Brigitte Nielsen et Julian Sands mènent l’enquête dans ce thriller futuriste situé sur une base lunaire en pleine guerre froide…
MURDER BY THE MOON
1989 – GB / USA
Réalisé par Michael Lindsay-Hogg
Avec Brigitte Nielsen, Julian Sands, Gerald McRaney, Jane Lapotaire, Brian Cox, Alphonsia Emmanuel, Celia Imrie, David Yip, Michael Shannon, Stuart Milligan
THEMA FUTUR
Michael Lindsay-Hogg a réalisé de nombreux clips pour les Beatles et les Rolling Stones dans les années 60/70, mais aussi pour The Who, Neil Young, Simon and Garfunkel, Whitney Houston, Paul McCartney, Paul Simon ou Elton John. Notre homme connaît donc la musique, même si ce n’est pas sa mélomanie et ses accointances avec les groupes de pop-rock qui l’ont propulsé derrière la caméra de On a tué sur la Lune. Ce téléfilm produit pour le réseau CBS bénéficie surtout de son savoir-faire dans la fiction, puisqu’entre deux clips Lindsay-Hogg a également dirigé bon nombre d’épisodes de séries TV. Ce thriller de science-fiction aux grandes ambitions mais au budget limité est écrit par Carla Jean Wagner (une poignée de téléfilms à son actif et plus tard un épisode de la série Sheena). Il s’appelle d’abord Murder on the Moon (ce que les Français traduisent plutôt fidèlement par On a tué sur la Lune lors de sa première diffusion dans l’hexagone) avant d’être retitré Murder By the Moon (une nouvelle appellation qui supprime toute allusion science-fictionnelle et laisse plutôt imaginer un polar classique). Le titre alternatif choisi pour la distribution VHS en France est du même acabit : Lune de sang. Toujours est-il que ce petit film s’appuie beaucoup sur son casting qui en devient l’argument marketing majeur : la sculpturale Brigitte Nielsen, qui vient alors tout juste de se séparer de Sylvester Stallone, et le très charismatique Julian Sands, à l’affiche la même année du très sympathique Warlock.
Nous sommes en 2010. Après une guerre nucléaire, les Américains et les Soviétiques ont installé des avant-postes sur la Lune. Or une mort inexpliquée vient de survenir sur une base lunaire commerciale. Pour des raisons de juridiction, des représentants des deux nations vont devoir coopérer : l’agent de la CIA Maggie Bartok (Nielsen) et le major du KGB Stephan Gregorivitj Kirilenko (Sands). L’une carbure au whisky, l’autre à la vodka, et l’on se doute bien que les codes habituels du buddy movie vont pouvoir s’appliquer à cette enquête spatiale puisque ces deux représentants de l’ordre que tout oppose doivent accorder leurs violons malgré des méthodes radicalement opposées. Ce que tous deux découvrent va bien au-delà d’une mort accidentelle. C’est une véritable série de meurtres qu’ils mettent à jour, cachant une vérité que les autorités américaines et soviétiques aimeraient ne jamais voir révélée…
La face cachée
Si l’intrigue policière qui sous-tend ce téléfilm ne manque pas d’intérêt (le suspense est fort bien ficelé et la résolution franchement surprenante), son traitement est son adaptation aux normes de la science-fiction futuriste pâlissent par son manque de moyens. La mise en scène se laisse parfois aller à des embryons de stylisation, comme par exemple les très gros plans pendant les interrogatoires, mais elle reste la plupart du temps très fonctionnelle, autrement dit calibrée selon les standards TV habituels. Pour traiter les aventures d’hommes et de femmes sur une base lunaire futuriste, il fallait des décors et des effets visuels à la hauteur. Là aussi, le bât blesse. Les coursives aux portes hexagonales se répètent sans unité esthétique ou réaliste, la « découverte » de la planète Terre derrière une baie vitrée ressemble trop à une peinture. Quant aux maquettes employées pour simuler les véhicules lunaires et la station elle-même, elles dévoilent si facilement leur véritable échelle qu’elles en deviennent risibles (ce qui n’ôte rien à leur charme suranné, certes, mais édulcore sérieusement la crédibilité du film). Pour couronner le tout, l’idylle entre le major russe et l’agent américain n’a rien de vraiment convaincant. Il faut dire que le manque d’expressivité de Brigitte Nielsen ne joue pas en faveur de cette œuvrette finalement très anecdotique.
© Gilles Penso
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