Les membres d’un laboratoire spécialisé dans la recherche génétique sur les dinosaures sont traqués par un spécimen en furie qui vient de s’évader…
TRIASSIC WORLD
2018 – USA
Réalisé par Dylan Vox
Avec Shellie Sterling, Hayley J. Williams, Joseph Michael Harris, Jennifer Levinson, Thomas Steven Varga, Joel Berti, Marc Gottlieb, Korbin Miles, Jermain Hollman
THEMA DINOSAURES
Fidèle à ses habitudes, la compagnie de production The Asylum s’inscrit dans les tendances cinématographiques du moment pour profiter des succès récents et anticiper ceux qui s’apprêtent à débarquer au cinéma. Après la sortie de Jurassic World et juste avant celle de sa suite Jurassic World : Fallen Kingdom, le réalisateur Dylan Vox bricole donc un petit film au titre volontairement très évocateur : Triassic World. Contrairement aux habituelles production Asylum, le film présente le mérite de s’éloigner du blockbuster qu’il imite pour bâtir une intrigue originale, ou du moins distincte de son modèle. Certes, les dialogues font allusion à des parcs d’attractions dans lesquels surviennent des incidents liés aux dinosaures, incidents qui modifient la législation sur les espèces préhistoriques. Mais c’est avant tout un clin d’œil. Rien n’empêche d’ailleurs d’imaginer que Triassic World se situe dans le même univers que les films de la saga Jurassic Park, en tout cas dans un monde où les sauriens antédiluviens sont bien vivants et divertissent le grand public. Cette fois-ci, le titre ne se réfère pas à l’époque du Jurassique mais à celle du Trias, première période du Mésozoïque ayant vu émerger sur Terre les dinosaures, il y a 250 millions d’années.
À Los Angeles, la société Triassic Corporation réalise des recherches génétiques sur des dinosaures ramenés à la vie. L’objectif est de cultiver des organes utilisables par le monde médical en cas de besoin de greffes sur des humains. L’espèce sur laquelle ils pratiquent leurs expériences s’appelle Gojirasaurus. C’est évidemment un hommage à Gojira, autrement dit Godzilla, mais ce nom n’a pas été inventé pour les besoins du film. Le Gojirasaurus est un carnassier bipède qui a réellement existé pendant le Trias, et qui fut nommé en 1997 par le paléontologue Kenneth Carpenter. Long de six mètres et pesant près de 150 kilos, c’est un prédateur redoutable que Triassic World relooke un peu pour le rapprocher morphologiquement du tyrannosaure. Pendant les prémices du film, le montage alterne la visite du centre par un riche investisseur avec la catastrophe qui est en train de se dérouler quelques étages plus bas. Car « G-32 », un spécimen femelle particulièrement virulent, vient de s’échapper et commence à semer la mort sur son passage. Or rien ni personne ne semble pouvoir l’arrêter.
Carnosaur Park
Si l’on se réfère à la qualité habituelle des films produits par The Asylum, Triassic World se situe clairement sur le dessus du panier. La mise en scène multiplie les idées visuelles intéressantes, la photographie est soignée, les acteurs jouent avec un maximum de conviction et même les effets spéciaux – une fois n’est pas coutume – tiennent la route. Bien sûr, il ne s’agit pas de rivaliser avec le bestiaire coûteux de Jurassic World, mais le dino en image de synthèse qui cavale dans les coursives en rugissant et croque à belles dents tous ceux qui passent à sa portée est tout à fait acceptable. D’autant que la production a le bon goût de solliciter une tête animatronique grandeur nature pour certains gros plans. Quelques effets gore (décapitations, morsures sanglantes) viennent en outre égayer le film, le plaçant dans la mouvance de Carnosaur qui fut le premier à combiner les dinosaures et l’horreur. Bien sûr, la mécanique du huis-clos dans lequel un monstre décime un à un tous les protagonistes évoque Alien. Et ce qui devait arriver arrive : au bout d’une trentaine de minutes plutôt bien troussées, les situations finissent par tourner en rond et l’intrigue n’évolue plus beaucoup, malgré des idées narratives censées relancer le suspense (un gaz mortel qui menace de se déverser sur les survivants, la morsure du dinosaure qui contamine ses victimes en altérant leur comportement). Il n’empêche que pour une fois, voilà un film The Asylum qui ressemble à peu près à un vrai film ! Une suite baptisée Triassic Hunt sortira en 2021.
© Gilles Penso
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