Les aventures délirantes d’une jeune équipe de super-héros parmi lesquels on découvre une toute jeune Courteney Cox…
MISFITS OF SCIENCE
1985/1986 – USA
Créée par James D. Parriott
Avec Dean Paul Martin, Kevin Peter Hall, Mark Thomas Miller, Courteney Cox, Diane Civita, Jennifer Holmes, Max Wright, Mickey Jones
THEMA SUPER-HÉROS
C’est Brandon Tartikoff, à l’époque président de NBC Entertainment, qui a l’idée de la série Misfits of Science et en trouve même le titre (autrement dit « Les Marginaux de la science », bizarrement traduit par Superminds en France). « Nous nous sommes un peu inspirés de la dynamique de groupe que nous avons découverte dans S.O.S. fantômes », raconte-t-il. « Nous cherchions à créer une série moderne qui donne un coup de fouet aux téléspectateurs en changeant leurs habitudes » (1). Au-delà de l’influence de Ghostbusters, encore dans toutes les mémoires un an après sa sortie, Superminds semble aussi chercher l’inspiration du côté des X-Men créés par Stan Lee et Jack Kirby, dont il constitue une sorte de variante légère et burlesque. Car Misfits of Science ne se prend jamais au sérieux et s’amuse à détourner les clichés des histoires de super-héros. En tête d’affiche, quelques noms ressortent du lot : Dean Paul Martin (connu surtout pour être le fils du crooner Dean Martin), Kevin Peter Hall (dont la taille impressionnante lui permettra d’incarner plus tard les créatures de Predator, Predator 2 et Bigfoot et les Henderson) ou encore une toute jeune Courteney Cox (venue à l’époque pour participer au casting de la série d’espionnage Code Name : Foxfire, et finalement parachutée dans Superminds).
Superminds met en scène une équipe hors du commun dirigée par le docteur Billy Hayes (Martin), un jeune chercheur de l’Institut Humanidyne spécialisé dans les « anomalies humaines ». Si Hayes ne possède aucun super-pouvoir, on ne peut pas en dire autant de ses compagnons. Le docteur Elvin Lincoln (Hall) a la capacité de rétrécir pendant quelques minutes pour atteindre une taille de 28 centimètres grâce à des traitements hormonaux qu’il active en appuyant sur un nerf à l’arrière de son cou. Johnny Bukowski (Mark Thomas Miller), lui, est un musicien de rock’n roll qui, suite à une électrocution sur scène, a la capacité de contrôler l’électricité (et qui porte des lunettes de soleil pour cacher ses yeux qui brillent lorsqu’il est complètement chargé). Quant à Gloria DInallo (Cox), il s’agit d’une adolescente perturbée, avec des antécédents de délinquance juvénile, qui possède des pouvoirs télékinétiques. Au départ, la série met aussi en scène Ice Man (Mickey Jones), un homme capable de geler tout ce qu’il touche, mais sa trop forte ressemblance avec l’Iceberg des X-Men pousse les producteurs à supprimer le personnage après l’épisode pilote. Les héros conserveront malgré tout comme moyen de locomotion leur camion de crème glacée (justifié initialement par la présence de cet Ice Man).
Trésor maya, aliens, dauphins parlants et hamburgers irradiés
Les aventures de ces « Misfits » se déploient au fil de 16 épisodes au rythme soutenu au cours desquels ils cherchent à exhumer un trésor maya caché sous Beverly Hills, à entrer en contact avec des extra-terrestres, à identifier un homme primitif apparu sur Venice Beach, à empêcher des gangsters d’utiliser des dauphins parlants pour mettre la main sur leur butin, à venir en aide à un agent de la CIA bionique, à enrayer une épidémie provoquée par un lapin contaminé ou à réfréner les effets de hamburgers irradiés dotant leurs consommateurs de super-pouvoirs ! On le voit, la série part un peu dans tous les sens et finit par déstabiliser le public qui peine à s’y attacher pleinement. Les audiences baissent donc peu à peu et NBC décide d’en interrompre la diffusion en février 1986. En France, la série génèrera un petit culte grâce à son apparition sur les chaînes éphémères TV6 et La Cinq. L’Allemagne lui réservera de son côté un accueil très chaleureux. Superminds aura en tout cas servi de pied à l’étrier à Courteney Cox, future star de Friends et Scream, mais aussi au scénariste Tim Kring, qui lancera plus tard une série au sujet voisin : Heroes.
(1) Extrait d’une interview publiée dans le « Palm Beach Post » en juillet 1985.
© Gilles Penso
Partagez cet article