GAMERA, LA REVANCHE D’IRIS (1999)

La trilogie des années 90 consacrée à la tortue géante s’achève sur un épisode flamboyant et apocalyptique…

GAMERA 3 : IRIS KAKUSEI

 

1999 – JAPON

 

Réalisé par Shunsuke Kaneko

 

Avec Shinobu Nakayama, Ai Maeda, Ayako Fujitsani, Senri Yamasaki, Yukijiro Hotaru, Toru Tezuka, Yuu Koyama, Nozomi Ando, Kei Horie, Norito Yashima

 

THEMA REPTILES ET VOLATILES I SAGA GAMERA

Gamera, la revanche d’Iris, troisième épisode marquant la résurrection de la tortue géante du studio Daei, sort sur les écrans trois ans après Gamera, l’attaque de Légion, et son intrigue suit de très près les deux films précédents, s’y référant régulièrement, tout en abordant un sujet tout à fait inhabituel : les dommages collatéraux provoqués par l’intervention des grands monstres au cours de leurs combats. Car pendant son affrontement avec Gyaos dans le premier film, Gamera a détruit un immeuble et tué accidentellement les parents d’une écolière. Dès lors, peut-elle décemment considérer la titanesque tortue comme un héros ? En découvrant un œuf duquel émerge une créature étrange, croisement improbable entre un plésiosaure et un calamar, la jeune fille décide de l’élever pour qu’elle la venge de Gamera, et la nomme Iris, en souvenir de son défunt chat. Mais en grandissant, la bête révèle des pouvoirs de destruction fort peu rassurants et cherche désormais à fusionner avec l’écolière pour atteindre un nouveau stade de mutation.

Une fois de plus, c’est le public adolescent et adulte qui semble visé. Finis les enfantillages, place aux morts violentes et aux cadavres exsangues en gros plan. Les monstres n’y vont pas d’ailleurs avec le dos de la cuiller, s’étripant littéralement et s’amputant avec furie. Nous sommes bien loin des aimables prises de catch de King Kong contre Godzilla ! Ici, Gamera est plus féroce et enragé que jamais. C’est désormais une bête sauvage et destructrice qui élimine ses ennemis sans se soucier des pertes humaines qu’elle cause. Quant aux Gyaos, ils n’ont plus rien à voir avec les marionnettes et les costumes un peu flasques du premier film. Cette fois-ci, ce sont des créatures nerveuses et dynamiques, proches des dragons du Règne du feu, qui fendent les airs avec vélocité et détruisent tout ce qu’elles approchent grâce à leurs rayons incandescents. D’où une séquence renversante où des centaines de piétons sont soufflés par une gigantesque explosion et s’envolent comme des fétus de paille.

L’inspiration de Cloverfield ?

Il faut dire que les scènes de destructions jalonnant le métrage n’ont honnêtement rien à envier à un Armageddon ou un Independence Day, sortis en salle quelques années plus tôt. Cette fois-ci, l’image de synthèse s’installe définitivement dans chaque scène d’action, se substituant aux monstres lorsqu’il s’agit de montrer la tentaculaire Iris se déployer à travers une vaste étendue nuageuse au clair de lune, ou encore des armadas de Gyaos fendant les airs pour attaquer la population. L’utilisation de la « shaky cam » (les secousses de caméra reconstituées en post-production) dote d’ailleurs chaque intervention des monstres d’un dynamisme et d’une efficacité grandement accrus. Il n’est pas impossible que Matt Reeves et J.J. Abrams y aient puisé plusieurs idées visuelles pour leur référentiel Cloverfield. S’achevant sur l’image marquante d’un Gamera amputé errant au milieu des flammes d’une ville muée en immense brasier, Gamera, la revanche d’iris est sans aucun doute le meilleur épisode de cette réjouissante trilogie, laissant une porte grande ouverte sur une éventuelle nouvelle aventure.

 

© Gilles Penso


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