Dan Aykroyd et Kim Basinger incarnent un savant sympathique et une E.T. glamour qui tombent dans les bras l’un de l’autre…
MY STEPMOTHER IS AN ALIEN
1988 – USA
Réalisé par Richard Benjamin
Avec Dan Aykroyd, Kim Basinger, Jon Lovitz, Alyson Hannigan, Joseph Maher, Seth Green, Ann Prentiss, Wesley Mann, Tony Jay, Peter Bromilow, Nina Henderson
THEMA EXTRA-TERRESTRES
Au départ, J’ai épousé une extra-terrestre aurait dû être un drame. C’est en tout cas la vision qu’avait le scénariste Jericho Stone en écrivant la première mouture de ce qui s’appelait alors They’re Coming (« Ils arrivent »). Pour lui, l’invasion extra-terrestre était un moyen habile d’aborder des sujets graves et bien réels, notamment la maltraitance des enfants. Paramount Pictures apprécie son script mais n’a pas du tout envie de se lancer dans un film anxiogène et dépressif. Pourquoi ne pas réadapter cette histoire sous forme de comédie ? Entamée en 1981, l’écriture du film ne sera définitive que sept ans plus tard. Entre-temps, le réalisateur Richard Benjamin (Les Moissons du printemps, Haut les flingues, Une baraque à tout casser) tombe sur le script et accepte de le réaliser. Après que plusieurs plumes se soient succédées, le scénariste Jonathan Reynolds y met la touche finale, Stone n’étant crédité que comme auteur de l’histoire originale (sous le simple nom de Jericho). Honnêtement, au vu du film, il semble difficile de croire qu’au moins quatre auteurs se soient associés pour écrire un scénario pareil…
Steven Mills (Dan Aykroyd) est un scientifique passionné qui travaille sur différents moyens d’envoyer des ondes radio dans l’espace. Or l’une d’entre elles vient accidentellement de heurter une planète lointaine, provoquant une sérieuse perturbation de sa gravité. Persuadés qu’il s’agit d’une attaque, les habitants décident d’envoyer sur Terre l’une des leurs, Celeste, afin d’y mener l’enquête. Elle aura l’apparence d’une femme humaine (Kim Basinger, donc pas n’importe quelle femme !) et sera aidée dans sa mission par un dispositif appelé Bag : un tentacule extraterrestre doté d’un œil unique et d’un esprit propre déguisé en sac à main (à qui Ann Prentiss prête sa voix). Bag a de nombreuses capacités, comme celle de créer instantanément toutes sortes d’objets. En débarquant sur notre planète, Celeste fait une entrée fracassante dans une soirée organisée par Ron (Jon Lovitz), le frère de Steven. Ce dernier tombe bien sûr sous le charme de la blonde pétillante. La fille de Steven elle-même, Jessie (Alyson Hannigan), est heureuse de voir son père veuf envisager de refaire sa vie. Mais le comportement de plus en plus étrange de Celeste commence à les intriguer sérieusement…
Ma femme est un alien !
Quelques gags absurdes parviennent à nous arracher des sourires et une poignée de dialogues font mouche, comme le fameux « tu peux parler d’être marié à son travail : j’ai passé toute ma carrière à essayer de prouver qu’il y a une vie sur d’autres planètes, et lorsque finalement je l’ai trouvée, je l’ai épousée ! » Mais est-suffisant pour que J’ai épousé une extra-terrestre soit un bon film, ou tout du moins un divertissement de qualité ? Pas vraiment, hélas. Ce script simpliste bourré de clichés et de stéréotypes, qui puise son inspiration au hasard des succès de la décennie (E.T., S.O.S. fantômes, Retour vers le futur), prend l’eau de tous les côtés et finit par venir à bout de la patience des spectateurs les moins regardants. On sauvera du film l’abattage de Kim Basinger (qui crève l’écran et change de tenue à chaque scène) et du beau-frère campé avec une certaine jubilation par Jon Lovitz, ainsi que les impeccables effets visuels de John Dykstra. De là à dire que J’ai épousé une extra-terrestre est mémorable, n’exagérons rien ! Et malgré toute la sympathie que nous éprouvons pour Dan Aykroyd, le rôle du fiancé romantique et fleur bleue ne lui sied guère. D’où ce final interminable qui hésite sans cesse entre loufoquerie et larmoiements sans parvenir à se décider. Comme on pouvait le prévoir, le film de Richard Benjamin ne déplacera pas les foules, ne parvenant pas même à rembourser son budget de 19 millions de dollars.
© Gilles Penso
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