Une énième imitation de L’Exorciste qui tente de varier les plaisirs en jouant la carte de l’érotisme et en brisant quelques tabous…
UN URLO DALLE TENEBRE
1975 – ITALIE
Réalisé par Angelo Pannacio et Franco Lo Cascio
Avec Richard Conte, Françoise Prevost, Patrizia Gori, Jean-Claude Verne, Elena Suevo, Sonia Viviani, Mimma Monticelli
THEMA DIABLE ET DÉMONS
En 1975, recycler le succès de L’Exorciste en l’agrémentant d’une dose généreuse d’érotisme n’était déjà plus une idée nouvelle. L’Antéchrist d’Alberto de Martino et Le Cadeau du diable de Walter Boos étaient déjà passés par là. Angelo Pannacio et Franco Lo Cascio, spécialisés dans le cinéma érotique pur et dur, tentèrent pourtant d’apporter leur pierre à l’édifice avec Un Urlo dalle tenebre (autrement dit « Un hurlement dans les ténèbres ») qui connut des titres variés au fil de son exploitation internationale, comme la jolie allitération Bacchanales infernales en France, le peu équivoque Naked Exorcism (« L’exorcisme nu ») en Grande-Bretagne, l’abusif The Return of the Exorcist aux États-Unis, ou carrément Exorcist III lors de sa sortie vidéo sur le territoire anglais. Le poster assume d’ailleurs totalement ses influences en exhibant une silhouette noire coiffée d’un chapeau et portant une serviette. Le film commence par une cérémonie satanique au cours de laquelle une jeune fille nue allongée sur un autel est l’objet de toutes les attentions, entourée d’une foule d’adeptes encapuchonnés et d’un maître de cérémonie dont le jeu exagérément théâtral annonce le manque de subtilité qui caractérisera la totalité du long-métrage.
Nous faisons ensuite connaissance avec Elena Forti (Patrizia Gori), une jeune religieuse dont le frère Piero (Jean-Claude Verné) est pris d’accès de violence aigus, au point qu’il est attaché à son lit, traitant sa sœur de tous les noms en grimaçant hideusement. Dépêché sur les lieux, un médecin propose de le faire interner. « Nous sommes devant un cas grave d’hystérie et votre frère doit être soumis à des soins spécifiques qui ne peuvent être donnés que dans un établissement psychiatrique » déclare-t-il. Mais Elena s’oppose à un internement, comme l’explique un étrange flash-back au montage épileptique où s’agitent des malades mentaux dans un institut psychiatrique. Lorsque Piero se met à déplacer des objets à distance et à faire danser son lit dans les airs, il devient évident que c’est l’œuvre du malin. Sa sœur se confie alors à l’évêché et raconte l’origine du mal.
Piero le fou
Nous découvrons donc Piero en pleine excursion avec ses amis, quelques mois plus tôt. Surpris par la présence d’une fille nue près d’une cascade, il s’approche et découvre un étrange talisman qu’il met autour de son cou comme un porte bonheur. Dès lors, son esprit est possédé par l’esprit d’une redoutable succube qui altère sa personnalité. L’une des scènes les plus surprenantes le montre aux prises avec la démone, dont il se débarrasse en l’égorgeant avec un rasoir. Au même moment, la petite amie de Piero, en pleine soirée dansante, meurt la gorge tranchée. Au sommet de ses crises, le jeune homme agresse même sexuellement sa propre mère et sa sœur ! Évidemment, le drame s’achève par la venue d’un exorciste (Richard Conte) mandé pour en découdre une fois pour toute avec le Mal. Bacchanales infernales tente de tromper en vain l’ennui du spectateur en lui offrant régulièrement des visions de corps dénudés s’enlaçant en pleine orgie, ce qui n’ôte rien au caractère laborieux de cet Exorciste du pauvre.
© Gilles Penso
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