REBEL MOON – PARTIE 2 : L’ENTAILLEUSE (2024)

Le deuxième chapitre du space opera de Zack Snyder raconte la violente bataille opposant des villageois à un dictatorial empire galactique…

REBEL MOON – PART 2: THE SCARGIVER

 

2024 – USA

 

Réalisé par Zack Snyder

 

Avec Sofia Boutella, Djimon Hounsou, Ed Skrein, Michiel Huisman, Doona Bae, Ray Fisher, Anthony Hopkins, Staz Nair, Fra Free, Cleopatra Coleman, Stuart Martin

 

THEMA SPACE OPERA

Le second volet de l’épopée Rebel Moon concoctée par Zack Snyder pour Netflix (après que les dirigeants de Lucasfilm aient refusé d’intégrer les concepts du cinéaste à la saga Star Wars) raconte exactement ce que le premier opus annonçait : les préparatifs des villageois opprimés et des champions intergalactiques rameutés par la guerrière Kora (Sofia Boutella) pour faire front face à l’oppresseur impérial personnifié par le vil amiral Attikus Noble (Ed Skrein). La mécanique des Sept samouraïs et des Sept mercenaires est donc convoquée une fois de plus. Toujours aussi impressionnant dans le rôle de l’antagoniste, Skrein campe ici un super-vilain aux pouvoirs quasi-surnaturels, puisque son dernier affrontement avec Kora aurait logiquement dû lui faire passer l’arme à gauche. Ressuscité par les miracles technologiques de la Mère-Monde, il semble désormais indestructible, porteur d’une cicatrice au beau milieu de la poitrine qui justifie le sous-titre de cet épisode 2 : The Scargiver en V.O. (la « donneuse de cicatrice »), L’entailleuse en VF. Réfugiés parmi les fermiers de Veldt, les survivants de la bataille précédente s’échauffent donc en prévision du futur assaut de Noble et de ses troupes. C’est l’occasion pour chaque mercenaire de raconter en flash-back son passé et ses motivations dans ce combat imminent.

Fidèle à ses habitudes, Zack Snyder multiplie les séquences très graphiques, affirmant une volonté de stylisation qui dote certes le film d’une impeccable patine (le réalisateur signe lui-même la très belle photographie du métrage) mais confine souvent au maniérisme, d’autant que la dramaturgie ne justifie pas toujours ces abus d’ultra-ralentis, ces couchers de soleil de carte postale, ces angles de prises de vue insolites (la contre-plongée sur Djimon Hounsou depuis l’intérieur d’un tonneau plein d’eau, par exemple) ou cette bande originale envahissante chargée en vocalises orientalisantes qui appuie chacune des scènes bucoliques. À cette esthétisation quelque peu « forcée », Snyder ajoute des idées singulières mais parfois saugrenues qui privilégient l’originalité au détriment de la crédibilité, comme cet orchestre de chambre cagoulé qui reste imperturbable alors qu’une fusillade se déclenche et vire au massacre.

Plus d’un tour dans son Zack

Si l’influence de Star Wars est beaucoup moins prégnante dans ce second volet que dans le précédent, avec un déferlement de machines de guerre et de vaisseaux aux designs atypiques, la trame reste extrêmement basique et très prévisible. Peu concerné par cette spectaculaire échauffourée à cause de la caractérisation très primitive des belligérants, le spectateur se réfugie alors dans le spectacle pur dont on ne peut nier l’incroyable générosité. Très ouverte, la fin de cette deuxième partie laisse imaginer de nouvelles aventures et de nouvelles batailles. « J’aimerais beaucoup réaliser d’autres films autour de la saga Rebel Moon », déclarait Snyder quelques jours avant la diffusion de The Scargiver. « Attendons d’abord que le film sorte, y compris sa version director’s cut, et ensuite nous déciderons quoi faire » (1). Un montage plus long et plus violent (classé R aux États-Unis) est en effet prévu. Mais l’accueil de Rebel Moon – partie 2 ayant été particulièrement glacial (avec une virulence souvent exagérée de la part de certaines critiques), l’avenir de cette saga reste à ce jour très incertain.

 

(1) Extrait d’une interview publiée dans GamesRadar+ en avril 2024.

 

© Gilles Penso


Partagez cet article