AVENTURE AU CENTRE DE LA TERRE (1965)

Une expédition part explorer les entrailles de la terre et se retrouve nez à nez avec d’innombrables créatures terrifiantes…

AVENTURA AL CENTRO DE LA TIERRA

 

1965 – MEXIQUE

 

Réalisé par Alfredo B. Crevenna

 

Avec Javier Solis, Kitty de Hoyos, Columbia Dominguez, Jose Elias Moreno, David Reynoso, Carlos Cortez

 

THEMA DINOSAURES I EXOTISME FANTASTIQUE

Généralement, les films qui s’inspirent des romans de Jules Verne et d’Edgar Rice Burroughs jouent la carte du cinéma d’aventure bon enfant. Or curieusement, Aventure au centre de la terre, adaptation composite de « Voyage au centre de la terre » et de « Au cœur de la terre » s’affirme plutôt comme un film d’horreur, préférant la claustrophobie oppressante à l’exotisme dépaysant, les monstres cauchemardesques aux bons vieux dinosaures traditionnels et les meurtres sanglants aux rebondissements tout public. Au cours du prologue, un groupe de touristes visite une grande grotte antédiluvienne. Un couple reste un peu à l’écart pour batifoler, mais ils glissent et se retrouvent isolés dans une cavité sous terre. Là, ils sont attaqués par une créature monstrueuse qui égorge l’homme avec ses griffes. Tous deux sont ramenés à la surface dans un bien triste état. Le malheureux a succombé et sa compagne, gagnée par l’hystérie, n’a plus que le mot « monstre » à la bouche. Voilà une entrée en matière pour le moins efficace.

Cet accident provoque la mise en place d’une expédition composée d’une dizaine de scientifiques qui décident d’aller explorer plus profondément le labyrinthe souterrain. Pour se préparer, nos savants regardent des images de films avec des dinosaures (autrement dit le fameux extrait du combat de lézards de Tumak, fils de la jungle et les hommes déguisés en tyrannosaures de L’île Inconnue). Très sérieux, l’un des hommes de science affirme que ces images pourraient être authentiques. Bien décidés à ne pas gâcher le spectacle, nous jouons le jeu en regardant l’expédition s’enfoncer sous terre avec un certain entrain (l’un d’eux pousse même la chansonnette). On se doute bien que le calme ne va pas durer. Les périls s’enchaînent en effet avec régularité. C’est d’abord une photographe qui perd l’équilibre et manque de tomber dans une fosse pleine de serpents. En développant ses clichés, elle découvre deux yeux monstrueux émergeant des ténèbres…

Lézards, chauves-souris, araignées et cyclopes

Lorsque les explorateurs effectuent une traversée au-dessus d’un torrent de lave, des chauves-souris les assaillent de toutes parts. Puis c’est le talkie-walkie grâce auquel ils gardaient un contact avec le monde extérieur qui ne répond plus. Pour couronner le tout, un traitre avide de diamants se dissimule parmi les membres de l’expédition. L’angoisse monte d’un cran lorsque surgissent diverses créatures antédiluviennes du plus curieux effet. De gros lézards monstrueux les observent à la dérobée, une araignée géante saigne à mort un des hommes tombés dans une fosse (en une sorte d’allusion à la fameuse scène coupée de King Kong), un affreux cyclope (aux oreilles pointues, aux dents énormes et aux mains en forme de pinces) les attaque, puis un homme chauve-souris aux crocs et aux griffes acérées enlève l’une des femmes de l’équipe pour l’emporter jusque dans son antre avec des intentions qu’on imagine bien peu catholiques. Le climat anxiogène du film s’assortit de décors magnifiques (notamment une ancienne cité perdue au milieu des rochers souterrains), d’une très belle photographie en noir et blanc et d’une bande originale inquiétante à souhait qui achèvent de faire de cette Aventure au centre de la terre un spectacle très recommandable.

 

© Gilles Penso


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