BLADE THE IRON CROSS (2020)

Ce premier « film dérivé » issu de la franchise Puppet Master donne la vedette à la plus blafarde des poupées de la saga : le fameux Blade…

BLADE THE IRON CROSS

 

2020 – USA

 

Réalisé par John Lechago

 

Avec Tania Fox, Vincent Cusimano, Griffin Blazi, Roy Abramsohn, Bobby Reed, Angelica Briones, Todd Gadjusek, Nihilist Gelo, Noel Jason Scott

 

THEMA JOUETS I ZOMBIES I SAGA PUPPET MASTER I CHARLES BAND

Après la parenthèse de Puppet Master : the Littlest Reich, sur laquelle il ne fut crédité qu’à titre honorifique, le producteur Charles Band reprend en main sa franchise la plus fructueuse et décide de poursuivre la trilogie guerrière qu’il concocta entre 2010 et 2017 : Puppet Master : Axis of Evil, Puppet Master : Axis Rising et Puppet Master : Axis Termination. Pour varier les plaisirs, Band décide cette fois-ci de ne donner la vedette qu’à une seule des poupées de la saga, en l’occurrence le tranchant Blade, amorçant ainsi une démarche qui lui permettra de consacrer plusieurs longs-métrages solos à chacun des jouets maléfiques de la série. Cette politique du spin-off lui vient en grande partie de sa passion pour les comics Marvel, qui ne cessaient pas, sous la supervision de Stan Lee, d’entrecroiser les personnages d’une aventure à l’autre en alternant les récits collectifs et les épisodes « solistes ». La mise en scène et le montage de Blade the Iron Cross échoient à John Lechago, qui dirigea plusieurs opus de la franchise Killjoy. Personnage secondaire de Puppet Master : Axis Termination, la jeune médium russe Elisa Ivanov (toujours jouée par Tania Fox) devient désormais le protagoniste majeur de l’histoire, écrite par le scénariste Neal Marshall Stevens sous le pseudonyme de Roger Barron.

Les nazis caricaturaux sont donc de retour, cachés au cœur de la Californie et pratiquant des expériences inavouables dans le but de créer une armée de zombies pour dominer le monde. De son côté, Elisa Ivanov travaille désormais en tant que journaliste pour le Daily Herald. Frappée régulièrement par des cauchemars prémonitoires, elle devance systématiquement la police lorsqu’il s’agit de débarquer sur les scènes de crime en compagnie du jeune photographe Barney (Griffin Blazi). C’est ainsi qu’elle découvre les cadavres abominables que les nazis laissent derrière eux après chaque expérience ratée. Elisa fait du gringue à l’inspecteur de police Joe Gray (Vincent Cusimano), qui visiblement ne la laisse pas indifférente, et cache dans son placard les poupées d’André Toulon. Toutes vidées de leur fluide vital, elles sont désormais incapables de bouger. Elisa décide alors de ranimer Blade en partageant avec lui sa propre énergie. Au bout d’une demi-heure de film, le petit tueur au visage blafard s’éveille enfin et le massacre peut commencer.

Poupée tranchante et zombies nazis

C’est une petite nouveauté dans la saga : désormais Elisa est capable de piloter Blade à distance lorsqu’elle est plongée dans un état second. Tandis qu’elle s’agite dans son lit comme une émule de la Regan de L’Exorciste, la poupée se déchaîne donc à coups de pointes, de crochet et de lame. Aux exactions de Blade (relativement rares dans le film, ce qui s’avère un tantinet frustrant) se mêlent celles des zombies nazis. Le film part donc un peu dans tous les sens, confiant au responsable des effets spéciaux de maquillage Tom Devlin (Poultrygeist, Mega Piranha, plusieurs opus des sagas Killjoy et Evil Bong) la tâche de visualiser quelques mises à mort saignantes, une poignée de morts-vivants pas très frais et des cadavres bien dégoulinants. Pour quelques plans larges d’actions rapides, la marionnette de Blade (aux mouvements très limités) est remplacée par l’acteur Alan Maxson dans un costume à sa taille. Certes, la reconstitution historique se résume à quelques décors confinés et les plans larges de Los Angeles semblent bien trop contemporains pour se dérouler dans les années 40, mais la mise en image du film reste très soignée. La photo est léchée, les effets spéciaux réussis et les acteurs donnent de leur personne (notamment Tania Fox qui finit par quitter ses atours chics rétros pour finir nue comme un ver !). Prévu pour une sortie en décembre 2019, Blade the Iron Cross est retardé de quelques mois pour l’ajout de quelques plans supplémentaires tournés sur fond vert. Distrayant à défaut d’être inoubliable, le film de John Lechago aura permis de relancer cette longue franchise née en 1989.

 

© Gilles Penso


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