Après L’Homme qui valait trois milliards, voici la femme bionique, largement aussi populaire que son homologue masculin…
THE BIONIC WOMAN
1976/1978 – USA
Créée par Kenneth Johnson
Avec Lindsay Wagner, Richard Anderson, Martin E. Brooks, Ford Rainey, Sam Chew Jr., Jennifer Darling, Martha Scott, Lee Majors, Christopher Stone
À l’origine, le personnage de Jaimie Sommers (Lindsay Wagner) était simplement conçu pour faire une apparition éphémère dans un épisode en deux parties de L’Homme qui valait trois milliards produit en 1975, « La femme bionique ». Dans ce double programme, Steve Austin (Lee Majors) retourne dans sa ville natale d’Ojai, en Californie, et renoue avec son amour de lycée, Jaimie, devenue entre-temps l’une des cinq meilleures joueuses de tennis des États-Unis. Victime d’un accident de parachute, celle-ci tombe de plusieurs centaines de mètres et se retrouve entre la vie et la mort. Bouleversé, Steve supplie alors son patron, le bon vieil Oscar Goldman (Richard Anderson), de la rendre bionique comme lui, en échange de quoi ils en feront un agent actif de l’OSI (Office of Scientific Intelligence). Malgré ses réticences, Goldman finit par accepter et charge le docteur Rudy Wells (Alan Oppenheimer) de « réparer » la jeune femme. Grâce à des implants cybernétiques, Jaimie possède peu ou prou les mêmes pouvoirs que Steve Austin, autrement dit deux nouvelles jambes qui lui permettent de courir ou de sauter plus vite et plus haut que n’importe qui ainsi qu’un bras droit d’une force surhumaine. La différence se situe au niveau du visage. Alors que Steve peut voir très loin grâce à son œil bionique, Jaimie est dotée d’une ouïe extrêmement fine. Nos deux agents secrets s’en vont bientôt bras dessus bras dessous lutter contre un redoutable faux monnayeur. Mais le corps de Jaimie finit par rejeter ses implants et provoque son trépas. Fin du double épisode. Exit la femme bionique.
Mais les téléspectateurs ne sont pas d’accord. Cette Jaimie Sommers leur a tapé dans l’œil et ils veulent à tout prix la voir revenir. Les producteurs de la série comprennent qu’ils ont sans doute tué trop tôt la poule aux œufs d’or et décident donc de faire revenir Jaimie Sommers dans un nouveau double épisode (« Le Retour de la femme bionique ») avant de lui offrir sa propre série. Ainsi naît Super Jaimie. L’actrice Lindsay Wagner pensait solder son contrat avec Universal avec un rôle censé n’être que provisoire et temporaire. Or la voilà désormais star d’un show ultra-populaire qui durera jusqu’en 1978. Son personnage devient donc membre officiel de l’OSI. Sous couverture officielle de son métier d’enseignante auprès de collégiens et de lycéens sur une base de l’air force, elle participe à toutes sortes de missions secrètes qui l’amènent à parcourir le monde sous les identités les plus variées. Richard Anderson continue à incarner son boss Oscar Goldman, assurant le lien entre les deux séries. Quant à Lee Majors, il viendra de temps en temps jouer les guest-stars dans Super Jaimie, Lindsay Wagner lui rendant la politesse en montrant parfois sa frimousse dans L’Homme qui valait trois milliards.
Girl Power
Super Jaimie possède à peu près autant d’attrait que L’Homme qui valait trois milliards, les deux séries devant leur succès autant à leur concept audacieux (inspiré par le roman « Cyborg » de Martin Caidin) qu’à leurs acteurs principaux. Dans la peau de Jaimie Sommers, Lindsay Wagner est parfaite. Son capital sympathie, son charme et son charisme emportent immédiatement l’adhésion de tous. La mise en scène de ses super-pouvoirs recycle logiquement les gimmicks associés à Steve Austin (les prises de vues au ralenti et le fameux bruitage à base d’échos métalliques répétés). Les épisodes, de leur côté, alternent la lutte contre des criminels ordinaires avec le surgissement d’éléments de science-fiction joyeusement excessifs, notamment les fameuses femmes robots aux visages bourrés de dispositifs électroniques (qui effraieront d’ailleurs les associations de parents d’élèves, inquiètes que leurs bambins ne soient traumatisés par de telles créatures contre-nature). Lorsque Kenneth Johnson quitte la série à la fin de la deuxième saison pour s’occuper de L’Incroyable Hulk, la qualité des scripts décline progressivement et le show s’arrête en mai 78, ce qui ne l’empêchera pas d’être rediffusé dans le monde entier avec un succès jamais démenti. Trois téléfilms mettront en scène Steve Austin et Jaimie Sommers entre la fin des années 80 et le milieu des années 90, avant la mise en chantier d’un remake de Super Jaimie, Bionic Woman, en 2007
© Gilles Penso
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