Quatre militaires américains s’échouent sur une île peuplée par des femmes sauvages, des hommes hirsutes et des dinosaures…
UNTAMED WOMEN
1952 – USA
Réalisé par W. Merle Connell
Avec Mikel Conrad, Lyle Talbot, Doris Merrick, Richard Monahan, Mark Lowell, Morgan Jones, Midge Ware, Judy Brubaker
THEMA DINOSAURES I EXOTISME FANTASTIQUE
Alors que Steve Holloway (Mikel Conrad), un soldat en convalescence dans un hôpital militaire, tente de se remettre d’un traumatisme crânien, la mémoire lui revient peu à peu, un flash-back nous transportant à bord d’un bombardier de l’US Air Force touché par un tir ennemi. Après son amerrissage en catastrophe, les quatre survivants s’échouent sur une île inconnue et sont capturés par une tribu de femmes préhistoriques. Le manque de crédibilité de ces dernières s’avère tellement flagrant que le spectateur n’a dès lors que deux options : soupirer d’exaspération ou rire en appréhendant cette aventure au second degré. Car ces jolies filles en peaux de bêtes, au maquillage et au brushing impeccable, dansent au son des tamtams sous l’autorité d’une prêtresse du dieu soleil et s’expriment dans un anglais parfait. Le scénario rocambolesque de George Wallace Sayre nous apprend qu’elles descendent de druides et qu’elles sont dirigées par la prêtresse du dieu soleil Sandra (Dorris Merrick). Sans aucune explication, cette dernière aide soudain nos héros à s’évader. À ce stade, il devient clair que le récit sera alambiqué et qu’il ne va pas falloir trop chercher à comprendre mais plutôt se laisser bercer par cette fable exotico-fantastique récréative.
Même si le titre du film nous annonce des « femmes sauvages », ces dernières ne tardent pas à faire les yeux doux à nos beaux mâles, à les cajoler, à sautiller en riant bêtement et à se tenir par la main pour gambader dans les bois. Ce n’est pas tous les jours que de fiers Américains en uniforme débarquent dans la jungle préhistorique ! D’autant que lorsque surgissent les représentants du sexe masculin, on comprend mieux le capital séduction des héros occidentaux. Les hommes de l’île sont en effet des guerriers primitifs à l’esprit atrophié dont les barbes, les perruques et les costumes semblent avoir été découpés dans du papier crépon. Il suffit de trois coups de feu pour se débarrasser – du moins momentanément – des vilains simiesques. « Le tonnerre magique a eu raison d’eux » s’extasie alors une Sandra de moins en moins farouche. « Maintenant que vous êtes là, nous n’avons plus à craindre les hommes velus. »
« Nous n’avons plus à craindre les hommes velus ! »
Le poster du film nous promettant une généreuse faune antédiluvienne, Untamed Women se devait d’offrir aux spectateurs son lot de dinosaures. Nos quatre militaires découvrent donc une vallée peuplée de créatures préhistoriques – autrement dit des stock shots en provenance directe de Tumak fils de la jungle. Face à ces éléphants déguisés en mammouths, ces tatous cornus, ces lézards géants et ces iguanes, l’un d’eux s’exclame : « c’est comme un zoo, mais d’il y a un million d’années. » Leur expédition est également ponctuée par l’attaque d’une plante carnivore grotesque (deux grandes feuilles qui se referment mollement sur un comédien qui fait semblant de se débattre) et par un traditionnel cataclysme final, emprunté lui aussi à Tumak. Les péripéties limitées, les dialogues simplistes, les personnages archétypaux et les moyens ultra-limités d’Untamed Women jouent évidemment en sa défaveur, d’autant qu’un certain sexisme typique des années 50 rend l’entreprise quelque peu antipathique.
© Gilles Penso
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