Le western de science-fiction concocté en 1973 par Michael Crichton se décline sous forme d’une série explorant les méandres de l’intelligence artificielle…
À l’origine, Westword (Mondwest en VF) est un film écrit et réalisé en 1973 par Michael Crichton (auteur du roman qui donna naissance à Jurassic Park) dans lequel un parc d’attractions futuriste proposait à ses visiteurs de revivre, grâce à des robots imitant les humains, trois époques différentes : le western, le moyen-âge et la Rome antique. Plus de quarante ans plus tard, le film se mue en série télévisée estampillée HBO, la chaîne s’étant mis en quête d’un digne successeur de Game of Thrones. Cette adaptation fait le choix de se concentrer uniquement sur l’époque du western, avec un univers beaucoup plus étendu à tous les niveaux. Westworld est donc un parc d’attractions dernier cri dans lequel les visiteurs paient des fortunes pour revivre le frisson de la conquête de l’Ouest. Dolores, Teddy et bien d’autres sont des androïdes à apparence humaine créés pour entretenir l’illusion et offrir du dépaysement aux clients. Pour ces derniers, Westworld est l’occasion de laisser libre-cours à leurs fantasmes. Cet univers bien huilé est mis en péril lorsqu’à la suite d’une mise à jour, quelques robots comment à adopter des comportements imprévisibles, voire erratiques. En coulisses, l’équipe qui tire les ficelles de ce monde alternatif s’inquiète de ces incidents de plus en plus nombreux. Les enjeux du programme Westworld étant énormes, la direction ne peut se permettre une mauvaise publicité qui ferait fuir ses clients. Que se passe-t-il réellement avec les androïdes ré-encodés ?
Derrière ce show télé voulu événementiel, nous retrouvons Lisa Joy (auteur de plusieurs épisodes de Pushing Daisies, future scénariste et réalisatrice de Réminiscence) et Jonathan Nolan, frère et fidèle collaborateur de Christopher Nolan avec qui il écrivit Memento, Le Prestige, The Dark Knight, The Dark Knight Rises et Interstellar. Joy et Nolan sont donc habitués aux univers fantastiques et aux intrigues solidement ficelées laissant la part belle aux tourments psychologiques. Westworld profite de son concept à cheval entre deux genres pour détourner à la fois les codes de la science-fiction et ceux du western et offrir aux téléspectateurs un spectacle original et captivant. L’autre « éminence grise » derrière le show est J.J. Abrams (qui vient alors de relancer avec succès les sagas Star Trek et Star Wars sur grand écran). HBO ne lésine pas sur les moyens : des décors sublimes, des costumes aux designs impeccables, une photographie extrêmement soignée et la convocation de plusieurs réalisateurs de poids comme Jonathan Nolan lui-même (pour l’épisode pilote) mais aussi Neil Marshall (The Descent) ou Vincenzo Natali (Cube).
Les mystères de l’Ouest
Dès l’épisode pilote, Westworld affirme sa singularité à travers un univers unique, sombre et froid, porté par une bande originale de Ramin Djawadi (Game of Thrones) qui mélange avec beaucoup d’élégance les instruments classiques et électroniques tout en concoctant des reprises pour piano désaccordé de standards de Radiohead, Cure, The Animals ou Amy Whinehouse qui créent un décalage déconcertant. Côté casting, une belle brochette de comédiens se partage la vedette, notamment Evan Rachel Wood (Thirteen), Thandie Newton (Les Chroniques de Riddick), Jeffrey Wright (La Jeune fille de l’eau), James Marsden (X-Men), Ingrid Bolsø Berdal (Cold Prey), Clifton Collins Jr. (Pacific Rim), Luke Hemsworth (Thor Ragnarok), Rodrigo Santoro (300), Ben Barnes (Le Septième fils) ou encore les immenses Ed Harris et Anthony Hopkins qui nous livrent, comme à leur habitude, des prestations remarquables. Conformément aux attentes de HBO, la série démarre très fort, accueillie sous les applaudissements par le public et la critique. Sans égaler le phénomène Game of Thrones, cette réinvention du Mondwest de Crichton est un événement télévisuel de taille. Mission donc accomplie pour HBO !
© Grégory
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