FEMALIEN (1996)

Une entité extra-terrestre prend l’apparence d’une jeune femme pour partir à la découverte des sensations physiques des Terriens…

FEMALIEN

 

1996 – USA

 

Réalisé par Cybil Richards

 

Avec Venesa Talor, Jacqueline Lovell, Matt Shue, Kurt Sinclair, Taylor St. Clair, Brittany Andrews, Juan Carlos de Vasquez, Leena, Carlos San Miguel

 

THEMA EXTRA-TERRESTRES I SAGA CHARLES BAND

Sous les conseils des grandes chaines de magasins commercialisant ses films à petit budget, le producteur Charles Band initia en 1996 le label « Surrender Cinema » pour alimenter les bacs vidéo de séries B érotiques avec des arguments fantastiques ou de science-fiction en guise de prétexte scénaristique. Après le galop d’essai de Virtual Encounters, qui rencontra un gentil petit succès, Band enchaîne avec Femalien dont il confie une fois de plus la mise en scène à Cybil Richards (alias Rick Bitzelberger). Le titre est un mot-valise habile, mixant joyeusement la féminité et les extra-terrestres, qui présente l’avantage d’annoncer immédiatement la couleur. L’argument du film est ramené à sa plus simple expression. Une race d’extra-terrestres a évolué au point de se transformer en pure énergie. Revers de la médaille : les expériences physiques leur sont désormais totalement inconnues. Pour pouvoir collecter un maximum de données sur le sujet, ils envoient sur Terre l’un des leurs sous l’apparence d’une ravissante jeune femme qui répond au nom de Kara (Venesa Talor). 

Le plan d’ouverture de Femalien, qui visualise l’espace, les vaisseaux spatiaux et les planètes avec des images de synthèse extrêmement sommaires, nous permet très tôt de mesurer les faibles moyens mis à disposition de la réalisatrice. Quelques secondes plus tard, Kara débarque les seins nus dans une maison sur Terre et observe un couple en pleins ébats sur un transat au bord de la piscine. Le ton du film est donc donné très tôt. À partir de là, Kara se téléporte d’endroit en endroit pour continuer à expérimenter : dans un studio photo où elle incite un couple de modèles à s’envoyer en l’air devant le photographe ; dans un magasin de lingerie où deux vendeuses en chaleur lui font un défilé de sous-vêtements qui se transforme en strip-tease ; dans une chambre à coucher où elle copule avec le serveur d’un café ; dans une salle de spectacle où se déroule un show érotique décadent ; dans un salon de massage où elle offre au masseur une expérience hors du commun ; dans une chambre de méditation où la séance zen vire à l’orgie…

Rencontres du troisième slip

La mécanique narrative de Femalien est la même que celle de Virtual Encounters, mais avec un résultat moins convaincant dans la mesure où l’argument de science-fiction est ici extrêmement tiré par les cheveux et ressemble trop ouvertement à ce qu’il est : un prétexte comme un autre pour dénuder et accoupler l’ensemble du casting. Pour ajouter un peu de fantastique à cette histoire filiforme, notre impudique extra-terrestre discute régulièrement avec Dak, une interface luminescente qui lui prodigue des conseils. Elle possède également un certain nombre de pouvoirs magiques évasifs justifiés vaguement par sa nature éthérée. Son toucher lumineux guérit ainsi les blessures, stimule la libido et déploie de l’énergie. Nouvelle venue à l’écran, Venesa Talor aurait accepté de jouer dans ce film en espérant connaître une carrière similaire à celle de Matilda May. Cette dernière fit en effet ses débuts dans le rôle d’une extra-terrestre entièrement nue dans Lifeforce avant de devenir une comédienne beaucoup plus « respectable » au registre varié et à la popularité accrue. Mais Femalien n’a définitivement pas l’étoffe d’un Lifeforce et notre actrice ne parviendra jamais à s’extraire du ghetto des séries B sexy conçues directement pour le marché vidéo. On la retrouvera naturellement au casting de l’inévitable Femalien 2 en 1998.

 

© Gilles Penso


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