Une sinistre poupée à tête de mort habillée comme un médecin sème la terreur dans une maison de retraite…
PUPPET MASTER : DOKTOR DEATH
2022 – USA
Réalisé par Dave Parker
Avec Jenny Boswell, Chad Patterson, Emily Sue Bengtson, Erin Eva Butcher, Melissa Moore, Ashton Wolf, Tari Lyn Bergoine, Zach Zebrowski
THEMA JOUETS I SAGA PUPPET MASTER I CHARLES BAND
Apparue pour la première fois dans le dispensable Retro Puppet Master, la poupée du « Doktor Death » était trop attrayante pour ne pas refaire un tour de piste sur les écrans. Vingt-trois ans après ses débuts, le grimaçant médecin à tête de mort a donc droit à un film solo, dans la foulée de Blade The Iron Cross qui inaugurait une nouvelle série de longs-métrages dérivés de la longue saga Puppet Master. Mais contrairement à l’opus précédent situé en pleine seconde guerre mondiale, cet épisode se déroule dans un cadre contemporain. Un lien est tout de même assuré entre les deux époques dès l’entame, lorsqu’un vieil homme est hanté par d’affreux cauchemars où s’agitent les nazis et les Alliés au milieu de la tourmente, tandis qu’apparaît furtivement le faciès squelettique de la poupée vedette. Secoué par un spasme ultime, l’homme succombe à un arrêt cardiaque. C’est ainsi que commence Puppet Master : Doktor Death. Le défunt, Max Cuda, était un pensionnaire de la petite maison de retraite Shady Oaks Senior Living, qui ne prend en charge que quatre autres résidents. Sa mort coïncide avec l’arrivée d’une nouvelle infirmière venue de Californie, April Duval (Jenny Boswell). Celle-ci est avenante et de bonne composition, même si la raison de son arrivée dans cette petite ville américaine reste floue. Elle serait à la recherche d’une personne de sa famille disparue…
Sur place, April découvre le personnel soignant (majoritairement sympathique, à l’exception du balourd Flynn incarné par Zach Zebrowski) et se charge avec eux de vider les affaires de Max Cuda. Parmi celles-ci se trouve un très vieux coffre solidement verrouillé. Lorsque Flynn fait sauter la chaîne sans scrupule, c’est pour y découvrir un sinistre jouet : le fameux Doktor Death. Cette trouvaille serait anecdotique si la poupée n’avait pas tendance à disparaître régulièrement pour réapparaître dans les lieux les plus inattendus. Ces bizarreries sont le prélude d’un jeu de massacre qui ensanglante bientôt les lieux et que rien ne semble arrêter. Alors que le compositeur Richard Band, épaulé par Jerry Smith, recycle le fameux thème musical de la saga sur un mode sombre, le réalisateur Dave Parker (Kaa ! The Sea Monster, Les Morts haïssent les vivants) soigne sa mise en scène du mieux qu’il peut malgré des moyens qu’on devine très limités. Les décors sont en effet extrêmement réduits, tout comme les personnages et les situations. Le film lui-même dure à peine une heure, ce qui a le mérite de resserrer son rythme et ses actions mais ne permet guère de développer le potentiel de l’intrigue et de cette fameuse poupée adepte du scalpel.
Morts sans ordonnance
Si le design du Doktor Death est une réussite indiscutable, on regrette évidemment que les marionnettes mécaniques utilisées pour lui donner vie ne lui offrent qu’une latitude de jeu très restreinte. En charge des effets spéciaux de maquillage, Greg Lightner (Corona Zombies, Baby Oopsie) nous offre quelques séquences de meurtres assez gratinées (notamment celle de la morgue), même si beaucoup de choses se passent hors-champ, et surtout quelques visions macabres délirantes dignes des EC Comics en fin de métrage. Car la poupée grimaçante ne se contente pas de tuer : elle est capable de ranimer les morts selon une méthode très personnelle en inversant les notions de marionnette et de marionnettiste. Une poignée de séquences de suspense sortent du lot (celle de la buanderie par exemple) grâce aux effets de mise en scène s’amusant habilement avec les angles bas et les ombres portée. Petit shocker efficace à la mise en forme soignée et aux acteurs solides, Puppet Master : Doktor Death s’apprécie sans déplaisir, laisse quelques guest stars y faire une apparition (l’ancienne scream queen Melissa Moore, les catcheurs The Bunny et The Blade) et s’achève sur un coup de théâtre ouvrant la porte vers une suite potentielle.
© Gilles Penso
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