilà : une nouvelle super-héroïne est née…

Cosmic Book

Rajustés et modifiés pour pouvoir mieux se conformer à la logique du Marvel Cinematic Universe, les super-pouvoirs de Ms. Marvel diffèrent donc grandement de ceux décrits dans la BD d’origine. La série ne manque ni de charme, ni d’inventivité, notamment du côté des trouvailles visuelles qui donnent corps à l’imagination fertile de la jeune protagoniste : des animations en papier découpé, des personnages dessinés qui surgissent dans les décors réels, des graphs et des tags qui prennent vie sur les murs de la ville, tout le mobilier urbain qui se réadapte pour illustrer une conversation téléphonique… Les acteurs eux-mêmes attirent assez facilement la sympathie. Mais à l’instar de la grande majorité des shows télévisés Marvel conçus pour alimenter la plateforme Disney +, Ms. Marvel ne raconte rien de particulièrement palpitant et étire artificiellement une intrigue paresseuse qui se résume finalement à bien peu de chose. Distrayante mais parfaitement facultative, cette mini-série n’a donc rien de bien mémorable et s’envisage surtout comme une prequel du long-métrage The Marvels dans lequel Iman Vellani reprend son rôle aux côtés de Brie Larson et Teyonah Parris.

 

© Gilles Penso


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