Un gigantesque reptile aux yeux paralysants sort de son sommeil millénaire et sème la panique dans le musée où il est exposé…
BASILISK, THE SERPENT KING
2006 – USA
Réalisé par Louie Myman
Avec Jeremy London, Wendy Carter, Cleavant Derricks, Griff Furst, Sarah Skeeters, Stephen Furst, Yancy Butler, Doug Dearth
THEMA REPTILES ET VOLATILES
Créature terrifiante citée par plusieurs mythologies occidentales, notamment dans l’Antiquité et au moyen âge, le Basilic est un hybride du reptile et du coq qui pétrifie du regard, empoisonne l’air et crache un redoutable venin. Il est surprenant qu’un tel monstre ait été si peu exploité au cinéma, si l’on excepte quelques apparitions en « guest-star » comme dans Harry Potter et la chambre des secrets. En 2006, Sci-Fi Channel a décidé de lui offrir la vedette dans un téléfilm ambitieux. Le prologue se situe dans la province de la Cyrénaïque, en l’an 112 après Jésus Christ. Un groupe de pèlerins traverse le désert jusqu’à la grotte qui abrite le monstre afin de le mettre hors d’état de nuire une bonne fois pour toutes. Généreux, le réalisateur Louie Myman nous révèle la créature dès les premières minutes du film, et force est de constater qu’il s’agit d’une indéniable réussite. Conçu en images de synthèse par Jesse Mesa Toves (pilier de la série Battlestar Galactica) et animé par Alexander Yanchkolovski (Shark Attack 3), le Basilic prend ici les allures d’un serpent géant dont le corps se hérisse de nombreux petits appendices et dont la gueule redoutable mixe les caractéristiques du dragon et du dinosaure.
Au cours d’un massacre assez gratiné, le monstre élimine tous les intrus, pétrifiant certains du regard, crachant son venin sur d’autres, dévorant, écrasant ou déchiquetant les derniers. Mais le meneur du groupe, avant de rendre l’âme, parvient à brandir son sceptre en forme de serpent, « l’Œil de la Méduse » au moment précis où survient une éclipse totale du soleil. Le regard du Basilic s’y reflète et le monstre finit pétrifié puis enseveli sous une avalanche de pierres. Après ce prologue choc, l’action nous transporte dans la Lybie des années 2000, où une jeune équipe d’archéologues déterre le sceptre et la créature, croyant avoir affaire à une immense statue antique sculptée dans un matériau inconnu. Mais le soir où l’impressionnante relique est exposée dans un muséum, une éclipse totale obscurcit le ciel, le sceptre s’illumine, et notre bébête revient à la vie, semant la panique au milieu des universitaires. Tandis que l’armée débarque avec ses gros sabots et qu’une financière appâtée par le gain tente de s’emparer du sceptre, le monstre s’échappe dans les égouts et débouche dans une galerie marchande bondée…
« Ce n’est pas un petit serpent ! »
Si Basilik, monstre du désert est une œuvre très divertissante, bénéficiant d’effets spéciaux convaincants et d’une mise en scène dynamique, son impact est considérablement amoindri par ses personnages caricaturaux (dont quelques faire-valoir comiques insupportables), ses dialogues ridicules (« j’ai vu pas mal de documentaires animaliers, et je peux vous dire que ce n’est pas un petit serpent ! ») et ses péripéties téléphonées. Autre problème : l’absence totale de suspense malgré l’extraordinaire potentiel de la créature. L’idée intéressante des héros s’immobilisant au milieu des mannequins de la galerie marchande pour que le Basilic ne les repère pas (réminiscence de la scène du T-Rex de Jurassic Park) tombe ainsi à plat. Le climax se déroule dans une usine nucléaire, jusqu’à un épilogue un peu niais qui ramène nos protagonistes en Lybie.
© Gilles Penso
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